EnrĂ©sumĂ©. Dans le Morbihan, au dĂ©but des annĂ©es 1920, Jean Rezeau et son frĂšre aĂźnĂ© Ferdinand vivent dans le chĂąteau familial sous la tendre tutelle de leur grand-mĂšre. Mais la mort de Personnages Jean Rezeau Folcoche Jacques Rezeau Ferdinand Rezeau Marcel Rezeau Les AbbĂ©s Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est parti Durant l'Ă©tĂ© 1922, Jean et Ferdinand sont Ă©levĂ©s par leur grand-mĂšre paternelle dans le chĂąteau familial de la Belle-Angerie, Ă  quelques kilomĂštres d'Angers. Le dĂ©cĂšs de leur grand-mĂšre oblige leurs parents, Jacques et Paule, Ă  quitter la Chine oĂč le pĂšre est cadre dans une universitĂ© chinoise, pour revenir s’occuper de leurs enfants. Avec impatience et curiositĂ©, les deux enfants attendent leurs parents et le petit frĂšre qu’ils ne connaissent pas sur le quai de la gare. En se jetant sur leur mĂšre pour l’embrasser, ils se font violemment repousser par cette derniĂšre qui souhaite descendre tranquillement du train. Leur nouveau petit frĂšre, Marcel, leur adresse un salut presque froid. Seul leur pĂšre les embrasse. De retour au chĂąteau, la famille et le personnel sont convoquĂ©s dans la salle Ă  manger pour Ă©couter la nouvelle organisation de la famille le pĂšre annonce un emploi du temps spartiate, avec messe dans la chapelle privĂ©e dĂšs le commencement de la journĂ©e, vers 5 h 30, et Ă  son achĂšvement vers 21 h 30. Pendant la journĂ©e, les Ă©tudes sont dispensĂ©es par l'abbĂ© qui vit avec eux. Soudain, le pĂšre prend prĂ©texte d’avoir des mouches Ă  piquer pour se retirer, laissant ainsi sa femme, Paule, annoncer ses propres directives les enfants n’auront plus le droit au cafĂ© au lait le matin mais Ă  la soupe, ils auront les cheveux tondus par mesure d'hygiĂšne et, par sĂ©curitĂ©, elle ĂŽte les poĂȘles, les Ă©dredons et les coussins dans leur chambre. Elle leur confisque tous leurs objets personnels. Quant aux heures de recrĂ©ations, elles doivent ĂȘtre consacrĂ©es Ă  l'entretien du parc. Pour ne pas user leurs chaussures et chaussettes, elle leur impose le port de lourds sabots, qu'ils peuvent » porter avec de la paille s'il fait froid... » En peu de temps, les enfants sont affamĂ©s, frigorifiĂ©s, privĂ©s de tout confort, de toute tendresse, et constamment sujets Ă  des brimades, punitions ou humiliations de la part de leur mĂšre, sous l'Ɠil de leur pĂšre qui semble prĂ©fĂ©rer ne rien voir pour Ă©viter un conflit avec sa femme. Au cours des repas, elle n’hĂ©site pas Ă  piquer violemment un de ses fils avec la fourchette s'ils n’adoptent pas une tenue qu'elle considĂšre correcte. Quand la gouvernante tente de s’interposer, Paule la renvoie immĂ©diatement, comme elle l'a dĂ©jĂ  fait pour tout le personnel, Ă  l’exception de Fine, la vieille cuisiniĂšre, Ă  sa merci du fait qu'elle est sourde et muette. Les enfants qui dĂ©testent leur mĂšre lui trouvent le surnom qu'elle porte dorĂ©navant en permanence Folcoche », contraction de Folle et Cochonne. Ils gravent partout oĂč ils le peuvent des VF rituels, signifiant Vengeance Ă  Folcoche. Jean, le narrateur, est le fils qu'elle dĂ©teste le plus car il fait preuve d'une certaine audace, notamment en la fixant intensĂ©ment pendant les repas, "rituel" que les frĂšres appellent PistolĂ©tade ». AprĂšs une partie de chasse avec leur pĂšre qui a permis aux enfants de connaĂźtre quelques instants de bonheur, un incident se produit Folcoche, furieuse de voir les enfants heureux dĂ©cide de les priver de ce loisir ; mais le pĂšre se met soudain en colĂšre et ordonne Ă  sa femme de laisser les enfants en paix, puis rapidement, il rentre au chĂąteau, Ă©pouvantĂ© par son emportement. HumiliĂ©e, Folcoche isole les enfants dans une des piĂšces, et les bat violemment. Mais Jean tente de se dĂ©fendre, ce qui accroĂźt l’agressivitĂ© de Folcoche. Elle le frappe jusqu'Ă  Ă©puisement. Au repas, le pĂšre ne peut que remarquer les traces de coups sur le visage de son fils mais une fois de plus, il prĂ©fĂšre ne rien dire, et ne peut que lui adresser un sourire Ă©mu. AprĂšs la gouvernante, c'est l’abbĂ© qui est congĂ©diĂ©, et remplacĂ© par un nouvel abbĂ© que Folcoche espĂšre plus ferme avec les enfants. Au cours d'un repas, Folcoche est brutalement prise de malaise une crise hĂ©patique survient et nĂ©cessite une opĂ©ration qui l’oblige Ă  une hospitalisation de plusieurs mois. C'est pour les enfants une pĂ©riode douce ils deviennent proches de leur pĂšre et toutes les interdictions d’autrefois sautent. À nouveau, ils peuvent manger beurre et confiture, se promener dans le parc. Ils vont mĂȘme jusqu’à exploser de joie en apprenant que leur mĂšre est mourante. Mais leur souhait ne sera pas exaucĂ© car Folcoche survit et revient Ă  la Belle-Angerie. Soucieuse de restaurer ses rĂšgles drastiques, elle dĂ©couvre avec horreur qu'elle a du travail les enfants ont grandi dĂ©sormais, leur pĂšre et l’abbĂ© s’opposent aux tontes de cheveux, aux corvĂ©es de jardinage et autres brimades d’autrefois. Folcoche met alors un nouveau plan en place elle autorise son mari Ă  emmener Jean et Ferdinand chez des amis pour quelques semaines et reste seule au chĂąteau avec Marcel. Ce dernier, moins persĂ©cutĂ© que ses frĂšres, rĂ©vĂšle Ă  sa mĂšre une cachette dans les chambres de ses aĂźnĂ©s oĂč ils cachent des victuailles. DĂšs le retour de Jacques et de ses fils, Folcoche, qui a entre-temps engagĂ© un nouveau prĂ©cepteur, exige une sanction Ferdinand, parce qu’il est l'aĂźnĂ©, est fouettĂ© par l'abbĂ©, un homme dĂ©vouĂ© Ă  Folcoche. Celle-ci pense ainsi crĂ©er une brouille entre Ferdinand et Jean, ce qui n’aboutit pas. Le harcĂšlement de Folcoche prend des tournures de plus en plus grotesques elle dĂ©chire les vĂȘtements de ses fils pour ensuite les accuser, elle sale dĂ©mesurĂ©ment leur potage, elle les bouscule dans les encadrements de porte pour leur reprocher de ne pas lui laisser le pas... La tension devient telle que ses fils dĂ©cident de la tuer. La premiĂšre tentative consiste Ă  verser la totalitĂ© d’un mĂ©dicament dans le verre de Folcoche c’est un Ă©chec. Elle n’attrape que la diarrhĂ©e. La seconde tentative est plus audacieuse alors que les enfants naviguent sur une petite barque, ils attendent que Folcoche vienne les chercher. Celle-ci, furieuse que ses fils ne rĂ©pondent pas Ă  ses appels, dĂ©cide de sauter dans la barque. Mais Jean, le narrateur, donne un coup de rame au dernier moment et Folcoche se retrouve dans l’eau. Mais, Ă  la grande consternation de ses fils, elle sait nager et regagne le bord pĂ©niblement. Le soir, bien persuadĂ©e que Jean a tentĂ© de la tuer, elle exige qu’il soit fouettĂ© Ă  son tour. Mais celui-ci entend bien se dĂ©fendre et aprĂšs s'ĂȘtre enfermĂ© dans sa chambre, il profite de la nuit pour fuguer Ă  Paris oĂč il trouve refuge chez ses grands-parents maternels. Mais ces derniers, peu dĂ©sireux de s’occuper d’un petit-fils dont ils ne s'Ă©taient alors jamais souciĂ©, prĂ©viennent la famille Rezeau et Jean est ramenĂ© Ă  la Belle-Angerie par son pĂšre, avec pour seule victoire la promesse faite qu’il n’y aura pas de sanction. Mais Folcoche, ulcĂ©rĂ©e de cette escapade joue sa derniĂšre carte espĂ©rant ainsi l’envoyer en maison de correction elle cache une grosse somme d’argent dans la chambre de Jean et espĂšre ainsi le faire accuser de vol. Mais elle ne voit pas que celui-ci l’épie. Avant mĂȘme qu'elle ne donne l’alerte pour ce vol, Jean lui rapporte la liasse de billets, et pour la premiĂšre fois, lui montre clairement qu'il n'a plus peur d’elle ! MenacĂ©e par son fils de rĂ©vĂ©ler cette affaire Ă  tous les membres de la famille, il exige de quitter la maison pour devenir interne au collĂšge. AcculĂ©e, Folcoche ne peut qu’accepter Jean a enfin gagnĂ©. Dans une tirade mentale, adressĂ©e bien Ă©videmment Ă  Folcoche, Jean Rezeau fait le lien entre la vipĂšre qu'il a Ă©tranglĂ©e dans son enfance et celle, matĂ©rialisĂ©e par la duretĂ© de sa mĂšre, qu'il a 'Ă©tranglĂ©e' toute sa vie. "Merci, ma mĂšre ! Je suis celui qui marche, une vipĂšre au poing."

Queretenir du chapitre 20 de VipÚre au poing, le roman populaire qui fit scandale à sa sortie ? Retrouvez toutes les subtilités de ce chapitre dans un commentaire original et complet pour approfondir votre réflexion sur le récit. Vous trouverez dans cette fiche : ¿ Une introduction sur l¿¿uvre et son auteur.

PrĂ©sentation du romanVipĂšre au poing est le premier roman d'HervĂ© Bazin. Celui-ci l'a rendu immĂ©diatement cĂ©lĂšbre. Il a Ă©tĂ© publiĂ© en 1948, et est le premier volet d'une trilogie qui raconte successivement l'enfance de Jean Rezeau, sa vie de jeune adulte puis celle d'homme d'Ăąge mĂ»r jusqu'Ă  la mort de sa mĂšre Folcoche. Cette trilogie VipĂšre au poing, La Mort du Petit Cheval, Le Cri de la Chouette est trĂšs largement au Poing a Ă©tĂ© adaptĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision en 1971. Alice Sapritch y interprĂšte le rĂŽle de Folcoche dans une rĂ©alisation de Pierre Cardinal. RĂ©sumĂ© du romanL'histoire dĂ©bute durant l'Ă©tĂ© 1922. Un enfant dĂ©couvre une vipĂšre. Il la saisit et l'Ă©touffe de ses mains. Cet acte lui vaut d'ĂȘtre comparĂ© Ă  Hercule, le personnage de la mythologie grecque, qui dans son berceau Ă©trangla deux ans plus tard, Jean Rezeau, "l'enfant de 1922" est le narrateur de l'histoire. Son surnom est Brasse-Bouillon. Il Ă©voque la propriĂ©tĂ© de sa famille, La Belle Angerie. Il prĂ©sente sa grand-mĂšre paternelle, Mme Rezeau, chez qui lui et son frĂšre aĂźnĂ©, Ferdinand, ont passĂ©, parmi des domestiques dĂ©vouĂ©s, quelques annĂ©es d'enfance heureuses tandis que leurs parents et leur plus jeune frĂšre sĂ©journaient en Chine. M. Rezeau pĂšre enseignait le droit international dans une universitĂ© Jean a huit ans, sa grand-mĂšre meurt d'une maladie des reins. Les parents doivent rentrer de Chine. Les deux frĂšres ont hĂąte de revoir leurs parents et de dĂ©couvrir ce petit frĂšre, Marcel, qu'ils ne connaissent pas .Mais les retrouvailles se transforment en cauchemar. Les deux frĂšres sont sur le quai de la gare de SegrĂ© pour accueillir leurs parents et leur petit frĂšre. Ils se prĂ©cipitent vers leur mĂšre pour l'embrasser. Mais celle-ci, agacĂ©e par ces gestes de tendresse les gifle sans mĂ©nagement et leur ordonne de porter les Rezeau cesse de travailler et vit des revenus de la propriĂ©tĂ©. Homme faible, il est dominĂ© par sa femme et prĂ©fĂšre passer ses journĂ©es Ă  collectionner les insectes plutĂŽt que de s'occuper de ses enfants. Le narrateur dĂ©crit ensuite les autres membres de sa famille sa mĂšre, Mme Rezeau est la fille d'un sĂ©nateur, et la petite fille d'un banquier. TrĂšs riche , elle a apportĂ© une immense dot au mari que lui ont choisi ses Jean prĂ©sente ses frĂšres Ferdinand, l'aĂźnĂ©, dit Fredie que l'on appelle parfois Chiffe en raison de son caractĂšre timide et peureux; et Marcel , le jeune frĂšre , le prĂ©fĂ©rĂ© de sa mĂšre, qu'il dĂ©crit comme fourbe et travailleur. Jean , le narrateur que l'on appelle Brasse-Bouillon, se dĂ©crit comme un enfant joufflu, aimant la vie mais aussi rebelle et ayant mauvais leur arrivĂ©e, les parents imposent une discipline de fer. M. Rezeau Ă©tablit des horaires draconiens et Mme Rezeau commet de sĂ©vĂšres brimades, dont la plus traumatisante est de tondre ses enfants avec la tondeuse qui servait auparavant pour l'Ăąne deux frĂšres aĂźnĂ©s subissent la cruautĂ© de leur mĂšre, sa partialitĂ© et sa sĂ©vĂ©ritĂ©. Elle chasse Ernestine , la gouvernante, qui a eu le malheur de protester et peut ainsi Ă  sa guise imposer sa tyrannie . Elle nourrit mal ses enfants, et se permet pendant les repas de planter sa fourchette dans leurs mains. Elle les prive de promenades et les condamne Ă  passer leurs journĂ©es Ă  dĂ©sherber les allĂ©es du parc. Elle confisque les objets et les jouets de ses enfants ainsi que les friandises que leur offre leurs grands-parents. Pire, le soir, aprĂšs la priĂšre, chaque enfant doit se confesser devant elle et le prĂ©cepteur et avouer les pĂ©chĂ©s de la journĂ©e. Marcel, le jeune fils prĂ©fĂ©rĂ©, en profite pour dĂ©noncer ses par tant de cruautĂ©, Fredie et Jean se rĂ©fugient dans l'hypocrisie et affublent leur mĂšre du surnom de Folcoche, association de folle et de la saison de chasse , M. Rezeau pĂšre propose Ă  ses enfants de l'accompagner et de rabattre le gibier. Les fils profitent pleinement des ces quelques heures de libertĂ©. Folcoche, elle, vit mal ce plaisir que leur procure ce loisir. Un soir, excĂ©dĂ© de constater que ses fils ont passĂ© une trĂšs agrĂ©able journĂ©e, elle dĂ©cide de sĂ©vir. Pour une fois, leur pĂšre dĂ©cide de s'interposer. VexĂ©e par cet Ă©chec Folcoche fait payer cette humiliation Ă  ses enfants. Sans aucun motif, les dents serrĂ©es, elle les bat. Le jardinier , qui a eu le malheur d'assister Ă  la scĂšne est soir pendant la priĂšre, Folcoche s'Ă©vanouit. Le mĂ©decin diagnostique des calculs Ă  la vĂ©sicule. En plus de la douleur que doit supporter Mme Rezeau, en raison de cette maladie, elle doit affronter Brasse-Bouillon qui a trouvĂ© comme seule dĂ©fense de la fixer dans les yeux durant les repas. Ce soir-lĂ  il parvient Ă  soutenir son regard pendant huit la Belle Angerie, les prĂ©cepteurs se succĂšdent Ă  un rythme effrĂ©nĂ©. Soit ils ont le malheur de se hasarder Ă  des remarques, soit ils ne supportent pas cette ambiance haineuse. Les enfants commencent Ă  leur donner des surnoms, ainsi BIV est-il remplacĂ© par BV qui ne reste que 8 14 juillet 1927, Folcoche est hospitalisĂ©e Ă  Angers pour une opĂ©ration de la vĂ©sicule biliaire. Les garçons profitent de l'absence de leur mĂšre ils laissent repousser les pissenlits du jardin et leur cheveux. MĂȘme leur pĂšre semble aller mieux, ses migraines diminuent et il se met Ă  initier ses enfants Ă  sa passion des insectes, Ă  la politique,Ă  la botanique et Ă  l' tarde Ă  retrouver la santĂ©; ses garçons craignent son retour et se prennent Ă  rĂȘver de sa mort. Ils en profitent aussi pour se constituer des rĂ©serves une cachette dans la chambre de Fredie leur permet de stocker toutes les provisions qu'ils peuvent rentre Ă  la Belle Angerie. Mais durant les quelques mois de son absence, ses fils ont grandi et les gifles qu'elle distribue toujours aussi gĂ©nĂ©reusement ont beaucoup moins d'impact. Il lui faut changer de stratĂ©gie. Elle essaye de renvoyer Fine, la femme qui sert la famille depuis trente ans, mais M. Rezeau s'y oppose. Pour semer la discorde parmi les trois frĂšres qui ont constituĂ© un "pacte de dĂ©fense", Folcoche tente de corrompre Marcel , le jeune frĂšre, mais Brasse-Bouillon parvient Ă  maintenir l'union sacrĂ©e entre les dĂ©cide alors d'Ă©loigner les deux aĂźnĂ©s pour mettre au point une nouvelle tactique. M. Rezeau pĂšre, Ferdinand et Jean partent en voiture dans le Gers. Cette aventure permet aux deux frĂšres de goĂ»ter des plaisirs inconnus des hĂŽtes chaleureux, des lits confortables, des repas dĂ©licieux.... Mais bizarrement Brasse-Bouillon supporte mal cette vie sans interdiction et sans haine. Folcoche lui manque ...Une lettre de Marcel, leur frĂšre cadet, leur permet d'avoir les derniĂšres nouvelles de la Belle Angerie. Folcoche a engagĂ© un nouveau prĂ©cepteur encore plus sĂ©vĂšre que les prĂ©cĂ©dents. Elle a aussi dĂ©couvert la cachette oĂč les enfants stockaient leurs provisions. Le retour risque d'ĂȘtre terrible...Les enfants rentrent Ă  la Belle Angerie. AussitĂŽt ils donnent Ă  l'abbĂ© Traquet, leur nouveau prĂ©cepteur, le surnom de BVII. Celui-ci commence par fouetter FrĂ©die, en raison des provisions trouvĂ©es dans sa chambre. Mais Brasse-Bouillon ne reste pas inactif en cachette il rĂ©conforte son frĂšre aĂźnĂ© . Ensuite il jette le trouble chez Folcoche en lui laissant croire que le prĂ©cepteur a vraiment Ă©tĂ© trĂšs clĂ©ment avec le fautif. Puis il murmure au prĂ©cepteur que sa mĂšre le prend pour un simple domestique. Enfin il obtient de son pĂšre que FrĂ©die bĂ©nĂ©ficie d'une est devenu le principal souffre douleur de Folcoche. Elle multiplie les humiliations et lui, les reprĂ©sailles. C'est la "guerre civile". A l'actif de Folcoche les soupes Ă©pouvantablement salĂ©es, les habits de son fils qu'elle dĂ©chire et qu'elle accuse ensuite de nĂ©gligence. Brasse Bouillon n'est pas en reste il dĂ©chire la collection de timbres de Folcoche, arrose ses fleurs avec de l'eau de Javel. Pour faire payer Ă  leur mĂšre sa piĂ©tĂ© perfide , les frĂšres se dĂ©foulent dans les Ă©glises ils jettent les missels dans les bĂ©nitiers, dĂ©traquent les horloges, couvrent les murs de graffitis...Puis c'est la guerre "alimentaire" . Folcoche leur donne Ă  manger du poisson avariĂ© et accuse ses enfants d'avoir voulu empoisonner les chevaux. Cette accusation donne des idĂ©es aux enfants. Ils versent 100 gouttes de belladonne dans le cafĂ© de leur mĂšre pour l'empoisonner. Mais celle-ci qui a souvent utilisĂ© ce mĂ©dicament durant sa maladie n'aura qu'une "simple" colique. Les enfants ne dĂ©sarment pas , si l'empoisonnement a Ă©chouĂ©, alors ce sera la noyade dans la riviĂšre. Folcoche en rĂ©chappe qui comprend qu'elle a Ă©chappĂ© par deux fois Ă  la mort dĂ©cide de se venger. Elle demande Ă  l'abbĂ© Traquet de fouetter Brasse Bouillon , qu'elle soupçonne d'ĂȘtre le meneur. Il se barricade dans sa chambre et s'enfuit la nuit parvient Ă  se rendre Ă  Paris chez ses grands parents maternels, les Pluvignec. Il est impressionnĂ© par ce sĂ©nateur qui vit dans le somptueux quartier d'Auteuil , par sa fortune mais est incommodĂ© par sa vanitĂ©. M. Pluvignec, lui, est amusĂ© par l'audace de son petit-fils et il promet d'œuvrer pour rĂ©concilier l'enfant et sa Rezeau pĂšre arrive Ă  Paris chercher son fils et Ă  la grande surprise de ce dernier il n'exprime aucune colĂšre , juste un embarras. Jean en vient presque Ă  regretter que ce ne soit pas Folcoche qui ait fait le voyage. Certes, il la dĂ©teste, mais elle, elle aurait fait preuve d'autoritĂ© et de Bouillon revient avec son pĂšre Ă  la Belle Angerie . L'ambiance est plutĂŽt Ă  l'indiffĂ©rence. Il prend alors l'habitude de se rĂ©fugier sur la plus haute branche d'un arbre de la propriĂ©tĂ©. Ce refuge, oĂč il se rend trĂšs souvent lui permet d'analyser la nouvelle situation. Il sait que maintenant son combat contre Folcoche a changĂ© de nature. Sa corpulence d'adolescent, ses initiatives, son assurance et son sens de la provocation impressionnent Folcoche. Il rĂȘve d'ĂȘtre bientĂŽt exclu de la travaux recommencent Ă  la Belle Angerie il faut dĂ©sherber les allĂ©es du parc, cirer les parquets du salon... Pourtant un anniversaire va modifier le quotidien. Cela fait vingt cinq ans que le vĂ©nĂ©rable RenĂ© Rezeau a Ă©tĂ© Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française. Jacques Rezeau, le pĂšre de Jean souhaite organiser une grande cĂ©rĂ©monie familiale pour fĂȘter l'illustre octogĂ©naire. Le jour de la fĂȘte, il faut Ă©couter un discours assommant de trois heures. Jacques Rezeau profite de cette journĂ©e pour vanter les valeurs de la bourgeoisie et de la famille. Jean pour sa part a trouvĂ© cette cĂ©rĂ©monie dĂ©suĂšte et incongrue. La haine qu'il Ă©prouvait pour ses proches s'Ă©tend maintenant Ă  toute sa famille et Ă  toute la Bouillon et Folcoche se mĂ©nagent quelque peu. Jean a maintenant quinze ans et commence Ă  dĂ©sirer les femmes. Il jette son dĂ©volu sur Madeleine, une jeune fermiĂšre. Un dimanche d'Ă©tĂ©, en fin d'aprĂšs-midi, il parvient Ă  la sĂ©duire sous l'œil attentif de FrĂ©die qui, Ă  la fois, contrĂŽle le voisinage et s'assure de la rĂ©ussite de son quelques semaines, Jean savoure sa conquĂȘte, mais trĂšs vite il s'irrite des marques de tendresse de Madeleine. Pour lui, les femmes ne peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes de sa mĂšre, c'est pourquoi il s'en qui sait maintenant que Brasse Bouillon la connaĂźt parfaitement souhaite l'Ă©loigner. Elle projette de cacher son portefeuille dans la chambre de son fils puis elle l'accusera. Jean pressent le piĂšge. Il voit sa mĂšre sortir de sa chambre et s'empresse de lui rapporter le portefeuille qu'elle a "oubliĂ©". La confrontation entre les deux adversaires n'a pas lieu, car finalement ils ont le mĂȘme objectif le dĂ©part de Jean pour le CollĂšge. Ce qu'il finit par obtenir pour lui et pour ses frĂšresJean va prĂ©venir Madeleine de son dĂ©part. Il se moque de sa tristesse. Elle fond en trois garçons vont partir comme internes chez les JĂ©suites au Mans. Reste une haine dĂ©finitive entre Folcoche et Jean. Cette animositĂ© a façonnĂ© pour toujours la personnalitĂ© du narrateur. Il n'a plus confiance en rien ni en personne. Il quitte la Belle Angerie "une vipĂšre au poing". ï»żMalgrĂ©l’intervention de Pri-Pri Prisonnier (17 e et dernier de la classe S), de Sonic, de GĂ©nos, de VipĂšre aux poings et quelques hĂ©ros de classe C et B, le Roi est invincible. C'est alors que Roulettes Rider ( 1 er de la classe C) dĂ©cide de l'affronter au pĂ©ril de sa vie.
News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse VOD Blu-Ray, DVD Spectateurs 2,9 2941 notes dont 185 critiques noter de voirRĂ©diger ma critique Synopsis Premier volet d'une trilogie autobiographique, VipĂšre au poing raconte l'enfance de Jean Rezeau. En 1922, aprĂšs le dĂ©cĂšs de leur grand-mĂšre paternelle qui en avait la charge, le jeune garçon et son frĂšre Ferdinand retrouvent leurs parents revenus d'Indochine. Mais les relations avec la mĂšre, vite surnommĂ©e "Folcoche", association de "folle" et de "cochonne", vont prendre une tournure cauchemardesque. Celle-ci n'hĂ©sitera pas Ă  tondre les deux enfants, Ă  mal les nourrir et Ă  leur planter sa fourchette dans leurs mains. Regarder ce film Acheter ou louer sur CANAL VOD PremiereMax Location dĂšs 2,99 € Orange Location dĂšs 2,99 € VIVA Location dĂšs 2,99 € Canal VOD Location dĂšs 2,99 € Voir toutes les offres VODService proposĂ© par Voir toutes les offres DVD BLU-RAY Bande-annonce 147 DerniĂšres news Acteurs et actrices Casting complet et Ă©quipe technique Critiques Presse CinĂ© Live TĂ©lĂ©CinĂ©Obs Aden L'Express L'Obs Le Figaro Le Point PremiĂšre TĂ©lĂ©rama Chronic' Le Monde Studio Magazine Chaque magazine ou journal ayant son propre systĂšme de notation, toutes les notes attribuĂ©es sont remises au barĂȘme de AlloCinĂ©, de 1 Ă  5 Ă©toiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus. 13 articles de presse Critiques Spectateurs Une personne qui a vu la 1Ăšre adaptation de 1971 ou qui a lu le livre, trouvera peut ĂȘtre cette nouvelle version assez fade. Catherine Frot n'est pas une mauvaise actrice mais difficile de rivaliser avec l’interprĂ©tation d'une Alice Sapritch dont mĂȘme les traits du visage Ă©pousaient le rĂŽle Ă  merveille, contrairement au regard et Ă  l'air naturel de Frot heureusement pour elle d'ailleurs. Jacques Villeret Ă©tait un bon acteur mais ... Lire plus Bon... Leçon primaire de cinĂ©ma le septiĂšme art est un mĂ©dia diffĂ©rent de la littĂ©rature. Il n’est pas nĂ©cessaire de relire le livre en voix off toutes les cinq minutes avec de simples illustrations Ă  l’appui. Alors certes, cela nĂ©cessite un travail d’adaptation, ce n’est pas donnĂ© Ă  tout le monde, mais c’est justement pour ça que ça s’appelle un art. Or, juste pour ça, j’estime ce film totalement inutile. Certes, ... Lire plus Je n’ai guĂšre de souvenirs de l’adaptation tĂ©lĂ©visĂ©e de Pierre Cardinal malgrĂ© l’extraordinaire prestation d’Alice Sapritch . Mais le dernier film de Philippe Broca ne laissera pas une marque indĂ©lĂ©bile dans la cohorte des adaptions de romans au cinĂ©ma. Il met en images plus qu’il n’adapte, et chaque personnage, quand il n’est pas caricatural, devient l’ombre portĂ©e des hĂ©ros de Bazin. Le rĂ©alisateur applique Ă  ... Lire plus Philippe De Broca fut un grand cinĂ©aste, hors du circuit et trĂšs inventif sous des dehors comiques. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas regardĂ© l'Ă©volution du cinĂ©ma depuis 30 ans. Il reste donc une adaptation parfaite du roman, lisse et bien sous tous rapports, mais particuliĂšrement anonyme. Le gros problĂšme, c'est Sitruk, cet enfant est laid, ce n'est pas sa faute, mais pour incarner Bazin, c'est un peu ... Lire plus 185 Critiques Spectateurs Photos 10 Photos Secrets de tournage D'un Bazin l'autre VipĂšre au poing est l'adaptation du premier roman, largement autobiographique, d'HervĂ© Bazin. C'est le jeune Jules Sitruk qui joue le rĂŽle de l'Ă©crivain, enfant. L'histoire est racontĂ©e en flash-back, avec pour fil conducteur la voix de Denis PodalydĂšs, dans le rĂŽle de l'Ă©crivain, adulte. Mais lorsque la silhouette de celui-ci apparaĂźt furtivement Ă  l'Ă©cran, le personnage est interprĂ©tĂ© par... Claude Sitruk, le pĂšre de Jules. Dans la peau de Folcoche Catherine Frot, qui joue le rĂŽle trĂšs fort de Mme RĂ©zeau, dite "Folcoche", revient sur son travail de comĂ©dienne "J'avais envie d'aller vers des choses un peu dĂ©moniaques, hors normes, théùtrales mĂȘme. Je me suis inspirĂ©e de photos des annĂ©es 20-30. Certains visages de femmes comme Sarah Bernhardt, Colette. La prĂ©paration physique, l'allure, le maquillage, la coiffure ont Ă©tĂ© trĂšs importants. J'ai pensĂ© aussi Ă  l'expressivitĂ© du Lire plus Catherine Frot, aprĂšs Sapritch Une premiĂšre adaptation du roman d'HervĂ© Bazin paru en 1948 avait Ă©tĂ© tournĂ©e en 1971 par Pierre Cardinal pour la tĂ©lĂ©vision. C'est Alice Sapritch qui tenait le rĂŽle de "Folcoche" et Marcel Cuvelier celui de son Ă©poux. Jean-Louis Bory avait collaborĂ© Ă  l'adaptation. Auparavant, un autre ouvrage d'HervĂ© Bazin avait Ă©tĂ© portĂ© Ă  l'Ă©cran La TĂȘte contre les murs, roman publiĂ© en 1949, a donnĂ© lieu Ă  un film de Jean-Pierre Mocky, sorti dix Lire plus 11 Secrets de tournage Infos techniques NationalitĂ© France Distributeur Dark Star Presse AnnĂ©e de production 2004 Date de sortie DVD 05/05/2015 Date de sortie Blu-ray - Date de sortie VOD 02/11/2016 Type de film Long-mĂ©trage Secrets de tournage 11 anecdotes Box Office France 1 093 116 entrĂ©es Budget 7 000 000 € Langues Français Format production 35 mm Couleur Couleur Format audio Dolby Digital DTS Format de projection 1 Cinemascope N° de Visa 108 836 Si vous aimez ce film, vous pourriez aimer ... Commentaires
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VipĂšre au poing — WikipĂ©dia ~ VipĂšre au poing est un roman largement autobiographique dHervĂ© Bazin sorti en 1948 Le livre dĂ©crit lenfance et ladolescence du narrateur Jean Rezeau dit BrasseBouillon Ce dernier dĂ©crit ses rapports avec sa famille et notamment sa mĂšre Paule Rezeau nĂ©e Pluvignec dite Folcoche une marĂątre cruelle et peu aimanteVipĂšre Au Poing film 2004 AlloCinĂ© ~ VipĂšre Au Poing est un film rĂ©alisĂ© par Philippe de Broca avec Catherine Frot Jules Sitruk Synopsis Premier volet dune trilogie autobiographique VipĂšre au poing raconte lenfance de Jean VipĂšre au poing HervĂ© Bazin Babelio ~ Avec VipĂšre au poing HervĂ© Bazin signait en 1948 son premier roman largement autobiographique qui le rendit aussitĂŽt cĂ©lĂšbre et lune des dĂ©nonciations les plus violentes de lenfance maltraitĂ©e qui encore aujourdhui fait toujours froid dans le dos Un roman effroyable et trĂšs bien Ă©crit qui est devenu un incontournable de la littĂ©rature française au point de figurer soixantedix ans plus tard au programme des collĂšges vipere au poing ~ vipere au poing Passer au contenu Essayez Prime Bonjour Identifiezvous Compte et listes Identifiezvous Compte et listes Retours et Commandes Testez Prime Panier Toutes nos catĂ©gories Go Rechercher Bonjour Entrez votre VipĂšre au poing Poche HervĂ© Bazin Achat Livre fnac ~ VipĂšre au poing c’est le combat impitoyable livrĂ© par Jean Rezeau dit BrasseBouillon et ses frĂšres Ă  leur mĂšre une femme odieuse qu’ils ont surnommĂ©e Folcoche Cri de haine et de rĂ©volte ce roman largement autobiographique le premier d’HervĂ© Bazin lui apporta la cĂ©lĂ©britĂ© et le classa d’emblĂ©e parmi les Ă©crivains VipĂšre au poing film — WikipĂ©dia ~ VipĂšre au poing est un film français de Philippe de Broca sorti en 2004 et adaptĂ© du roman homonyme dHervĂ© Bazin paru en 1948VipĂšre au poing Film complet en streaming VF HD ~ VipĂšre au poing En 1922 aprĂšs le dĂ©cĂšs de leur grandmĂšre paternelle qui se chargeait de leur Ă©ducation le jeune Jean Rezeau et son frĂšre Ferdinand retrouvent leurs parents revenus d’IndochinevipĂšre au poing rĂ©sumĂ© Wattpad ~ VipĂšre au poing est un roman autobiographique dHervĂ© Bazin Il a Ă©tĂ© publiĂ© en 1948 et il raconte lenfance de Jean Rezeau Ce roman appartient a une trilogie autobiographique VipĂšre au poing La Mort du Petit Cheval Le Cri de la Chouette RĂ©sumĂ© Lhistoire dĂ©bute durant lĂ©tĂ© 1922 Un enfant appelĂ© Jean dĂ©couvre une vipĂšreRĂ©sumĂ© VipĂšre au poing dHervĂ© Bazin ~ RĂ©sumĂ© de VipĂšre au poing dHervĂ© Bazin HERVE BAZIN VIPERE AU POING RESUME CHAPITRE 1 Un Ă©tĂ© Ă  tout juste six ans le narrateur Jean Rezeau dit BrasseBouillon Ă©touffe Ă  main nue une vipĂšre Cet exploit herculĂ©en accueilli avec Ă©pouvante par les domestiques de La Belle Angerie restera dans les annales de la famille CHAPITRE 2
MmeThirion, Ă©pouse du mĂ©decin a Ă©videmment un rĂŽle beaucoup moins sympathique : femme bafouĂ©e par l’adultĂšre de son mari, elle devient mĂšre cruelle en se vengeant sur Raoul de son Ă©poux, de Jeanne et de l’enfant adultĂ©rin, une sorte de Folcoche, vipĂšre au poing. Chacun trouve sa source Dans les eaux de sa mĂšre Et ce baptĂȘme-lĂ , S’il manque de chaleur, Glace pour l’éternitĂ©. » 1 À l’origine de mon questionnement et de ma rĂ©flexion actuelle, un intĂ©rĂȘt pour la littĂ©rature, particuliĂšrement pour les rĂ©cits autobiographiques Ă©voquant des traumatismes subis. Une longue pratique professionnelle auprĂšs d’adolescents en difficultĂ© principalement des filles confirma ce qui n’était encore qu’une intuition empirique leur rĂ©cit ici, des journaux intimes facilitait activement une mise au dehors » du traumatisme subi, inceste ou viol. Serait-il alors possible d’utiliser les techniques narratives comme mĂ©diateurs dans une perspective de soins ? Faciliteraient-elles l’accĂšs Ă  la rĂ©silience ? 2 Par ailleurs, un travail universitaire me fit rĂ©flĂ©chir aux diffĂ©rents procĂ©dĂ©s d’écriture mis en Ɠuvre dans l’évocation de rĂ©cits traumatiques ces mĂȘmes procĂ©dĂ©s pouvant ĂȘtre mis en relation et reflĂ©ter le style d’attachement du narrateur attachement sĂ©cure ou insĂ©cure. Dans un souci de clartĂ©, redĂ©finissons briĂšvement quelques mots-clĂ©s souvent citĂ©s dans notre exposĂ© 3 la rĂ©silience, terme venu de l’anglais resilient, est une caractĂ©ristique mĂ©canique dĂ©signant la capacitĂ© d’un mĂ©tal Ă  rebondir sous des chocs. TransposĂ©e Ă  l’ĂȘtre humain, il s’agirait de la capacitĂ© Ă  reprendre une vie positive malgrĂ© la blessure subie, sans se fixer et s’arrĂȘter sur cette blessure. La rĂ©silience est donc le maintien d’un processus normal de dĂ©veloppement malgrĂ© des conditions difficiles » GuĂ©deney, 1999, p. 13-26. Ce terme est devenu une façon de parler de l’aspect dynamique du traumatisme [
] il montre la dynamique positive qu’il contient » Marty, 2001, p. 6. Cyrulnik a popularisĂ© ce concept utilisĂ© pour la premiĂšre fois en 1989 par la psychologue Emma Werner dans une Ă©tude sur sept cents bĂ©bĂ©s, il prĂ©cise que la rĂ©silience ne relĂšve pas seulement du sujet traumatisĂ©, mais que l’environnement, le contexte, les relations, les rencontres tuteur de rĂ©silience » joueront un rĂŽle fondamental. Ce sont ces rencontres dĂ©cisives qui permettront au sujet blessĂ© de tisser sa rĂ©silience. Car il n’est pas possible d’ĂȘtre rĂ©silient tout seul, tout dĂ©pend de la qualitĂ© des liens Ă©tablis par le sujet enfant bien avant l’évĂ©nement traumatique ; cela nous amĂšne Ă  la thĂ©orie de l’attachement ; l’attachement est le lien particulier unissant l’enfant Ă  la figure maternelle ou toute autre personne importante pour lui. L’origine de l’attachement, que l’on croyait jusqu’alors le fait d’un apprentissage, serait l’effet d’un besoin social primaire essentiel Ă  la survie de l’ĂȘtre humain. Les travaux de Bowlby, Spitz, Harlow, Ainsworth notamment dĂ©montrent que les liens d’affection ne sont pas greffĂ©s sur la satisfaction du besoin de nourriture, mais qu’il s’agirait d’une tendance originelle et permanente Ă  rechercher la relation Ă  autrui. DĂšs sa petite enfance, le bĂ©bĂ© dĂ©veloppe un modĂšle d’attachement particulier en fonction de l’attitude maternelle Ă  son Ă©gard et ce lien, en devenant intĂ©riorisĂ©, servirait ultĂ©rieurement de modĂšle Ă  toutes les relations intimes et sociales de l’individu ; quant au traumatisme, il existe bien sĂ»r dans le rĂ©el mais il s’agit aussi d’une Ă©preuve psychique intense. Selon Laplanche et Pontalis, c’est un Ă©vĂ©nement de la vie du sujet qui se dĂ©finit par son intensitĂ©, l’incapacitĂ© oĂč se trouve le sujet d’y rĂ©pondre adĂ©quatement, le bouleversement et les effets pathogĂšnes durables qu’il provoque dans l’organisation psychique » Laplanche et Pontalis, 1967, p. 499. Ce traumatisme, qu’il soit dĂ©clinĂ© en deux temps ou qu’il se focalise sur la seule rĂ©alitĂ© de l’évĂ©nement actuel, mobilise et fait appel aux ressources propres Ă  chacun pour l’intĂ©grer, le mettre Ă  distance, l’élaborer, rester sous le choc ou en subir les effets Ă  rĂ©pĂ©tition [
] La rĂ©alitĂ© de son expression est unanimement dĂ©crite et Ă©prouvĂ©e comme un excĂšs excĂšs de stimulation, excĂšs d’image, de son, excĂšs ou absence de reprĂ©sentation, de sens, excĂšs d’angoisse, dĂ©bordement des capacitĂ©s de contenance, dĂ©faut ou carence de protection, mĂ©canismes de dĂ©fense insuffisants, paralysie de la fonction de liaison, effraction du pare-excitations » Marty, 2001, p. 2. La narration pour se dĂ©gager du traumatisme ? 4 La premiĂšre question que pose un texte est celle de son enjeu et la rĂ©ponse possible est fonction du niveau d’analyse, du lieu de questionnement oĂč l’on choisit de se situer » Gelas, 2002. Quel pourrait ĂȘtre le sens d’un texte ayant pour thĂšme la maltraitance et oĂč l’on devine l’auteur derriĂšre le narrateur ? Notre hypothĂšse est que l’élaboration d’un rĂ©cit narratif autobiographique aurait une vertu thĂ©rapeutique ; il s’agirait, par un processus d’autoconstruction, d’accĂ©der Ă  nos Ă©motions personnelles. Cette Ă©tape fondamentale franchie, une mĂ©tamorphose possible du traumatisme Ă  travers la parole et l’écrit pourrait ĂȘtre envisagĂ©e. Ici, le processus de sublimation s’exercera au travers du tĂ©moignage. Ce processus, pouvant aboutir Ă  une possible rĂ©silience, est Ă  l’Ɠuvre dans nombre de journaux intimes, tĂ©moignages concentrationnaires, apports de traumatismes personnels en atelier d’ Ă©criture thĂ©rapeutique ». Les rĂ©cits de J. Semprun, P. Levi, J. Renard, H. Bazin, A. Frank sont Ă  ce sujet exemplaires. 5 Mettre hors de soi l’indicible permettrait une libĂ©ration intĂ©rieure. Encore faut-il pouvoir le faire, car se dire et pouvoir Ă©crire l’inexprimable impose le passage obligĂ© de la reconnaissance de nos Ă©motions. Certains, pour qui l’accĂšs aux Ă©motions ne sera pas possible, dĂ©velopperont des conflits intrapsychiques divers, un mĂȘme Ă©vĂ©nement rĂ©el peut avoir des rĂ©percussions diffĂ©rentes sur deux individus, dans la mesure oĂč il fait appel Ă  la subjectivitĂ©, au fond d’expĂ©rience subjective de chacun pour obtenir son statut d’évĂ©nement » Marty, 2001, p. 9. 6 Bowlby l’avait dĂ©jĂ  illustrĂ© avec le concept d’ exclusion dĂ©fensive » 1969. Il postulait l’existence d’une corrĂ©lation entre les mauvais traitements subis pendant l’enfance et la difficultĂ© ultĂ©rieure d’accĂšs aux Ă©motions. Les sujets Ă©tudiĂ©s Ă©taient en effet en grande difficultĂ©, voire dans l’impossibilitĂ© d’accĂ©der aux Ă©motions, qu’il s’agisse des leurs ou de celles d’autrui. Ils auraient besoin pour se protĂ©ger d’exclure de leur narratif autobiographique les Ă©motions nĂ©gatives Ă©prouvĂ©es durant l’enfance. Selon Bowlby, cette attitude Ă©tait souvent associĂ©e Ă  une confiance en soi compulsive » venant contrebalancer l’impact nĂ©gatif initial. Dans le cadre de la thĂ©orie de l’attachement, ces sujets montreraient une reprĂ©sentation de celui-ci de type insĂ©cure dĂ©tachĂ© » – leur systĂšme dĂ©fensif imposant cette distance, cet apparent dĂ©sengagement, dans un mouvement visant la protection de leur intĂ©gritĂ© psychique. 7 Ainsi, soutenant l’hypothĂšse que le narratif autobiographique est thĂ©rapeutique en tant que support possible des Ă©motions, qu’il peut ĂȘtre abordĂ© comme un objet mĂ©diateur favorisant la rĂ©silience, il serait salutaire pour les sujets ayant subi de lourds traumatismes de tenter de les Ă©crire. Cependant, un tel colmatage » psychique ne signifie pas guĂ©rison, mais entre dans un processus qui cicatrise la blessure – celle-ci pouvant s’ouvrir Ă  nouveau Ă  l’occasion d’un autre Ă©vĂ©nement, la rĂ©paration stricto sensu n’existe pas. Exemples cliniques en littĂ©rature 8 L’étude de la maltraitance quotidienne presque ordinaire » prĂ©sente un intĂ©rĂȘt clinique certain sous la plume d’un grand Ă©crivain comme HervĂ© Bazin. Comment rend-il compte d’évĂ©nements traumatisants la maltraitance dans ses Ă©crits ? Notre propos sera de tenter d’étudier les diffĂ©rents procĂ©dĂ©s servant cet objectif dans son rĂ©cit emblĂ©matique VipĂšre au poing. VĂ©ritable rĂ©quisitoire contre la famille et sa violence, le livre fut Ă©crit en 1947 en trois mois dans un Ă©tat de fĂ©roce allĂ©gresse [
] Vous le savez, je n’ai pas eu de mĂšre, je n’ai eu qu’une Folcoche
 Je n’ai pas eu de vĂ©ritable famille et la haine a Ă©tĂ© pour moi ce que l’amour est pour d’autres » Lamy, 1992, p. 101 et 107. Nous savons que l’écrivain dĂ©livre une part autobiographique dans son Ɠuvre La littĂ©rature porte aussi du non-conscient, elle ne nous parle pas seulement des autres mais de l’autre en nous » Bellemin-NoĂ«l, 1970, p. 17. 9 Un autre Ă©crivain, Jules Renard, a transposĂ© son calvaire d’enfant maltraitĂ© dans un roman devenu cĂ©lĂšbre, Poil de Carotte 1894. Ce livre fut vivement critiquĂ© Ă  sa sortie, car le sujet auquel il s’attaquait Ă©tait tabou Ă  l’époque l’amour maternel. Poil de Carotte est un rĂ©cit autobiographique qui ne s’avoue pas, Renard ne dĂ©clarant jamais clairement qu’il Ă©voque son enfance alors que tout le laisse penser. L’auteur s’écrit avant tout Ă  lui-mĂȘme, il est son premier lecteur et destinataire. À la lecture du Journal de Renard 1887-1910, certains passages laissent penser qu’il fut indiffĂ©rent Ă  l’accueil littĂ©raire » de son ouvrage bien qu’ayant toujours cherchĂ© une reconnaissance Ă  cet Ă©gard, l’important pour lui en Ă©crivant Poil de Carotte Ă©tait avant tout d’ĂȘtre cru. En ce sens, tĂ©moigner fut thĂ©rapeutique
 un certain temps, car l’auteur tenta plus tard de se suicider. Quinze ans avant sa mort, il Ă©crivait J’ai mis trop de ma vie dans mes livres, je ne suis plus qu’un os rongé  » 10 Le Journal d’Anne Frank publiĂ© en 1947 connut un immense succĂšs posthume l’adolescente, bien qu’enfermĂ©e et vivant dans des conditions dramatiques, a su dĂ©livrer dans ses lignes son humour, sa gaietĂ© et nous avons espĂ©rĂ© avec elle Ă  chaque page sa dĂ©livrance. Le recours au rĂ©cit de soi dans un but thĂ©rapeutique est ici Ă©vident, il permit peut-ĂȘtre Ă  la jeune fille d’endurer moins douloureusement sa captivitĂ© et de mettre en sens la cruelle absurditĂ© de ce qu’elle vivait. 11 L’ouvrage de Primo Levi Si c’est un homme 1947 illustre bien entendu la nĂ©cessitĂ© du devoir de mĂ©moire en livrant un tĂ©moignage historique, mais il s’agit aussi d’un rĂ©cit pour soi, d’une tentative de survie. Levi tente de trouver un sens, une normalitĂ© Ă  l’horreur racontĂ©e, en procĂ©dant dans son Ă©criture Ă  une simplification. Le travail intellectuel mis Ă  l’Ɠuvre procĂšde d’une logique binaire le Lager est un laboratoire au service d’un dĂ©lire idĂ©ologique, Ă  l’intĂ©rieur y cohabitent des bourreaux et des victimes. En objectivant ainsi son propos, l’auteur permet la mise en rĂ©cit de faits insoutenables pour le lecteur mais aussi pour lui-mĂȘme, narrateur survivant Ă  cette violence organisĂ©e. Sinon, comment imaginer possible l’existence de tels actes ? Car ils sont justement impensables. UtilitĂ© d’écrire sa maltraitance ? 12 Comment ne pas tenir compte du lien invisible s’établissant entre l’histoire individuelle du sujet qui parle, qui Ă©crit sur la maltraitance, et celle du sujet lecteur ? Le rĂ©cit autobiographique s’adresse Ă  quelqu’un, s’agit-il de soi-mĂȘme ? De soi dans l’autre ? Des protagonistes du rĂ©cit ? La rĂ©ponse est hasardeuse mais il est clair que quelque chose de l’ordre d’un message est envoyĂ© au lecteur et destinĂ© Ă  l’autre ». La lecture du rĂ©cit va susciter une rencontre qui fait sens et c’est ce point de rencontre empathique, cette prĂ©sence de sujet Ă  sujet, qui permettra une fonction symbolisante, mais aussi une fonction adaptative nĂ©cessaire Ă  la tentative de prise en charge par le narrateur du trauma subi. 13 Par le travail du rĂ©cit, l’écriture est un travail de rĂ©silience possible, elle serait ici Ă  entendre comme un Ă©tayage permettant une reprise Ă©volutive positive et la possibilitĂ© de faire face. Le narrateur interpelle aussi le lecteur destinataire car il a besoin d’ĂȘtre cru, il lui assigne ici une fonction de tĂ©moin. L’écriture m’a sauvĂ© d’une jeunesse dĂ©sastreuse, elle m’a permis de rĂ©futer quelques jugements hĂątifs portĂ©s sur moi le mien compris. Elle est ce qu’elle est, orientĂ©e moins vers le discours que vers le recours Ă  l’autre, vers le partage de problĂšmes communs » Bazin citĂ© par Lamy, 1992, p. 173. Le rĂ©cit oral ou Ă©crit met l’expĂ©rience traumatique et la douleur psychique qui lui est associĂ©e Ă  l’épreuve de l’altĂ©ritĂ© et de l’échange. Cette mise en rĂ©cit est utile pour passer d’une reviviscence rĂ©pĂ©titive vide » Ă  une reprĂ©sentation, une figurabilitĂ© du traumatisme. 14 La rĂ©silience est un processus qui ne fonctionne pas obligatoirement en continu, Bazin par exemple va traverser une pĂ©riode de sa vie oĂč il semble sombrer, mais l’écriture lui permettra l’expĂ©rience de la narrativitĂ©, la tenue d’une sorte de journal de vie. Écrire sera pour lui une libĂ©ration, une catharsis et lui permettra d’accĂ©der Ă  une reconnaissance sociale et identitaire qui l’aidera Ă  dĂ©passer ses souvenirs douloureux. Sa mĂšre aura mĂȘme ce compliment haineux Le ratĂ©, il a fini par rĂ©ussir » Lamy, 1992, p. 67. Car au trauma subi dans le rĂ©el ici le dĂ©samour maternel s’ajoute et succĂšde le traumatisme de la reprĂ©sentation du rĂ©el de cette maltraitance avoir Ă©tĂ© un enfant non dĂ©sirĂ© et battu. 15 Il est possible que Bazin n’ait pas cherchĂ© dans l’écriture Ă  se rĂ©parer, mais au moins, et finalement surtout, Ă  revendiquer son droit Ă  une identitĂ© sociale, Ă  trouver un repĂšre identitaire pouvant ĂȘtre l’équivalent d’une reconnaissance symbolique de son ses lien s affectif s. Car dans l’hĂ©ritage nĂ©gatif de la maltraitance intrafamiliale nous retrouvons toujours la disqualification du sujet, source de faille narcissique profonde. Dans VipĂšre au poing, cette disqualification s’illustre notamment par les sobriquets ridicules Brasse-Bouillon, Chiffe, Crapette dont sont affublĂ©s les enfants. Ces surnoms mĂ©prisants tout comme Poil de Carotte » chez Renard les rĂ©duisent Ă  une enveloppe, Ă  un paraĂźtre. Bazin a probablement trouvĂ© une dignitĂ© » en devenant un Ă©crivain reconnu et cĂ©lĂšbre. Car c’est aussi par la littĂ©rature que l’on prend conscience de son humanitĂ©, que l’on peut s’interroger sur son histoire, son fonctionnement social et mental. 16 Cyrulnik 2004 dĂ©crit le rĂ©cit comme un anti-brouillard, [
] tant que le trauma n’a pas de sens, on reste sidĂ©rĂ©, hĂ©bĂ©tĂ©, stupide, embrouillĂ© par un tourbillon d’informations contraires qui nous rendent incapables de dĂ©cider. Mais, puisque l’on est obligĂ© de donner un sens aux faits et aux objets qui nous “parlent” nous avons un moyen d’éclairer le brouillard provoquĂ© par le traumatisme le rĂ©cit. Dans ce cas, la narration devient un travail de sens. Mais toute histoire n’est pas socialisable, il faut l’adapter Ă  l’autre qui a du mal Ă  l’entendre. La mĂ©tamorphose de l’évĂ©nement en rĂ©cit se fait par une double opĂ©ration placer les Ă©vĂ©nements hors de soi et les situer dans le temps. L’auditeur doit ĂȘtre lĂ  et se taire. Pour les blessĂ©s de l’ñme, la narration est un acte qui donne le sentiment que les â€œĂ©vĂ©nements” semblent se raconter eux-mĂȘmes » Marin citĂ© par Cyrulnik, 2004, p. 42. Ainsi, lentement, par ce travail le rĂ©cit extrait l’évĂ©nement traumatique hors de soi. 17 Delage va dans le mĂȘme sens quand il Ă©crit que, par l’activitĂ© narrative en littĂ©rature, l’homme est diffĂ©rent de l’animal par la capacitĂ© Ă  produire des idĂ©es et Ă  raconter des histoires. Mettre l’expĂ©rience vĂ©cue en mots, faire part des Ă©motions ressenties, tĂ©moigne d’une activitĂ© de penser en mĂȘme temps qu’elle soutient cette activitĂ©. L’activitĂ© narrative peut ĂȘtre comparĂ©e Ă  un travail de raccommodage, au sens littĂ©ral du terme, comme on raccommode un tissu trouĂ© » Delage, 2008, p. 211. VipĂšre au poing , l’écrit d’une maltraitance 18 Sous une description quasi naturaliste de sa campagne d’enfance et des mƓurs de l’époque, Bazin livre une pensĂ©e trĂšs fine et critique, confĂ©rant ainsi au roman une dimension d’étude psychologique d’un fonctionnement intrafamilial maltraitant. Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, est le double de Bazin. Il fut confiĂ© ainsi que ses deux frĂšres Ă  la grand-mĂšre paternelle car leur mĂšre Ă©tait incapable de les prendre en charge. 19 Le roman dĂ©bute par la strangulation d’une vipĂšre qu’a trouvĂ©e Jean les parents sont encore en Chine. Dans ce face Ă  face avec le reptile dont l’enfant sortira vainqueur, Jean prend conscience de sa force. Le dĂ©cĂšs de la grand-mĂšre oblige les parents Ă  rentrer en France, les garçons Rezeau sont impatients, ils ne les ont pas revus depuis des annĂ©es et dĂšs la sortie du train veulent embrasser leur mĂšre, mais celle-ci les gifle, voulant descendre tranquillement. L’écrivain dĂ©clarera La premiĂšre image que j’ai de ma mĂšre c’est Ă  son retour de Chine, elle avait suivi mon pĂšre. À cette Ă©poque, j’avais 11 ans. En fait, je ne l’avais jamais vue. C’était une Ă©trangĂšre absolue » Lamy, 1992, p. 24. Concernant sa grand-mĂšre il ajoute Elle a jouĂ© le rĂŽle de ma mĂšre, c’est ainsi que j’ai ressenti et que je ressens toujours sa disparition » Lamy, 1992, p. 28. DĂšs son arrivĂ©e la mĂšre prend le contrĂŽle de la famille et impose des rĂšgles draconiennes. À la maltraitance psychologique s’ajoutent des maltraitances physiques. Ces brimades, ces privations, ces humiliations se dĂ©roulent sous l’Ɠil du pĂšre qui pourtant prĂ©fĂšre ne rien voir afin d’éviter le conflit avec sa femme dont il a peur et qu’il mĂ©nage, car elle a apportĂ© l’argent dans le couple par sa dot. Le pĂšre se dĂ©robe la plupart du temps et cautionne par son silence les maltraitances de son Ă©pouse. 20 Toute cette partie du rĂ©cit aborde les aspects psychologiques inhĂ©rents Ă  la maltraitance intrafamiliale et les prĂ©alables Ă  la mise en place du contrĂŽle de la relation, Ă  la lutte de pouvoir entre les membres de la famille. Tant que les enfants sont petits, la mĂšre omnipotente abuse de sa force. Quand ses enfants prendront progressivement leur autonomie, retrouver une domination absolue deviendra l’enjeu primordial pour Folcoche. Les enfants, pour cette anti-mĂšre, ne sont que des choses soumises Ă  son bon vouloir, Ă  ses exigences cruelles. Brasse-Bouillon ne se dĂ©crit pas comme un enfant martyr ; dĂšs l’instant oĂč sa mĂšre rĂ©vĂšle sa haine, la mĂȘme haine l’occupe en retour et il dĂ©veloppe alors une combativitĂ© qui l’aidera, faute d’alternative, Ă  supporter cette enfance terrible. 21 Le roman est un huis clos, huis clos du lieu isolĂ© et huis clos psychique entre une mĂšre indigne et ses enfants martyrisĂ©s, un pĂšre dĂ©missionnaire et des prĂ©cepteurs changeants, en fait un entourage incapable de protĂ©ger et de dĂ©fendre des enfants. Le pĂšre constate un jour les bleus sur le visage de son fils, ne dit rien mais lui adresse un sourire Ă©mu », Jean alors le mĂ©prise pour sa faiblesse. Durant l’hospitalisation de la mĂšre, la vie familiale est plus agrĂ©able, la relation avec le pĂšre se transforme. Cependant, Brasse-Bouillon prend conscience qu’il est habituĂ© Ă  la haine de sa mĂšre, elle lui manque. Non pas en tant qu’ĂȘtre humain, mais parce qu’elle donne du sens Ă  son quotidien ; il croit aimer cette guerre constante, cette haine apprise. À son retour, Folcoche constate que les enfants s’opposent Ă  sa tyrannie, elle change alors de stratĂ©gie, sĂšme la zizanie dans la fratrie, bouscule volontairement Jean pour l’obliger Ă  s’excuser. Les garçons, excĂ©dĂ©s, dĂ©cident de la tuer mais Ă©chouent Ă  deux reprises. Jean dĂ©joue tous ses plans d’attaque, il n’a plus peur d’elle. Il peut alors nĂ©gocier son dĂ©part en pension avec ses frĂšres, Folcoche est obligĂ©e d’accepter, Jean a Ă©tranglĂ© la vipĂšre. Qu’est devenu Brasse-Bouillon ? 22 Quel genre d’homme peut naĂźtre d’une enfance aussi dĂ©sastreuse ? 23 Les plus sincĂšres amitiĂ©s, les bonnes volontĂ©s, les tendresses Ă  venir, je les soupçonnerai, je les dĂ©couragerai [
] J’entre Ă  peine dans la vie et grĂące Ă  toi, je ne crois plus en rien, ni en personne
 L’homme doit vivre seul, aimer c’est s’abdiquer. HaĂŻr c’est s’affirmer [
] Je suis, je vis, j’attaque, je dĂ©truis » Bazin, 1972 [1948], p. 185. Bazin fut nourri de haine et abordera l’ñge adulte meurtri par son enfance. Mais il rĂ©ussit dans son livre, cri de rĂ©volte, Ă  se venger de Folcoche. Sa haine sera l’un des moteurs de sa rĂ©silience ; dans un monologue intĂ©rieur il s’adresse ce message prĂ©dictif d’espoir Tu n’es pas ce que tu veux, mais tu seras ce que tu voudras » Bazin, 1972 [1948], p. 154. 24 Aimer ne fut pas simple pour Brasse-Bouillon ; devenu adolescent, il doit lutter avec ce qu’il appelle sa nouvelle vipĂšre », c’est-Ă -dire son dĂ©sir des femmes. Sa premiĂšre victime sera Madeleine, qu’il sĂ©duira et abandonnera Je ne veux plus l’entendre murmurer comme elle l’a fait en me quittant, presque tendre
 ça, non, je ne le supporterai pas d’elle, ni d’une autre ! » ibid., p. 170. Et, s’adressant intĂ©rieurement Ă  sa mĂšre Tu n’es qu’une femme, et toutes les femmes paieront plus ou moins pour toi. J’exagĂšre ? Écoute
 L’homme qui souille une femme souille toujours un peu sa mĂšre. On ne crache pas seulement avec la bouche » ibid., p. 168. Il faudra du temps, beaucoup de rencontres, beaucoup d’amour, pour que Bazin s’apaise, quitte cette vengeance froide, et peut-ĂȘtre pardonne ? 25 MalgrĂ© cette enfance dĂ©sastreuse, Brasse-Bouillon a probablement bĂ©nĂ©ficiĂ© de ce qu’Angelino appelle une greffe humanisante » 1997 en la personne de la grand-mĂšre paternelle. Cette derniĂšre permit des identifications positives. Une famille oĂč subsistent des personnes ressources est un atout majeur quand l’environnement est gravement carencĂ©. Cette greffe humanisante se rapproche du tuteur de rĂ©silience » de Cyrulnik. La prĂ©diction nĂ©gative encore trop souvent entendue enfant maltraitĂ© = futur parent maltraitant ne se retrouve pas chez Bazin. Tout au plus peut-on faire l’hypothĂšse d’ailleurs hasardeuse d’une certaine difficultĂ© affective au regard de ses quelques expĂ©riences conjugales quatre mariages ? Pourrait-il s’agir de tentatives de rĂ©paration ? En effet, comme l’explique Miljkovitch 2009, les attachements de l’enfance, les liens qui se sont tissĂ©s au contact des parents influencent et orientent, souvent de façon durable, la vie du couple. Dans le cas d’attachement insĂ©cure justement, il subsiste des attentes infantiles impĂ©rieuses qui, ne pouvant ĂȘtre satisfaites, peuvent faire pĂ©ricliter le couple. Il faut souligner ici l’importance de l’amour dans le processus de rĂ©paration ; la possibilitĂ© de partager une expĂ©rience subjective Ă  travers le regard de l’autre est d’un grand secours. Cette rĂ©sonance Ă©motionnelle, ce partage d’une expĂ©rience qui rapproche, n’est pas sans rappeler la notion d’ accrochage » affectif de Stern. 26 Bazin livrera dans des entretiens quelques considĂ©rations sur l’amour. Trouver une femme Ă  sa pointure, est-ce difficile ? C’est que, justement, il s’agit moins de pointure que de jointure la communautĂ© de goĂ»ts, d’idĂ©es, de milieu, d’ambitions joue de moins en moins, dĂ©sormais, dans nos unions oĂč la raison est de plus en plus arraisonnĂ©e par l’Amour, grand A, dont on sait qu’il devient trĂšs vite petit a et mĂȘme a privatif, si l’on en juge Ă  la frĂ©quence des sĂ©parations. J’étonnerais beaucoup le jeune homme que j’ai Ă©tĂ© en lui avouant qu’il est aussi difficile de vivre sans passion que d’éviter qu’elles passent » Lamy, 1992, p. 49. L’amour c’est un vieux mais juste clichĂ© a la fragilitĂ© du verre et les gens brusques, comme moi, ne sont jamais Ă  l’abri de la casse. Je regrette de dire, mais rien n’est assurĂ© dans la vie, Ă  commencer par la vie elle-mĂȘme, celle d’autrui dans la nĂŽtre l’est encore moins » ibid., p. 48. Et au sujet du divorce Moi j’ai fait la mĂȘme chose, pour me fournir cette impression de renouvellement que les psychanalystes taxeraient sans doute d’instabilitĂ© chronique » ibid., p. 84. Commentaire, analyse du narratif 27 Sans prĂ©tendre se livrer ici Ă  une analyse littĂ©raire de l’écriture de la violence », il est intĂ©ressant de considĂ©rer le style utilisĂ© dans le rĂ©cit et la façon dont l’écrivain va traiter » son traumatisme. VipĂšre au poing nous touche profondĂ©ment car il interpelle le lecteur et l’oblige Ă  un questionnement. Les actes de maltraitance sont dĂ©crits de façon trĂšs dĂ©taillĂ©e ; l’auteur, en relatant la cruautĂ© du comportement de Folcoche, lui attribue une intention, peut-ĂȘtre dans le but de donner un sens, une explication susceptible d’expliquer la rage de cette mĂšre. Elle ne nous battait jamais sans nous en donner les motifs. Elle rĂ©glait ses comptes » Bazin, 1972 [1948], p. 47. Affirmer son autoritĂ© chaque jour par une nouvelle vexation devint la seule joie de Mme Rezeau. Elle sut nous tenir en haleine, nous observer, remarquer et dĂ©truire nos moindres plaisirs » ibid., p. 35. Un an aprĂšs la prise du pouvoir par notre mĂšre, nous n’avions plus aucune foi dans la justice des nĂŽtres. Grand-mĂšre, la gouvernante avaient pu nous paraĂźtre dures quelquefois, mais injustes jamais
 Les enfants ne rĂ©flĂ©chissent que comme les miroirs il leur faut le tain du respect » ibid., p. 39. 28 L’écriture est incisive, directe, toujours formulĂ©e dans un style chĂątiĂ© ; mĂȘme si dans le roman c’est un enfant qui parle, Ă  la lecture c’est dĂ©sormais bien un homme qui Ă©crit. Les verbes conjuguĂ©s tantĂŽt au prĂ©sent, au passĂ©, au futur donnent la sensation au lecteur de ne plus savoir qui s’adresse Ă  lui. Je me souviens, je me souviendrai toute ma vie, Folcoche [
] Vengeance ! Vengeance ! Il n’y a plus qu’un seul verbe qui compte ici, et nous le dĂ©clinons correctement Ă  tous les temps. Je te hais, tu me hais, il la haĂŻssait, nous nous haĂŻrons, vous vous Ă©tiez haĂŻs, ils se haĂŻrent ! » ibid., p. 52. 29 Le dĂ©cor du rĂ©cit est bien plantĂ©, trĂšs visuel, la prĂ©sentation en tableaux successifs lieu, personnages, action, rĂ©cit tragi-comique montant en intensitĂ© dramatique, sortie des personnages Ă©voque le théùtre et permet ainsi au lecteur des mouvements identificatoires multiples. Et nous voici rĂ©unis, tous les cinq, rĂ©unis afin de jouer le premier Ă©pisode de ce film Ă  prĂ©tentions tragiques, qui pourrait s’intituler “Atrides en gilet de flanelle”. [
] Nous cinq et quelques figurants, rapidement Ă©liminĂ©s, en gĂ©nĂ©ral par le manque d’oxygĂšne sentimental qui rendait irrespirable pour les Ă©trangers l’atmosphĂšre de notre clan. Campons les personnages
 » Bazin, 1972 [1948], p. 23. Folcoche avec ses grandes oreilles, ses cheveux secs, sa bouche serrĂ©e et ce bas de visage agressif qui faisait dire Ă  FrĂ©die “DĂšs qu’elle ouvre la bouche, j’ai l’impression de recevoir un coup de pied au cul. Ce n’est pas Ă©tonnant avec ce menton en galoche” » ibid., p. 24. Le ton employĂ© est trĂšs souvent ironique, dans un procĂ©dĂ© dĂ©fensif de mise Ă  distance et pour permettre au lecteur et au narrateur de supporter la fĂ©rocitĂ© des agissements maternels. Notre mĂšre, qui avait ratĂ© sa vocation de surveillante pour centrale de femmes
 » ibid., p. 33. Outre ses enfants, je ne lui connaĂźtrai que deux ennemis les mites et les Ă©pinards. Je ne crois rien pouvoir ajouter Ă  ce tableau, sinon qu’elle avait de larges mains et de larges pieds, dont elle savait se servir » ibid., p. 24. MĂȘme le projet tragique de tuer la mĂšre devient comique Je ne m’interrogeais pas sur l’énormitĂ© du crime, aussi naturel Ă  nos yeux que la destruction des taupes ou la noyade d’un rat
 » ibid., p. 126. 30 Chez l’écrivain Bazin, l’humour est donc un procĂ©dĂ© stylistique utile Ă  la mise Ă  distance du thĂšme de son rĂ©cit. L’humour, au sens restreint retenu par Freud, consiste Ă  prĂ©senter une situation vĂ©cue comme traumatisante de maniĂšre Ă  en dĂ©gager les aspects plaisants, ironiques, insolites. C’est dans ce cas seulement l’humour appliquĂ© Ă  soi-mĂȘme qu’il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un mĂ©canisme de dĂ©fense » Ionescu, 2006 [1997], p. 183. L’humour permet, selon Freud, l’économie d’une dĂ©pense de sentiment. Chez Bazin il participe Ă  la mise en place du monde interne du narrateur, un monde nourri de haine, de rĂ©volte, de dĂ©rision. Pour autant cet humour lui permet d’exprimer et de rĂ©vĂ©ler sa souffrance passĂ©e et prĂ©sente, et cela d’une façon infiniment plus pudique qu’en recourant Ă  la plainte. Le rĂ©cit au ton caustique est une analyse cruelle et cynique des liens familiaux du milieu bourgeois de l’écrivain. On peut dire du narrateur Bazin-Brasse-Bouillon qu’il sourit au milieu des larmes. Cette formulation pourrait s’apparenter Ă  l’oxymoron association de deux termes antinomiques, figure de rhĂ©torique Ă©voquĂ©e par Cyrulnik 1999. L’oxymoron illustre bien la rĂ©silience et nous rappelle Semprun quand il Ă©voque entretien avec M. Huelin, 1998 l’échange de poĂšmes dans les camps, pour survivre psychiquement » dans une juxtaposition de l’horreur et de la poĂ©sie en quelque sorte. 31 La mĂ©taphore du serpent qui constitue l’incipit du rĂ©cit sera souvent rĂ©utilisĂ©e quand Jean parlera du regard maternel, dans lequel il retrouve le mĂȘme Ă©clat que dans celui de sa vipĂšre d’enfance, qu’il identifie comme de la haine. Cet incipit est stratĂ©gique, il capte l’attention du lecteur et fait Ă©merger les premiers Ă©lĂ©ments signifiants de l’univers que l’on va dĂ©couvrir. La rĂ©fĂ©rence au reptile servira de fil rouge tout au long du rĂ©cit. Nous comprenons que la rĂ©fĂ©rence Ă  Hercule et Ă  la vipĂšre rapproche les personnages principaux de deux figures plus monstrueuses qu’humaines. 32 Je rapprochai la vipĂšre de mon nez, trĂšs prĂšs, tout prĂšs
 elle avait de jolis yeux, vous savez cette vipĂšre [
] des yeux de topaze brĂ»lĂ©e piquĂ©s noir au centre et tout pĂ©tillants d’une lumiĂšre que je saurais plus tard s’appeler la haine et que je retrouverais dans les prunelles de Folcoche, je veux dire de ma mĂšre
 » Bazin, 1972 [1948], p. 6. “Folcoche ! Regarde-moi donc, Folcoche ! Je te cause !” Alors ton regard se lĂšve de dessus tes nouilles Ă  l’eau, ton regard se lĂšve comme une vipĂšre et se balance, indĂ©cis, cherchant l’endroit faible qui n’existe pas. Non, tu ne mordras pas Folcoche ! Les vipĂšres ça me connaĂźt. Je m’en fous des vipĂšres. [
] Moi, je ne t’aime pas. Je pourrais te dire que je te hais, mais ça serait moins fort. Oh ! Tu peux durcir ton vert de prunelle, ton vert-de-gris de poison de regard. Moi je ne baisserai pas les yeux. [
] Tu vois que je suis toujours en face de toi, mon regard tendu vers ta vipĂšre de regard Ă  toi, tendu comme une main et serrant, serrant tout doucement, serrant jusqu’à ce qu’elle en crĂšve. HĂ©las ! Pure illusion d’optique. Façon de parler. Tu ne crĂšveras pas. Tu siffleras encore
 » ibid., p. 53-54. Et enfin, en conclusion du rĂ©cit Cette vipĂšre, ma vipĂšre, dĂ»ment Ă©tranglĂ©e, mais partout renaissante, je la brandis encore et je la brandirai toujours, quel que soit le nom qu’il te plaise de lui donner haine, politique du pire, dĂ©sespoir ou goĂ»t du malheur ! Cette vipĂšre, ta vipĂšre, je la brandis, je la secoue, je m’avance dans la vie avec ce trophĂ©e, effarouchant mon public, faisant le vide autour de moi. Merci ma mĂšre ! Je suis celui qui marche, une vipĂšre au poing » ibid., p. 186. Les mĂ©taphores animales, pour dĂ©crire la mĂšre, signent l’impossibilitĂ© pour le narrateur de la prĂ©senter comme un ĂȘtre totalement humain, Folcoche est un mot-valise amalgamant un mĂ©lange quasi monstrueux de folle et de cochonne, plus tard Bazin prĂ©cisera qu’une Folcoche pour un fermier, c’est la truie qui, mettant bas, dĂ©vore aussitĂŽt ses petits » Lamy, 1992. p. 69. La mĂ©taphore, en tant que traduction symbolique, est un procĂ©dĂ© utile Ă  exprimer l’irreprĂ©sentable, surtout quand il s’agit d’évoquer la figure maternelle dans un rĂŽle de bourreau. Chez Renard le Toiton » dans Poil de Carotte Mme Lepic est mĂ©taphorisĂ©e en araignĂ©e et l’enfant en moucheron. L’extrait suivant illustre la terreur sidĂ©rante ressentie Ă  l’approche de cette mĂšre tentaculaire qui enferme sa proie dans une toile Au plafond, un moucheron s’est pris dans une toile d’araignĂ©e, vibre et se dĂ©bat. Et l’araignĂ©e glisse le long d’un fil. Son ventre a la blancheur d’une mie de pain. Elle reste un instant suspendue, pelotonnĂ©e. Poil de Carotte, sur la pointe des fesses, la guette, aspire au dĂ©nouement, et quand l’araignĂ©e tragique fonce, ferme l’étoile de ses pattes, Ă©treint la proie Ă  manger, il se dresse debout, passionnĂ©, comme s’il voulait sa part. Rien de plus. L’araignĂ©e remonte. Poil de Carotte se rassied, retourne en lui, en son Ăąme de liĂšvre oĂč il fait noir » Renard, 2003 [1894], p. 107. Le style ici est percutant, les phrases sont courtes et laconiques. Le pronom personnel je », le je qui engage, n’est jamais utilisĂ© par Poil de Carotte rĂ©duit dans ce passage Ă  un insecte pris au piĂšge. On sait que Renard parle de lui en parlant de Poil de Carotte et, comme dans un effet de miroir puisqu’en fait c’est son histoire, il se regarde en train de se regarder. Cette mise Ă  distance stylistique dans la non-utilisation du je est d’ailleurs retrouvĂ©e dans une Ă©tude menĂ©e Ă  Toulon des rĂ©cits de patients ayant subi des maltraitances Perrin linguiste, sur des travaux de Cyrulnik, Delage, Blein, Dupays, 2008. Conclusion 33 Dans les Ɠuvres analysĂ©es ci-dessus, il apparaĂźt que la narration a pu contribuer pour leurs auteurs au dĂ©gagement partiel de l’expĂ©rience traumatique sublimation littĂ©raire rĂ©ussie chez Bazin. Mais le processus de narration n’est pas toujours suffisant ; les actes suicidaires rĂ©ussi chez Levi, manquĂ© chez Renard pourraient s’expliquer, partiellement, par l’absence de liens, et mĂȘme d’empreinte de liens suffisamment solides pour tenir accrochĂ© Ă  la vie. 34 Il ne s’agira pas Ă©videmment pour le thĂ©rapeute utilisant ce mĂ©diateur de faire dire » Ă  tout prix. Ce qui reste visĂ© est la figurabilitĂ© du trauma, permettant ensuite une mise en partage Ă©motionnel autour de cette blessure. L’écrivain est d’abord le narrateur et son propre auditeur Ă  la fois, ce faisant son activitĂ© narrative soutient le travail psychique de mentalisation, c’est-Ă -dire une mise en reprĂ©sentation dĂ©sormais communicable et partageable avec autrui. 35 Laissons les derniers mots aux Ă©crivains 36 Le besoin de raconter aux autres, de faire participer les autres, avait acquis chez nous, avant comme aprĂšs notre libĂ©ration, la violence d’une impulsion immĂ©diate, aussi impĂ©rieuse que les autres besoins Ă©lĂ©mentaires ; c’est pour rĂ©pondre Ă  un tel besoin que j’ai Ă©crit mon livre. C’est avant tout en vue d’une libĂ©ration intĂ©rieure » Levi citĂ© par Levallois, dans Chiantaretto et coll., p. 25. 37 On a souvent assimilĂ© l’Ɠuvre littĂ©raire Ă  une dĂ©livrance. Sans insister sur ce qu’a de fĂącheux, d’obstĂ©trical, cette comparaison, je la trouve exacte. Un auteur porte en lui-mĂȘme un livre
 Il faut qu’il s’en dĂ©barrasse. Il y a, dans la production de ce livre, quelque chose d’obligatoire, d’inĂ©vitable [
] Donc, j’avais portĂ© longtemps, fort longtemps, Poil de Carotte et je m’en Ă©tais dĂ©livrĂ© par un livre. J’allais mieux, pas tout Ă  fait bien pourtant
 Il me restait encore du Poil de Carotte il m’en reste encore d’ailleurs, il m’en restera toujours, car il y a – est-ce un avantage ou une infĂ©rioritĂ© ? – il y a l’homme d’un seul livre, comme il y a l’homme d’une seule femme. 38 [
] Le bonheur ne peut ĂȘtre complet que dans la famille. Seulement, si ce n’est pas difficile Ă  planter, une famille, c’est trĂšs difficile Ă  cultiver » Renard, ConfĂ©rence de Nevers, 1904. Notes [1] Article reçu par la rĂ©daction le 16 juin 2009, acceptĂ© le 16 octobre. La narration pour se dĂ©gager du traumatisme ? Exemples cliniques en littĂ©rature UtilitĂ© d’écrire sa maltraitance ? VipĂšre au poing , l’écrit d’une maltraitance Qu’est devenu Brasse-Bouillon ? Commentaire, analyse du narratif Conclusion BIBLIOGRAPHIE ANGELINO, I. 1997. L’enfant, la famille et la maltraitance, Paris, Dunod. BAZIN, H. 1948. VipĂšre au poing, Livre de Poche, 1972. BELLEMIN-NOËL, Psychanalyse et littĂ©rature, Paris, PUF. BOWLBY, Attachement, sĂ©paration, perte, Paris, PUF. CHIANTARETTO, ; CLANCIER, A. ; ROCHE, A. sous la direction de. 2005. Autobiographie, journal intime et psychanalyse, Paris, Économica. CYRULNIK, B. 1999. Un merveilleux malheur, Paris, Odile Jacob. CYRULNIK, B. 2001. Les vilains petits canards, Paris, Odile Jacob. CYRULNIK, B. 2004. Parler d’amour au bord du gouffre, Paris, Odile Jacob. DELAGE, M. 2008. La rĂ©silience familiale, Paris, Odile Jacob. DUPAYS-GUIEU, A. 2002. L’attachement Ă  l’épreuve de la sĂ©paration », DEA de psychopathologie, Lyon 2. FRANK, A. 1942-1944 [1947]. Journal, Calmann-LĂ©vy. GELAS, B. 2002. Communication, sĂ©minaire DEA, universitĂ© Lyon 2. GUÉDENEY, A. 1999. Les dĂ©terminants de la rĂ©silience », dans B. Cyrulnik sous la direction de, Ces enfants qui tiennent le coup, Paris, Hommes et perspectives. IONESCU, S. et coll. 1997. Les mĂ©canismes de dĂ©fense, Paris, Armand Colin, 2006. LAPLANCHE, J. ; PONTALIS, Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF. LAMY, 1992. HervĂ© Bazin, entretiens avec Jean-Claude Lamy, Stock. LEVI, P. 1947. Si c’est un homme, Julliard, 1987. MARIN, L. 1994. De la reprĂ©sentation, Paris, Le Seuil. MARTY, F. et coll. 2001. Figures et traitements du traumatisme, Paris, Dunod. MILJKOVITCH, R. 2009. Les fondations du lien amoureux, Paris, PUF. PERRIN, F. 2008. RĂ©cits de maltraitance, travaux de Cyrulnik, Delage, Blein, Dupays. RENARD, J. 1894. Poil de Carotte, Livre de Poche, 2003. RENARD, J. 1887-1910. Journal, Paris, Gallimard, 1925. SEMPRUN, J. 1998. Entretien avec M. Huelin, Les grands entretiens, Archives de la TSR. Annie Dupays-Guieu Psychologue clinicienne ThĂ©rapeute familiale Ă  l’association Vivre en famille AVEF La Seyne-sur-Mer 83 vallonbh . 711 244 392 227 629 1 253 754

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