Bonnenuit sous la protection de Dieu đ«¶đŸ . 19 Aug 2022 23:37:52
COMPOSITEUR Jean de CAMBEFORT et autres LIBRETTISTE Isaac de BensĂ©rade Le Ballet de la Nuit, ballet royal, composĂ© de 45 entrĂ©es rĂ©parties en quatre parties, fut reprĂ©sentĂ© dans la salle du Petit-Bourbon, le soir du 23 fĂ©vrier 1653, en prĂ©sence de la reine et du cardinal Mazarin, devant la Cour, puis repris les 25, 27 fĂ©vrier, 2, 4, 6 et 16 mars. Louis XIV, ĂągĂ© de quinze ans, avait son entrĂ©e solennelle dans Paris le 21 octobre 1652, et les fĂȘtes se multipliaient depuis le dĂ©but de lâannĂ©e. Mazarin, enfin vainqueur de la Fronde, avait lui-mĂȘme Ă©tĂ© accueilli triomphalement le 2 fĂ©vrier. Le jeune roi avait commencĂ© Ă rĂ©pĂ©ter le ballet dĂšs le 9 fĂ©vrier. Lâordonnateur du ballet fut le sieur ClĂ©ment, intendant du duc de Nemours, qui conçut le sujet et le plan. Isaac de BensĂ©rade composa le texte, et on utilisa les dĂ©cors de Giacomo Torelli, conservĂ©s sous la forme de gravures de Cochin. La musique fut composĂ©e collectivement, notamment par Jean de Cambefort, Jean-Baptiste BoĂ«sset, ainsi que Michel Lambert et Louis de Mollier. On attribue les rĂ©cits Ă Cambefort, et les danses Ă Mollier. Selon A. Verchaly, le rĂ©cit de la Lune Moi dont les froideurs et le rĂ©cit de lâAurore Depuis que jâouvre lâOrient seraient de Jean-Baptiste BoĂ«sset, surintendant de la musique de la Chambre du Roi. La premiĂšre reprĂ©sentation fut marquĂ©e par un incendie qui se dĂ©clara, Ă une toile composant le tableau dans lequel la roi faisait sa premiĂšre apparition. On raconte que par son sang-froid, le roi Ă©vita que la panique gagne les spectateurs. Le feu fut Ă©teint et le spectacle put reprendre. Ce fut Ă cette occasion que Lully, qui avait quittĂ© le service chez la Grande Mademoiselle, fut prĂ©sentĂ© par M. de Nyert au comte de Saint-Aignan, chargĂ© de lâorganisation du ballet, et par ce dernier au Roi. Lully pourrait avoir Ă©crit la musique de la scĂšne de la Cour des Miracles. Il intervint aussi comme danseur. Le roi, ĂągĂ© de quinze ans, dansa les rĂŽles dâune Heure, un Jeu, un Ardens, un Curieux, un Furieux, puis, dans la scĂšne finale, celui du Soleil levant, entourĂ© de lâHonneur, la Victoire, la Valeur, la RenommĂ©e. ParticipĂšrent Ă©galement le duc de Joyeuse, le duc de Genlis, le marquis de Vivonne, le marquis de Genlis, le marquis dâHumiĂšres, le marquis de Villeroy, le marquis de Roquelaure, ainsi que des danseurs professionnels Delorge, Dolivet, Mollier, Robichon. Victor Fournel signale que la BibliothĂšque de lâInstitut possĂšde une copie manuscrite du Ballet de la Nuit, accompagnĂ©e de dessins coloriĂ©s reprĂ©sentant les divers personnages dans leurs costumes. Elle porte en tĂȘte la note suivante Ce recueil a Ă©tĂ© mis en ordre et dessinĂ© par M. de la FertĂ©, intendant des Menus Plaisirs du Roi, qui en a fait don Ă la BibliothĂšque des Menus, ce 13 avril 1777. » On pense plutĂŽt que les dessins furent lâoeuvre de lâatelier de Henry de Gissey. Certains reprĂ©sentent Louis XIV dans diverses poses. Deux exemplaires du ballet sont conservĂ©s Ă la BibliothĂšque nationale impression de R. Ballard en 1653 ; Ă la BibliothĂšque du Conservatoire manuscrit recueilli par Philidor lâAĂźnĂ© en 1690. Le spectacle, donnĂ© devant tout ce quâil y avait alors Ă Paris de personnages de distinction, obtint un succĂšs qui fit Ă©poque, et qui est attestĂ© par tous les tĂ©moignages contemporains, ainsi Renaudot dans la Gazette Ce jour-lĂ , 23 fĂ©vrier, fut dansĂ© dans le Petit-Bourbon, pour la premiĂšre fois, en prĂ©sence de la Reyne, de Son Ăminence et de toute la Cour, le Grand Ballet royal de la NuitâŠ, composĂ© de 43 entrĂ©es, toutes si riches, tant par la nouveautĂ© de ce qui sây reprĂ©sente que par la beautĂ© des rĂ©cits, la magnificence des machines, la pompe superbe des habits et la grĂące de tous les danseurs, que les spectateurs auraient difficilement discernĂ© la plus charmante si celles oĂč nostre jeune monarque ne se faisoit pas moins connoistre sous ses vestemens que le soleil se fait voir au travers des nuages qui voilent quelquefois sa lumiĂšre, nâen eussent receu un caractĂšre particulier dâĂ©clatante majestĂ©, qui en marquoit la diffĂ©rence⊠Mais comme, sans contredit, il y surpassoit en grĂące tous ceux qui Ă lâenvy y faisoient paroistre la leur, Monsieur, son frĂšre unique, Ă©toit aussi sans pareil en la sienne ; et cet astre naissant ostoit si aisĂ©ment la peine de le dĂ©couvrir, par les gentillesses et les charmes qui luy sont naturels, quâon ne pouvoit douter de son rang⊠Je laisse donc Ă juger⊠le contentement que put avoir lâassemblĂ©e, nonobstant la disgrĂące qui sembla le vouloir troubler par le feu qui prit Ă une toile, dĂšs la premiĂšre entrĂ©e, et a la premiĂšre heure de cette belle Nuit qui Ă©toit reprĂ©sentĂ©e par le Roy, mais ne servit nĂ©anmoins quâĂ faire admirer la prudence et le courage de Sa MajestĂ©, laquelle⊠ne rasseura pas moins lâassistance par sa fermetĂ© quâautrefois CĂ©sar fit le nautonnier qui le conduisoit⊠Tellement que ce feu sâĂ©tant heureusement Ă©teint, laissa les esprits dans leur premiĂšre tranquillitĂ© et fut mesme interprĂ©tĂ© favorablement. » De son cĂŽtĂ©, Loret raconte quâune premiĂšre fois, quoique protĂ©gĂ© et conduit par un exempt de la reine, il dut attendre plus de trois heures Ă la porte, et quand il fut parvenu Ă entrer, il se trouva si mal placĂ©, si haut, si loin, si de costĂ©, quâil ne put rien voir pendant treize grandes heures ce nâest donc que dâaprĂšs lâimprime et par ouĂŻ-dire quâil fait sa premiĂšre description de cette foule dâenchantements Et dâadmirables changemens Dont lâincomparable spectacle Fit crier cinq cents fois miracle. Mais le jeudi 6 mars, grĂące Ă la protection de M. de Carnavalet, il fut plus heureux, et cette fois son admiration ne tarit pas. AprĂšs sâĂȘtre dâabord Ă©tendu, comme il sied, sur la personne du roi et celle de son frĂšre, il continue Je vis Ă lâaise et sans obstacle La fameuse Cour des miracles, OĂč grand nombre dâestropiez, Tant des bras, des mains que des piez, Avec leur appareil Grotesque, Leur bal et musique burlesque, Causoient un divertissement Qui faisoit rire Ă tout moment. O quâelle valoit de pistolet La danse des quatre Espagnoles ; Que leurs attrairs encore naissans Parurent doux et ravissans !⊠Quand la Lune quitta son globe Mais non sa jupe ni sa robe Pour venir ses feux soulager Entre les bras de son berger, Le bruit, tintamarre ou folie, Que les peuples de Thessalie Firent avec des sons et cors Qui formoient de plaisans accords, Comme lâon fait dans leur contrĂ©e Fut encore une rare entrĂ©e. Mais uombrer je ne prĂ©tens pas Les danses, les pas, les appas, Les perspectives , les machines, Les prestances , les bonnes mines, Ny tout ce quâon vit de galant Dans ce lien royal et brillant La tĂąche eu seroĂźt un peu forte ; Aux beaux esprits je mâen rapporte. Le PĂšre MĂ©nestrier considĂ©rait le Ballet de la Nuit comme ce quâon pouvait reprĂ©senter de plus accompli en matiĂšre de ballet Les ballets qui sont composĂ©s avec art ont une admirable variĂ©tĂ© de tous ces mouvemens et de toutes ces passions. Câest en quoy celuy de la Nuit me paroist inimitable. On y voit les caractĂšres de toutes sortes de personnes des divinitĂ©s, des hĂ©ros, des chasseurs, des bergers et des bergĂšres, des bandits, des marchands, des galands, des coquettes, des Ăgyptiens et des Ăgyptiennes, des gagne-petits, des allumeurs de lanternes, des bourgeoises, des gueux et des estropiĂ©s, des personnages poĂ©tiques, les Parques, la Tristesse [âŠ.]. On y voit bal, ballet, comĂ©die, festin, sabbat, toute sorte de passions, des curieux, des mĂ©lancoliques [âŠ.]. Enfin je ne sçais si jamais nostre théùtre reprĂ©sentera rien dâaussi accompli en matiĂšre de ballet. M. ClĂ©ment, qui Ă©toit incomparable en tous ces ouvrages dâesprit, sây surpassa lui-mesme, et il falloit possĂ©der aussi bien que luy tonte la science des festes et des reprĂ©sentations, pour imaginer de si belles choses. Quelle diffĂ©rence ne voit-on pas entre les spectacles quâil a conduits et ceux qui ont Ă©tĂ© rĂ©glĂ©s par des personnes qui ne sçavoient pas comme luy toutes les finesses de cet art ! Il avoit pris ce goust et ce gĂ©nie dans la cour de MM. de Nemours, les princes les plus adroits et les plus magnifiques en festes, ballets et tournois que lâon ait veus. Synopsis dĂ©taillĂ© Le ballet est divisĂ© en quatre Parties ou quatre Veilles PremiĂšre partie ce qui se passe dâordinaire Ă la campagne et Ă la ville, depuis six heures du soir jusquâĂ neuf heures 14 entrĂ©es. Un paysage Ă©loignĂ© dâoĂč paraĂźt la mer, un rocher battu par les flots EntrĂ©e 1 â Le Soleil se couche, la Nuit 1 sâavance peu Ă peu sur un char tirĂ© par des hiboux, accompagnĂ©e des douze Heures 2 qui rĂ©pondent au rĂ©cit quâelle fait. Quatre des douze Heures le Roi, le marquis de Genlis 3, Cabou 4, Beauchamp 5 se sĂ©parant des autres, reprĂ©sentent les quatre Parties ou quatre Veilles de la Nuit. 1 en robe noirĂątre, semĂ©e de croissants et dâĂ©toiles, avec une chauve-souris sur sa coiffure. Son char est un nuage. 2 en robe jaune, trĂšs courte, un hibou pour coiffure, au dos, des ailes de papillon. 3 Florimond Bruslart, marquis de Genlis, gouverneur du fort Barant, capitaine-lieutenant des gendarmes du duc dâAnjou, un des courtisans qui reparaissent le plus souvent dans les ballets du roi, un de ceux contre lesquels Benserade a lancĂ© le plus dâĂ©pigrammes, toujours les mĂȘmes et toujours variĂ©es. Ces Ă©pigrammes ont invariablement rapport Ă la laideur extraordinaire du marquis , et il faut quâil les ait supportĂ©es avec une patience bien bĂ©nigne, pour que le poĂšte les ait si souvent reproduites et avec si peu de mĂ©nagement. 4 MaĂźtre Cabou, avocat au Conseil, dont la prĂ©sence est attestĂ©e dans seize ballets. Tallemant des Reaux disait de lui quâil Ă©tait une espĂšce de coquin câest-Ă -dire un homme de basse naissance, qui joue, qui danse et qui boit⊠5 Pierre Beauchamp 1631 â 1705, issu dâune famille de danseurs, dĂ©buta Ă la Cour en 1648 dans le Ballet des DĂ©rĂšglements des Passions. Il collabora avec Jean-Baptiste Lully et MoliĂšre, et forma de nombreux danseurs. RĂ©cit Languissante clartĂ© cachez-vous dessous lâonde, Faites place Ă la Nuit la plus belle du monde, [âŠ] EntrĂ©e 2 â ProthĂ©e Gaston de Roquelaure 6, vĂȘtu dâun costume grotesque â des crabes ornant ses bras et sa poitrine, des poissons pendant Ă sa ceinture â, voyant arriver la nuit, fait rentrer les troupeaux marins dans sa grotte Ă cause de la nuit qui tombe, et se change en diffĂ©rentes formes. 6 Le marquis, puis duc Ă brevet, Gaston de Roquelaure, maitre de la garde-robe, rĂ©putĂ© pour ses indiscrĂ©tions, ses bonnes fortunes, ses Ă©tourderies et ses gasconnades. EntrĂ©e 3 â Cinq NĂ©réïdes 7 comte du Plessis 8, Du Fresnoy, Jacquier, Raynal, Des-Airs, coiffĂ©es de coquillages et dâalgues, viennent recevoir les ordres de ProthĂ©e, Roquelaure, aprĂšs avoir enfermĂ© les monstres marins Ă cause de la fin du jour. 7 en robe bleue, couverte dâornements lĂ©gers qui ressemblent Ă des ailes en mouvement ; coiffure de coquillages et de plantes marines ; costume leste, Ă©lĂ©gant et lĂ©ger. 8 Alexandre de Choiseul-Praslin, comte du Plessis, gentilhomme de la chambre de Monsieur, tuĂ© devant Arnhem en 1672. Le comte du Plessis nâĂ©tait guĂšre moins laid que le marquis de Genlis. EntrĂ©e 4 â Six Chasseurs M. de Vivonne 9, Comte de Canaple 10, M. de Mirepoix 11, Coquet, Joyeux, La Chappelle, las et fatiguĂ©s, et que la Nuit appelle au repos, arrivent sonnant de leurs cors ; et font paraĂźtre sur un cheval le Cerf quâils ont pris, conduit par un Valet de limier avec une laisse de Chiens rapportent sur un cheval un cerf quâils ont pris. 9 Victor de Rochechouart, comte, puis duc de Mortemart et de Vivonne, frĂšre de la future Madame de Montespan. 10 Alphonse de CrĂ©qui, comte de Canaples, qui devint Ă la fin de 1703, duc de LesdiguiĂšres, pair de France, par lâextinction des branches aĂźnĂ©es de sa maison ; mort sans postĂ©ritĂ© en 1711, Ă lâĂąge de quatre-vingt-cinq ans. Saint-Simon le dĂ©crivait comme un homme fort bornĂ© et un courtisan imbĂ©cile. 11 Jean-Baptiste de LĂ©vis et de Lomagne, marquis de Mirepoix. EntrĂ©e 5 â Deux Bergers Baptiste 12, Feros, marquis de Villequier 13 et deux BergĂšres Queru, MongĂ© reviennent des champs en jouant de leurs flĂ»tes et de leurs musettes, et conduisant chacun lurs troupeaux au village Ă cause de la Nuit. 12 Jean-Baptiste Lully, alors ĂągĂ© de vingt-et-un ans, participait pour la premiĂšre fois Ă un Ballet Ă la Cour. 13 Louis-Marie-Victor dâAumont, connu dâabord sous le nom de marquis de Chappes ; il avait pris le nom de marquis de Villequier depuis le 5 janvier 1651, lorsque son pĂšre, connu lui-mĂȘme jusque-lĂ sous ce titre, lâavait remplacĂ© par celui de marĂ©chal dâAumont. Il sâappela duc dâAumont Ă la mort de son pĂšre, le 11 janvier 1669. EntrĂ©e 6 â Quatre Bandits duc de Buckingham 14, marquis de HumiĂšres 15, Des-Airs, le Vacher conduits un capitaine marquis de Villequier volent un Mercier Varin sur le chemin. 14 George Villiers, duc de Buckingham, fils du fameux favori des rois dâAngleterre, Jacques Ier et Charles Ier 1627-1688. RetirĂ© en France aprĂšs la dĂ©faite de Worcester. Il rappelait Ă la cour, sur une moindre Ă©chelle , le spirituel et brillant libertinage de son pĂšre. Il Ă©crivit plus tard des satires et des comĂ©dies. 15 Louis de Crevant dâHumiĂšres, qui fut fait marĂ©chal de France en 1668, et se signala Ă lâarmĂ©e par son luxe de grand seigneur encore plus que par ses exploits. LâannĂ©e mĂȘme de la reprĂ©sentation de ce ballet, en 1651, il Ă©pousa ThĂ©rĂšse de la ChĂątre. EntrĂ©e 7 â Deux boutiques de chaque cĂŽtĂ© de la scĂšne, avec des Marchands et des Marchandes. Deux Galants Monsieur, frĂšre du roi 16, comte de Guiche 17 et deux Coquettes marquis de Villeroy 18, le petit Bonard arrivent du Cours en carrosse pour acheter des rubans et des confitures. Cependant le Cocher, en houppelande zĂ©brĂ©e de bariolures en zigs-zags Picot tourne, et aprĂšs quâils ont dansĂ©, les vient avertir quâil est tard. Tandis quâil remontent en carrosse, on voit danser sur les boutiques divers animaux. Un Valet-de-pied Turpin, un Chien Turpin frĂšre. 16 nĂ© en 1640, Monsieur nâavait alors que treize ans. 17 Armand de Gramont, comte de Guiche 1638 â 1674, connu pour sa beautĂ©, son grand air, son amabilitĂ©, sa passion pour Madame Henriette, passion qui le fit exiler de la cour, et pour le rĂŽle quâil joua lors du passage du Rhin. 18 fils du gouverneur de Monsieur, et son compagnon dâĂ©tudes et de plaisirs, il nâavait alors que dix ans. EntrĂ©e 8 â Quatre Egyptiens duc de Joyeuse 19 et de Damville 20, Dazy, Saint-AndrĂ© et deux Egyptiennes 21 VerprĂ©, Bruneau prennent lâoccasion de la Nuit pour faire leur mĂ©tier ; et vont de boutique en boutique disant la bonne aventure et emportant de chacune quelque chose. 19 Louis de Lorraine, duc de Joyeuse, pair et grand chambellan de France1622 â 1654, mort des suites dâune blessure quâil avait reçue en chargeant un parti dâennemis prĂšs dâArras. 20 François Christophe de LĂ©vis Ventadour, mort en 1661 Ă cinquante-huit ans, dâabord comte de Brion, puis créé duc de Damville ou dâAmville, ou dâAnville, en 1631, Ă la mort de Henri II de Montmorency, son oncle maternel, gouverneur du Limousin, capitaine de Fontainebleau, vice-roi de lâAmĂ©rique en 1655. Il avait Ă©pousĂ© une veuve Anne Camus de Jambeville, veuve de Claude Pinart, vicomte de Comblisi ; elle Ă©tait morte depuis le 10 fĂ©vrier 1651. La laideur de celle femme Ă©galait sa richesse, et le peu dâamour que son mari Ă©prouvait pour elle Ă©tait un sujet intarissable de plaisanteries et dâallusions. 21 en costumes de fantaisie. LâĂgyptien joue dâun tambour de basque. LâEgyptienne danse en robe rouge, sans taille, coiffĂ©e dâun mouchoir Ă deux queues pendantes, et tenant entre ses doigts des Ćufs quâelle escamote. EntrĂ©e 9 â Deux Gagne-petits Laleu, Hans 22 conduisant leurs brouettes et aiguisant de couteaux se retirent chez eux Ă cause de la Nuit. 22 Sans doute Louis Van der Bruggen, surnommĂ© Hans, et dont le nom se trouve Ă©crit aussi Hanse, Anse et Ansse. CâĂ©tait Ă©galement un peintre de portraits dont les pastels et les miniatures avaient grande vogue Ă la cour. Il fit partie de lâAcadĂ©mie de peinture Ă sa fondation. EntrĂ©e 10 â Les boutiques se ferment, les Marchands Bontemps 23, Beauchamp, de Lorge, Lambert, Saint-FrĂ©, Parque et Marchandes Geoffroy, Rodier font leur retraite en dansant. Un Perroquet Bonnart, un Chien Aubry, un petit Enfant Charlot lâaĂźnĂ©, une Corneille petit Saint-FrĂ©. 23 Alexandre Bontemps 1626 â 1701, il devint Premier valet de chambre du roi de 1659 Ă 1701, Ă la mort de son pĂšre Jean-Baptiste Bontemps. EntrĂ©e 11 â Trois Allumeurs de lanternes 24 Verbec, du Pron, Regnault viennent pour les abaisser et pour allumenr des chandelles, suivis de quatre Lanternes Armenien, petit Charlot, petit du Manoir, Chaudron qui sâouvrent et se ferment. 24 Le lanternier est coiffĂ© dâune lanterne, et il a lâhabit tout couvert de rangĂ©es de chandelles pendantes. EntrĂ©es 12 et 13 â Deux Bourgeoises marquis de Monglas 25, de ChambonniĂšres reviennent de la Ville en chaise et sont rencontrĂ©es par deux Filous 26 du Poix, Ourdault qui les attaquent, les Porteurs sâenfuient. Deux Soldats Baptiste, La Mare surviennent qui leurs font quitter prise. Les Filles sâĂ©chappent, et lâEntrĂ©e finit par un combat. 25 Francois de Paule de Clermont, marquis de Montglas ou Montglat, chevalier des ordres du roi, grand maĂźtre de la garde-robe. Ou sait quâil a laissĂ© des MĂ©moire». CâĂ©tait, comme le dit Benserade, un homme dâhonneur, et aussi un homme dâesprit il savait tant de choses quâon lâavait surnommĂ© Montglas la bibliothĂšque. 26 Le filou est tout flambant dâĂ©lĂ©gance et de faux luxe dans son costume Ă©triquĂ©. Il a un chapeau Ă plumes, dans les cordons duquel sont passĂ©es quatre pipes en terre. EntrĂ©e 14 â la Cour des Miracles oĂč se rendent le soir toute sorte de Gueux Cabou, Beauchamp, Jacquier, Verbec, le comte de Troye, Baptiste et EstropiĂ©s Geoffroy, du Moutier, Moliere 27, Laleu, de Lorge, Hans, Picot, Lambert, dont un Soldat estropiĂ© Bruneau, qui en sortent sains et gaillards pour danser leur EntrĂ©e, aprĂšs laquelle ils donnent une SĂ©rĂ©nade ridicule au MaĂźtre Hesselin 28, accompagnĂ© de la MaĂźtresse des lieux Lerambert et dâun Valet Beaubrun. 27 Louis de Mollier, et non Jean-Baptiste Poquelin, qui jouait alors dans le Sud de la France avec sa troupe de lâIllustre Théùtre. 28 Louis Hesselin. MaĂźtre de la chambre aux deniers et surintendant des plaisirs du roi, fameux par ses richesses et sa magnificence. Le nom de la Cour des miracles est une allusion aux prodiges de sa maison. Le splendide sieur » Hesselin mourut dâindigestion en aoĂ»t 1662. Seconde partie les divertissements qui rĂšgnent depuis neuf heures du soir jusquâĂ minuit 6 entrĂ©es. EntrĂ©e 1 â les Trois Parques Fatouville, Moty, Rodier, la Tristesse MongĂ© et la Vieillesse Raynal viennent Ă dessein de marquer le dĂ©sordre des TĂ©nĂšbres et de la Nuit, et aprĂšs avoir dansĂ© elles entreprennent un rĂ©cit. EntrĂ©e 2 â Mais VĂ©nus descend du ciel qui les interrompt et les chasse. Et aprĂšs avoir chantĂ© elle fait danser les Jeux 29 le Roi, les Ris 30 Moliere, lâHymen FrĂ© et le dieu Comus de Lorge, quâelle introduit en leur place. 29 caractĂ©risĂ© par un damier, ouvert sur sa poitrine, des cornets en guise de noeuds de rubans aux Ă©paules, des cartes Ă©talĂ©es sur le devant de la coiffure et pendues Ă la ceinture, des dĂ©s au pourpoint pour boutons. 30 en costume de fou de cour, avec toutes sortes de plumets et de fanfreluches. RĂ©cit de VĂ©nus Fuyez bien loin, ennemis de la Joie, Tristes objets, faut-il que lâon vous voie Parmi tout ce quâAmour a dâaimable et de doux ? [âŠ] EntrĂ©e 3 â Deux Pages Laleu fils, Bonnar viennent prĂ©parer la salle de bal, et arranger les siĂšges. Roger de La Chappelle amĂšne Bradamante Courtois accompagnĂ©e dâun Ăcuyer Varin et dâune Suivante de Lorge le Jeune, et lui veut donner le passe-temps de la soirĂ©e. Il envoie chercher MĂ©dor le Grand MaĂźtre de lâartillerie 31, AngĂ©lique duc de Damville, Marphise Le Vacher, Richardet marquis de Villequier et Fleur dâEpine Des-Airs. Nourrice Lerambert, le fils de Roger comte de Louvigny, dit le Gros Homme 32. 31 Charles de La Porte 1602 â 1664, marquis puis duc de la Meilleraye, Grand MaĂźtre de lâartillerie en 1632, spĂ©cialiste des siĂšges, rĂ©putĂ© pour ĂȘtre un preneur de villes ». Il Ă©tait non-seulement laid et mal fait, mais camus, et câest sur ce dernier point que roulent presque toutes les plaisanteries de Benserade. 32 Antoine Charles de Gramont, comte de Louvigny jusquâĂ la mort du comte de Guiche, son frĂšre, qui le fit hĂ©riter du duchĂ© de Gramont. EntrĂ©e 4 â Toute la compagnie Ă©tant arrivĂ©e, le bal se commence par plusieurs sortes de danses, courantes figurĂ©es et bransles Ă la vieille mode. EntrĂ©e 5 â AprĂšs le bal, arrive un Ballet pour le divertissement de lâassemblĂ©e les Noces de ThĂ©tis, Ballet en Ballet. PremiĂšre entrĂ©e ThĂ©tis Beaubrun entre poursuivie de PelĂ©e 33 Lambert ; mais pour Ă©viter sa poursuite, elle se change en trois formes diffĂ©rentes, dâanimal, de rocher, de flamme et de feu. Puis Ă©tant revenue en sa premiĂšre forme, et se croyant Ă©chappĂ©e, elle sâendort Ă la porte de son antre PelĂ©e retourne sur ses pas et la trouvant endormie, la lie et la contraint Ă son rĂ©veil de cĂ©der Ă sa passion et de lâaccepter pour mari. PelĂ©e sâen retourne, et les trois Graces La Mare, Grenerin, Baptiste habillent ThĂ©tis et la coiffent en Ă©pousĂ©e. Mercure en Mercier comte de Troye apporte toute sorte de boites pleines de galands et de mouches. PelĂ©e revient vĂȘtu de ses habits nuptiaux, prend sa MaĂźtresse et les emmĂšne tous. 33 en pourpoint et haut de chausses de satin jaune, rayĂ© de bandes verticales de velours noir, coiffĂ© dâune espĂšce de bonnet de cacique Ă plumes et plumets. DeuxiĂšme entrĂ©e Vulcan Chambonnieres et quatre Cyclopes 34 Monglas, Ourdault, du Poix, Varin apportent le feu sans fumĂ©e pour apprĂȘter le festin. 34 Le cyclope porte un bonnet pointu Ă deux cornes retroussĂ©es et garnies de plumets, etsson costume indĂ©finissable, son tablier relevĂ© en sac, son Ćil au milieu du front, ses longues moustaches et ses deux pointes de barbe lui donnent une physionomie tout Ă fait bizarre. TroisiĂšme entrĂ©e Themis apporte le couvert. GanimĂšde et HĂ©bĂ© viennent avec des corbeilles chargĂ©es de Nectar et dâAmbroisie, suivis de Bacchus 35 et de CĂ©rĂšs 36 Saint-AndrĂ©, Laleu, Feros, le petit Le Comte, Raynal. 35 en court pourpoint vermillon, enguirlandĂ© de pampres, et coiffĂ© dâune bouteille dâosier et de feuilles de vignes. 36 en costume garni de pailles et dâĂ©pis aux Ă©paules, aux poignets, au bas du bonnet, du corsage et de la jupe, avec des semis de coquelicots ou de petites fleurs des blĂ©s. QuatriĂšme entrĂ©e Janus 37 Dazy y vient pour prendre garde Ă tout, accompagnĂ© de deux Satyres 38, et rencontre Apollon 39 et suivi des Muses musiciennes, Clio, Euterpe et Erato 40, qui vont Ă cette Noce FrĂ©, MongĂ©, QuĂ©ru, Regnault, du Pron, le Breuil. 37 avec deux tĂȘtes, et aussi deux pieds allant en sens contraire au bout de chacune de ses jambes. 38 nu jusquâĂ la ceinture, et porte une courte culotte de peau de bĂȘte avec une ceinture de feuillage. 39 avec le buste formĂ© dâune basse de viole, qui est coiffĂ© et dont les deux bras se composent dâun violon 40 nâayant quâune trompette ou un cornet Ă bouquin pour attribut symbolique. CinquiĂšme entrĂ©e la Discorde vient Ă dessein de mettre tout en confusion le comte de Troye. EntrĂ©e 6 â ComĂ©die muette dâAmphitrion Premier acte Amphitrion, avec la physionomie et lâhabit dâun Sganarelle Saintot, commence avec Sosie Baptiste, son valet, en casaque de valet, il fait venir AlcmĂšne Geoffroy, sa femme, pour lui apprendre le sujet du voyage quâil est obligĂ© de faire, et en mĂȘme temps il prend congĂ©. DeuxiĂšme acte Jupiter Hesselin entre avec Mercure Bruneau, et lui dĂ©clare lâamour quâil a pour AlcmĂšne, ils consultent comment ils pourront la persuader, et rĂ©solvent de se mĂ©tamorphoser, Jupiter en Amphitrion, et Mercure en Sosie, et aussitĂŽt Mercure lui montre des habits propres pour exĂ©cuter ce dessein. TroisiĂšme acte AlcmĂšne revient avec Bromia Lerambert 41, sa servante, Ă qui elle se plaint de lâabsence de son mari, et cependant on voit venir Jupiter et Mercure mĂ©tamorphosĂ©s, lâun en Amphitrion, lâautre en Sosie. AlcmĂšne trompĂ©e par lâapparence les reçoit avec joie, Jupiter entre avec elle dans le logis, et Mercure demeure Ă la porte. 41 Louis Lerambert 1620 â 1670, sculpteur, et aussi danseur. Sa prĂ©sence est attestĂ©e dans quatorze ballets. QuatriĂšme et dernier acte Le vĂ©ritable Sosie revient de son voyage, et pensant entrer dans la maison dâAlcmĂšne, en est empĂȘchĂ© par son semblable quâil rencontre Ă la porte, Ă©tonnĂ© de le voir il fait plusieurs actions pour lâĂ©prouver Amphitrion cependant retourne frappe Ă la porte, Jupiter dĂ©guisĂ© en Amphitrion regarde Ă la fenĂȘtre,k le vĂ©ritable Amphitrion surpris de se voir se met en colĂšre et impatient entre par cette fenĂȘtre Sosie qui le voit veut y entrer et le suivre, Mercure dĂ©guisĂ© le retient, et enfin y entrent tous deux Bromia servant dâAlcmĂšne dans la peur met la tĂȘte Ă cette fenĂȘtre pour reconnaĂźtre sâil ne vient plus personne, descend, sort par la porte regardant aux avenues. Et enfin les deux Amphitrions et les deux Sosies sortent. Blefaro du Moutier qui ne connaĂźt pas ces dieux dĂ©guisĂ©s, les veut accorder avec les autres. Mais Jupiter et Mercure se dĂ©couvrent et se font connaĂźtre. A lâinstant les vĂ©ritables Amphitrion et Sosie, AlcmĂšne, Bromia et Blefaro leur font soumission qui finit la comĂ©die. Les Violons cessent pour incontinent aprĂšs sonner une Sarabande sur laquelle dansent quatre petites Espagnoles la petite MoliĂšre 42, la petite Ribera, la petite Le Brun, la petite de Verlu et un Espagnol Ribera, pour achever le divertissement de lâassemblĂ©e du Bal. 42 Marie-Blanche 1644 â 1733, fille de Louis de Mollier, chanteuse et danseuse, avait alors neuf ans. TroisiĂšme partie depuis minuit jusquâĂ trois heures devant le jour 13 entrĂ©es. EntrĂ©e 1 â La Lune, dans son char, fait le rĂ©cit, et est accompagnĂ©e des Ătoiles, qui se retirent, et la laissent se promenant et admirant les beautĂ©s dâEndimion duc de Joyeuse. RĂ©cit de la Lune Moi dont les froideurs sont connues, HĂ©las ! jâaime Ă la fin et je tombe des Nues Pour voir ce beau Berger qui me donne la Loi [âŠ] EntrĂ©e 2 â La Lune duc de Damville, amoureuse dâEndimion, descend du ciel et approche de lui, une nuĂ©e les dĂ©robe Ă la vue des spectateurs. EntrĂ©e 3 â PtolĂ©mĂ©e comte de Saint-Aignan et Zoroastre le Vacher, deux grands Astrologues, observent les mouvements du ciel avec de longues lunettes, et croient que la Lune sâest retirĂ©e en terre par quelque enchantement. EntrĂ©e 4 â La face de la Lune sâĂ©tant cachĂ©e, et lâair sâĂ©tant noirci, quatre Paysans Hans, du Pron, le petit le Comte, de Lorge le jeune viennent tĂ©moigner leur apprĂ©hension quâils ont de quelque rĂ©volution dans la Natur, et consultent les Astrologues. EntrĂ©e 5 â Six Coribantes 43 Cabou, Saint-FrĂ©, Piquet, Raynal, Monglas, Verbec avec leurs bassins dâairain, Timballes et Tambours de Biscaye, prĂ©tendent de rompte le sort, et par leur bruit appeler la Lune au Ciel, qui en effet y revient aprĂšs avoir quittĂ© le Berger Endimion. 43 nom des prĂȘtres de Cybele, qui en dansant frappaient comme des furieux Ă coups redoublĂ©s leurs bruyantes cymbales, en secouant violemment la tĂȘte. EntrĂ©e 6 â Huit Ardens, en costume rouge, tout couvert de flammes, le Roi, comte de Saint-Aignan, marquis de Villequier, comte de Guiche, marquis de Genlis, Moliere, Beauchamp, Rodier qui paraissent dans la nuit. Le Roi Astres vous voyez bien Quâil faut cĂ©der la place Un Ardent vous efface Et vous nâĂȘtes plus rien [âŠ] EntrĂ©e 7 â Un Grand Homme 44 montĂ© sur un bouc commande Ă huit petits DĂ©mons 45 de sa suite dâavertir les Sorciers du Sabat 46 le Vacher, les deux Charlots, le petit Laleu, Bonnart, le petit Saint-FrĂ©, Paquelon, Aubry, du Manoir. 44 Ă tĂȘte de hibou, ailes au dos ; habit indescriptible, surchargĂ© de panaches et dâornements bizarres. 45 en habit fond noir, Ă bandes, ornements, pointes et ailes rouges ; ceinture de serpents. Deux serpents se dressent en sifflant sur la tĂȘte du dĂ©mon, et enroulent leurs queues autour de ses cornes. 46 dont lâun est montĂ© sur un manche Ă balai, avec leur vĂȘtement grotesque, tout hĂ©rissĂ© de plumes et dâailes de chauves-souris. EntrĂ©e 8 â Quatre Monstres nains Armenien, Boutelet, petit Des-Airs, Chaudron sortent de quatre coquilles de limaçons et sont enlevĂ©s en lâair EntrĂ©e 9 â Une Magicienne et quatre vieilles SorciĂšres ailĂ©es se graissent en dansant, et sont enlevĂ©es au Sabat Beauchamp, Piquet, de Lorge, Feros, Des-Airs. EntrĂ©e 10 â Six Loups-garoux vont au Sabat Bontemps, Parque, Monglas, Grenerin, la Mare, du Moutier. Le fond du théùtre sâouvre et montre le Sabat. EntrĂ©e 11 â Trois Curieux le Roi, MoliĂšre et Beauchamp arrivent pour le voir mais avant que dâaborder au lieu, tout disparaĂźt. Le Roi Je voudrais tout savoir, je voudrais tout connaĂźtre, Rien nâĂ©chappe Ă mes yeux, [âŠ] EntrĂ©e 12 â Une maison en feu, le Tocsin sonne, et lâon voit sortir des hommes demi-nus et femmes Ă©chevelĂ©es qui emportent leurs enfants, aprĂšs avoir tout jetĂ© par la fenĂȘtre Joyeux, Coquet, Courtois, Lerambert lâaĂźnĂ©, Cadet. EntrĂ©e 13 â Deux Larrons Bontemps, la Chesnaye viennent avec seaux et crocs comme pour Ă©teindre le feu, mais en effet pour voler, et sont surpris par les Archers du Guet le Vacher, le petit le Comte, Jacquier, MongĂ© qui les emmĂšnent prisonniers. QuatriĂšme partie depuis trois heures aprĂšs minuit jusquâĂ six que le Soleil se lĂšve 10 entrĂ©es. Le Sommeil et le Silence font le rĂ©cit puis se couchent Ă lâentrĂ©e de la Grotte dâoĂč sortent les Songes. Dialogue du Sommeil Que jâĂ©tais en repros et que je dormais bien, et du Silence Et moi jâĂ©tais paisible et je ne disais rien. [âŠ] EntrĂ©e 1 â Les quatre DĂ©mons du Feu duc de Buckingham, de lâAir, de lâEau et de la Terre 47 du Fresnoy, Moty, du Pron, qui reprĂ©sentent les quatre humeurs ou tempĂ©raments du corps humain le ColĂ©rique, le Sanguin, le Flegmatique, le MĂ©lancolique, dâoĂč naissent les diffĂ©rents Songes. 47 coiffĂ© de branchages qui semblent sortir de sa tĂȘte, avec ses doigts qui sâallongent en rameaux, et son corps formĂ© de terrain vĂ©gĂ©tal, oĂč lâon voit des pierres et des racines. EntrĂ©e 2 â Le songe du ColĂ©rique reprĂ©sentĂ© par des Furieux le Roi, duc de Joyeuse, de Roquelaure, Cabou, MoliĂšre, Saint-FrĂ© qui lui apparaissent. Le Roi Si tu crois que toujours tes Palmes se maintiennent, Espagnole fiertĂ©, corrige ton erreur, [âŠ] EntrĂ©e 3 Le mĂȘme songe exprimĂ© par des Aventuriers Turcs le Grand MaĂźtre de lâArtillerie, Capitaine des Turcs, Bontemps, Monglas, le Breuil, le Comte et ChrĂ©tiens marquis de Mirepoix, Capitaine des ChrĂ©tiens, Des-Airs, VerprĂ©, Bruneau, le Vacher qui combattent les uns contre les autres. EntrĂ©e 4 â Le songe du Sanguin, figurĂ© par la passion violente et ambitieuse dâIxion 48 marquis de Genlis qui nâembrasse quâune nuĂ©e en pensant embrasser Junon Varin. 48 Ixion tenta de sĂ©duire Junon. Jupiter façonna alors une nuĂ©e NĂ©phĂ©lĂ© Ă lâimage de la dĂ©esse, que viola Ixion. Zeus le prĂ©cipita dans le Tartare, oĂč HermĂšs lâenchaĂźna Ă une roue enflammĂ©e tournant sans fin. De lâunion dâIxion et de NĂ©phĂ©lĂ© sont issus les Centaures. EntrĂ©e 5 â Le songe du Flegmatique, dâoĂč vient la stupiditĂ© et la peur, exprimĂ© par un misĂ©rable M. de Saintot 49 Ă©pouvantĂ© par deux Ombres Laleu, Jacquier qui le suivent partout et quâil ne peut Ă©viter. 49 Nicolas de Saintot, maĂźtre des cĂ©rĂ©monies et introducteur des ambassadeurs. Il Ă©tait le fils de Mme de Saintot, sĆur du poĂȘle Vion dâAlibray, cĂ©lĂšbre par son amour pour Voiture. EntrĂ©e 6 â Lâhumeur mĂ©lancolique sâexprime en la personne dâun PoĂšte 50 la Chappelle et un Philosophe Parque, dont lâun fait voir sa MaĂźtresse telle que la reprĂ©sente le Berger extravagant 51, et dont lâautre sâimagnie la MĂ©tampsychose, figurĂ©e par une femme qui change de forme Coquet, du Fresnoy. 50 peint en fou mĂ©lancolique, coiffĂ© dâun chapeau pointu Ă larges bords relevĂ©s, que surmonte un plumet, et rĂȘvant les mains derriĂšre le dos, avec un costume bariolĂ©. 51 rĂ©fĂ©rence au Lysis ou le berger extravagant » de Charles Sorel, publiĂ© en 1627, et souvent rééditĂ©. La folie du Berger extravagant, calquĂ©e sur celle de Don Quichotte, consiste Ă prendre au sĂ©rieux et dans leur sens propre toutes les inventions, toutes les mĂ©taphores des pastorales. EntrĂ©e 7 â Le mĂȘme songe est encore exprimĂ© par des Amoureux transis le duc dâYork 52, le duc de Buckingham, les comtes de Vivonne et de FroulĂ© 53, le chevalier de Gramont 54, qui vont consulter lâOracle sur le succĂšs de leur passion, et auxquels rĂ©pond un Ă©cho qui se perd Ă mesure quâils sâĂ©loignent de la ForĂȘt Dodonne. 52 futur Jacques II dâAngleterre. Il sâĂ©tait distinguĂ© sous les ordres de Turenne. 53 Charles de Froulai, capitaine au rĂ©giment des gardes, grand marĂ©chal des logis de la maison du roi et chevalier de ses ordres, mort le 26 novembre 1671, Ă lâĂąge de soixante-dix ans. 54 Philibert, chevalier, puis comte de Gramont 1621 â 1707, petit-fils dâune maĂźtresse de Henri IV, Diane dâAndoins. ExilĂ© Ă Londres en 1662, il Ă©pousa Elizabeth Hamilton, dont un frĂšre Ă©crivit les MĂ©moires de la vie du comte de Grammont contenant particuliĂšrement lâhistoire amoureuse de la cour dâAngleterre sous le rĂšgne de Charles II ». Ici les Songes finissent. EntrĂ©e 8 â Trois faux Monnayeurs comte du Lude 55, Verbec, Beauchamp sortent dâun Antre. 55 Henri de Daillon, dâabord comte, puis duc du Lude et pair de France, rĂ©putĂ© pour ses galanteries, et son adoration pour Mme de SĂ©vignĂ©. Capitaine et Gouverneur de Saint-Germain, Premier Gentilhomme de la Chambre, il fut en 1669 Grand MaĂźtre de lâArtillerie de France. Il mourut en 1675. EntrĂ©e 9 â Six Forgerons M. de la Chesnaye, Lambert, du Moutier, le Vacher, de Lorge, Des-Airs viennent battre sur lâenclume, Ă©tant les Ouvriers qui travaillent les premiers et qui se lĂšvent devant le jour, aussi le voit-on qui commence Ă poindre Ă mĂȘme temps quâils sortent. LâĂtoile du point du jour Monsieur, frĂšre unique du Roi accompagnĂ©e dâune partie des GĂ©nies. EntrĂ©e 10 â LâAurore paraĂźt dans son char, environnĂ© des douze Heures du Jour, et accompagnĂ©e du CrĂ©puscule qui tient en sa main une Urne qui rĂ©pand la rosĂ©e. Mais elle se retire aprĂšs avoir chantĂ© voyant arriver le Soleil qui dâabord dissipe les nuages et qui promet la plus belle et la plus grande journĂ©e du monde, suivi des GĂ©nies 56 qui lui rendent hommage, et câest ce qui compose le Grand Ballet. 56 S. A. R. M. le duc dâYork, reprĂ©sentant le GĂ©nie de lâHonneur; M. de Joyeuse, de la GrĂące; M. le duc Damville, de lâAmour; M. de Saint-Aignan, de la Valeur; M. de CrĂ©quy, de la Victoire; M. de Vivonne, de la Faveur; M. de Roquelaure, de la RenommĂ©e; Monglas, de la Magnificence; M. le GrandMaistre, de la Constance; M. de Villequier, de la Prudence; M. de Guiche, de la FidĂ©litĂ©; M. de Bouquineau, de la. Paix; M. de Genlis, de la Justice ; M. de Villeroy, de la TempĂ©rance; M. du Plessis, de la Science; M. de Gramont, de la ClĂ©mence; M. le comte du Lude, de lâĂloquence; M. de Canaple, du Secret; M. de HumiĂšres, de la Courtoisie; M. de FroulĂ©, de la Vigilance; M. de Mirepoix, de la Gloire. RĂ©cit de lâAurore [âŠ] Le Soleil qui me suit câest le jeune LOUIS. Le Roi reprĂ©sentant le Soleil levant Sur la cime des monts commençant dâĂ©clairer Je commence dĂ©jĂ de me faire admirer [âŠ] Livret disponible sur
Psaume34, puissante priĂšre de protection PriĂšre du Psaume 34 pour la protection de Dieu. Je vous invite pour commencer Ă nous mettre dans une attitude dâintĂ©rioritĂ©, de paix et de silence, on peut allumer une bougie, et
PriĂšres pour une cause particuliĂšre 12 fĂ©vrier 2009 TrinitĂ© Sainte, entre tes mains je remets mon Esprit. Je me place au pied de la Croix de JĂ©sus de Nazareth, le Fils de Dieu venu dans la chair et je me couvre de Son PrĂ©cieux Sang. Sa lumiĂšre mâenveloppe. Je rĂ©clame sur moi et sur ceux qui sont ici prĂ©sents et prĂ©sents dans mon cĆur Ă©numĂ©rer les noms la protection du sang de lâAgneau de Dieu. Que son Sang nous purifie de nos pĂ©chĂ©s et de nos fautes et nous protĂšge de tout mal, de toute attaque et de toute influence des tĂ©nĂšbres. Que LâEsprit de Dieu nous couvre du bouclier de sa Toute-Puissance ! Que la Vierge Marie nous couvre de son manteau de Reine et nous introduise dans la victoire du Christ ressuscitĂ© ! Que saint Michel Archange nous dĂ©fende dans ce combat et soit notre secours contre la mĂ©chancetĂ© et les embĂ»ches du dĂ©mon ! Garde-moi Seigneur-JĂ©sus dans lâhumilitĂ©, lâobĂ©issance, lâamour et la paix enracinĂ©s en Toi. Amen ! PriĂšre Ă©crite par Jean Pliya Extrait du livre âJe serai guĂ©ri !â disponible sur
. 429 269 245 536 432 700 602 131