Unsondage du CSA, relatif à la présence des femmes sportives dans les médias réalisé en 2014, fait état d'une domination masculine dans la représentation des sportifs et des sportives. Dans la rue, les femmes n'auront pas de gants : l'agresseur peut littéralement se faire terrasser !
Le mot apprendre » dans l’expression apprendre Ă  se connaĂźtre, laisse entendre que cette action est une dĂ©marche. Il s’agit en effet d’un cheminement qui peut se rĂ©vĂ©ler long et sinueux. Par ailleurs, on admet souvent qu’on ne finit jamais de connaĂźtre une personne mais peut-on finir de se connaĂźtre soi-mĂȘme ? Question difficile
 Cependant, il est important de commencer, tout au moins, Ă  se plier Ă  cet exercice. Nous allons tenter d’expliquer le pourquoi et le comment dans les lignes suivantes, spĂ©cialement sous l’angle de l’orientation de carriĂšre. Se dĂ©finir ou se laisser dĂ©finir ? Quel est votre premier rĂ©flexe lorsqu’on vous pose la question suivante ou pendant que vous la lisez maintenant Comment vous dĂ©finissez-vous en tant que personne » ? Etes-vous tentĂ© de vous rappeler ce que les autres disent de vous ? Ou alors cherchez-vous la rĂ©ponse en vous, Ă  partir de vos expĂ©riences, vos prĂ©fĂ©rences
 ? Les autres peuvent nous aider Ă  prendre conscience de certains traits de notre caractĂšre mais ils peuvent Ă©galement porter sur nous des jugements erronĂ©s. Il est alors important de faire l’effort de se dĂ©finir soi-mĂȘme d’autant plus que chaque personne est unique au monde, avec sa personnalitĂ©, son talent, ses qualitĂ©s, ses dĂ©fauts propres. Apprendre Ă  se connaĂźtre et s’amĂ©liorer Apprendre Ă  se connaĂźtre, c’est acquĂ©rir la conscience de la personne que l’on est profondĂ©ment, dans son entiĂšretĂ©, c’est-Ă -dire avec ses bons et ses mauvais cĂŽtĂ©s, ses forces et ses faiblesses. Cet exercice donne ainsi une merveilleuse opportunitĂ© de travailler Ă  devenir une meilleure personne. Si Ă  la question quelles sont vos qualitĂ©s et vos dĂ©fauts », souvent reçue lors d’entretiens d’embauche, l’on sait dire seulement ses qualitĂ©s, que devrait comprendre le recruteur ? Que nous n’avons pas de dĂ©fauts ? Ou que nous n’en avons pas conscience ? Dans un tel cadre, dire ses principaux dĂ©fauts bien sĂ»r, il ne s’agit pas d’en faire toute une liste, en les prĂ©sentant comme des points d’amĂ©lioration ou mieux comme des leviers d’efficacitĂ©, une fois canalisĂ©s, est une preuve d’honnĂȘtetĂ© et de maturitĂ© qui sera certainement apprĂ©ciĂ©e par tout recruteur. Apprendre Ă  se connaĂźtre et choisir Apprendre Ă  se connaĂźtre permet de dire oui, Ă  ce qui nous correspond et non, Ă  ce qui nous Ă©loigne de nous-mĂȘmes, sans avoir peur ni honte d’ĂȘtre diffĂ©rent des autres. Et cela est fondamental pour mener une carriĂšre et une vie heureuses. Prenons l’exemple de parents qui, en tentant de guider leurs enfants leur disent Je voudrais que tu sois mĂ©decin, comme moi ». Si l’on peut admettre que dans une mĂȘme famille, il puisse exister des gĂ©nĂ©rations de mĂ©decins, le mieux serait que cela arrive par choix et non par mimĂ©tisme, au risque d’ĂȘtre malheureux. Par ailleurs, apprendre Ă  se connaĂźtre permet de s’engager sur la voie de son dĂ©veloppement personnel en sĂ©lectionnant et en cultivant des centres d’intĂ©rĂȘt propres. Cela permet d’ĂȘtre en phase avec soi-mĂȘme lorsque, en remplissant son Curriculum Vitae, on indique des Centres d’intĂ©rĂȘts » avĂ©rĂ©s et que l’on peut rĂ©ellement commenter. En effet, cette rubrique n’est pas anodine Ă©tant donnĂ© qu’elle fournit au recruteur des renseignements sur la personnalitĂ© du candidat. Comment apprendre Ă  se connaĂźtre ? Comme nous l’avons indiquĂ© d’emblĂ©e, apprendre Ă  se connaĂźtre est un cheminement et cela peut prendre, dans certains cas, presque toute une vie ! Cependant, des psychologues ainsi que des cabinets spĂ©cialisĂ©s proposent des mĂ©thodologies et des tests permettant d’identifier ses principaux traits de caractĂšre et de rĂ©aliser un examen de ses compĂ©tences personnelles et professionnelles. On peut ainsi citer les tests de quotient Ă©motionnel et intellectuel, l’indicateur typologique de Myers-Briggs
 S’identifier, s’amĂ©liorer, opĂ©rer des choix de vie
 Apprendre Ă  se connaĂźtre reprĂ©sente une Ă©tape fondamentale voire un prĂ©requis pour rĂ©ussir non seulement une carriĂšre professionnelle mais toute une vie ! Pour aller plus loin, des liens utiles Se connaitre soi mĂȘme Tests psycho Cinq tests pour mieux se connaĂźtre Par Mariatou Ouattara
Quelest l’art martial le plus efficace dans la rue? Krav Maga. La discipline est considĂ©rĂ©e comme un art de la dĂ©fense. Il fonctionne trĂšs bien pour l’attaque et la dĂ©fense, combinant de nombreuses techniques telles que la boxe, le karatĂ©, le grĂ©co-romain et le jiu-jitsu. Quel est le meilleur art martial pour une femme?
Les Assises du Mouvement International ATD Quart Monde En Suisse aussi nous nous sommes donc assis » le 25 fĂ©vrier, puis le 12 mai dernier, Ă  Treyvaux, les uns dĂ©posant le poids de leurs luttes quotidiennes, les autres s’interrogeant sur le sens de leur action, ou simplement parce que cela fait du bien de rencontrer les autres
 C’est la rencontre, notamment la rencontre d’autres personnes engagĂ©es, qui donne de la force Ă  son propre engagement ». C’est important de vivre des temps oĂč l’on crĂ©e ensemble et qui permettent de se connaĂźtre. Ensuite on avance mieux ensemble dans une rĂ©flexion, on peut se soutenir dans nos combats. ». Les Assises, c’est le partage. Ici les personnes concernĂ©es par la pauvretĂ© se retrouvent pour connaĂźtre ce que chacun fait, ce que chacun pense. Sans que personne ne dise ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser
 on cherche le juste milieu entre nous. ». Nous nous sommes rĂ©parti des tĂąches concrĂštes par petits groupes, avec la consigne de les rĂ©aliser ensemble, comme cet article. Une chose que nous avons pratiquĂ©e, c’est de s’écouter. Et nous avons vu que ce n’est pas si facile. Ce qui est assez facile, quand une idĂ©e se fait jour, c’est de ne plus Ă©couter un autre avis. De ne plus le prendre en compte. ». Ce qui est sĂ»r c’est que se salir les mains ensemble, c’est plus riche en idĂ©es ! ». Et c’est plus riche en compĂ©tences. Nous l’avons vu en Ă©crivant nos cartes d’identitĂ©. La consigne Ă©tait de se prĂ©senter, de se donner un titre. Un exercice difficile, quand on n’a pas l’habitude
 Heureusement les autres Ă©taient lĂ  pour reconnaĂźtre Ă  chacun-e sa plus belle qualitĂ© ! Je suis prospecteur d’intelligence, Je suis dĂ©couvreuse de talents, Je suis artiste en relations humaines, Je suis une personne d’écoute, Je suis bĂątisseur
 » Et ensemble, nous sommes riches de ce que chaque personne porte en elle d’unique, d’original, de prĂ©cieux. Le trĂ©sor de MichĂšle, c’est ce cahier d’écolier qu’elle sort de son sac avec modestie C’est mon journal. J’écris mon histoire avec ATD Quart Monde. Ça fait 21 ans
 et je ne l’ai pas encore fini, mon journal. » Le trĂ©sor de Patricia J’apprends beaucoup avec la peinture, l’art
Le Mouvement m’a aidĂ©e Ă  traverser des Ă©preuves ces derniers temps. En fait, oui, c’est vrai
 moi j’aide aussi j’aime Ă©couter les gens. J’ai travaillĂ© dans un home, j’ai vu que les personnes aiment mieux parler avec les nettoyeuses, les aides-soignantes qu’avec le personnel qualifié  car on est plus disponible, plus proche. ». Si les Assises Ă©taient un chemin, alors ce serait tous ces chemins qui conduisent Ă  la connaissance de l’autre. Si les Assises Ă©taient un pays, ce serait quarante pays sur quatre continents auxquels nous sommes reliĂ©s par celles et ceux que nous y connaissons. Et si les Assises, en fin de compte, c’était chaque jour, non pas ce que chacun fait dans son coin, mais tout ce que nous essayons de vivre ensemble pour qu’il n’y ait plus de misĂšre ? Alex Poirot, Christian Menoud, Jean-Robert Saffore, François Jomini Article paru dans Info Quart Monde » de juin 2012 LemaĂźtre fait une balade rĂ©guliĂšrement au mĂȘme endroit et lĂ , il n'y a aucun problĂšme pour habituer et Ă©duquer le chien. Mais bien sĂ»r, un chiot a besoin de repĂšres et de rĂ©gularitĂ© tout au long de la journĂ©e. ( C'est comme pour les humains ). D'ailleurs, il est souvent impossible, en espace urbain, d'aller jusqu'au canisite. Comment bien dĂ©fendre ou marquer sur Corner ? Le corner, arme fatale chez certains et arme fatalement inutile chez d’autres. Quelles sont les atouts Ă  tirer d’un corner ? Comment bien les tirer mais aussi comment bien dĂ©fendre sur cette phase de jeu arrĂȘtĂ© ? C’est ce que je vous propose avec cet article. Comment bien dĂ©fendre ou marquer sur Corner Situation en dĂ©fense Les corners constituent un grand danger pour votre dĂ©fense. Il serait fĂącheux de prendre un but sur ce type d’action alors que votre Ă©quipe est solide sur les actions dĂ©fensives et se bat depuis 70min pour ne pas laisser passer l’adversaire. Certains s’en remettent Ă  la chance pour dĂ©fendre d’autres s’organisent. PremiĂšrement il faut travailler ces situations Ă  l’entrainement. Pas de place au hasard Ă  l’approximation ! Le gardien doit ĂȘtre la personne qui place la dĂ©fense, les joueurs doivent bien entendu connaĂźtre leur rĂŽle et se placer immĂ©diatement. Un rappel peut ĂȘtre nĂ©cessaire dans le vague que constitue ce temps de rĂ©cup. Une constante 1 Un joueur Ă  chaque poteau. les statistiques montrent qu’un joueur Ă  chaque poteau aurait pu empĂȘcher plus de 30% des buts inscrits sur corner 2 Un joueur situĂ© comme sur le schĂ©ma afin de couper les trajectoires courtes et les corners ratĂ©s. Deux solutions sont applicables le marquage direct et la dĂ©fense en zone. La dĂ©fense en un contre un est la plus simple Ă  mettre en Ɠuvre. Chaque joueur tient un joueur adverse le plus prĂšs possible. On dĂ©fend dos au but et regard sur le joueur. La dĂ©fense en zone implique que vos joueurs sachent parfaitement oĂč ils doivent se placer. Sur la ligne des 6 m placez vos trois meilleurs joueurs de tĂȘte. Un en face de chaque poteau et un dans l’axe. Placer deux joueurs entre les trous laisser par les 3 prĂ©cĂ©dents ; les joueurs se placent entre les 6m et les On peut mettre un joueur en opposition proche du tireur de corner. Ne pas oublier de laisser un joueur Ă  l’entrĂ©e de surface pour permettre la relance. Situation en attaque On va poser les rĂšgles Ă©lĂ©mentaires de suite oubliez les corners sortants ! Pourtant les statistiques relevĂ©es dans le football par les grands organismes opta rĂ©vĂšlent qu’ils sont utilisĂ©s dans la mĂȘme proportion que les corners rentrants. Or il faut savoir que la proportion de buts marquĂ©s sur ce type de corner n’est que de 25% quand le corner rentrant obtient 75%. Je ne parle mĂȘme pas du corner jouĂ© Ă  deux sans centrer, qui lui ne sert Ă  rien sauf Ă  gagner du temps. Bref, au lieu d’essayer de modifier votre façon de tirer les corners, misez systĂ©matiquement sur le corner rentrant bien plus efficace et focalisez votre travail la dessus ! Choisissez vos deux meilleurs tireurs un pour chaque cĂŽtĂ© et ne dĂ©rogez jamais Ă  le modifier. Le ballon doit ĂȘtre soit tendu fort, soit plongeant frappĂ©. La surface de contact de la balle ne sera pas la mĂȘme, l’arrivĂ©e dans la surface non plus. Deux obligations un joueur juste avant le premier poteau pour couper les trajectoires et un dans la zone proche du gardien. Mobile et non statique il doit venir perturber la concentration du gardien par sa prĂ©sence mais aussi grappiller un ballon relĂąchĂ©, repoussĂ© ou mal nĂ©gociĂ©. Pour les autres, dĂ©terminez une zone de dĂ©part et une zone d’arrivĂ©e. Pas de place Ă  l’improvisation ! Vos joueurs ne doivent pas ĂȘtre statique et attendre le ballon sur place. Placez-les Ă  l’entrĂ©e de la surface de sorte qu’ils arrivent lancĂ©s dans la surface et coupent la trajectoire du ballon. Le corner n’a de coup de pied arrĂȘtĂ©s que le nom. seule la balle est arrĂȘtĂ©e Je vois 6 options diffĂ©rentes – Placer la balle entre le premier poteau et le gardien – Frapper rentrant eu deuxiĂšme – Frapper tendu au premier pour un joueur en pleine course – Tendu au deuxiĂšme au niveau de la ligne des – Court avant le premier poteau pour une dĂ©viation. Le seul corner qui peut ĂȘtre tirĂ© Ă  deux sera celui oĂč un joueur vient lancĂ© en appui du tireur du corner comme sur le schĂ©ma ci-contre. Le temps de la passe va offrir un court laps de temps oĂč la concentration de l’adversaire sera focalisĂ©e Ă  l’autre bout du terrain et donc vos attaquants doivent en profiter pour se dĂ©marquer. Le joueur qui reçoit la balle est lancĂ©, donc son centre doit ĂȘtre tendu dans la zone. Vous lavez compris un corner est tout sauf une affaire de loterie. En tant qu’entraineur, vous devez choisir une organisation pour votre dĂ©fense et une pour votre attaque et vous y tenir. C’est dans la constance et la rĂ©pĂ©tition de ces situations que viendront la rigueur de vos joueurs ainsi que l’efficacitĂ© de votre Ă©quipe. Vous devez absolument travailler ces situations Ă  l’entrainement en prenant le temps dexpliquer ce que vous voulez en donnant des consignes et des repĂšres Ă  vos joueurs. Voici donc des basiques Ă  connaitre pour savoir comment bien dĂ©fendre ou marquer sur Corner. 20minutes de travail sur les situations de corner durant un entrainement peuvent vous Ă©vitez un paquet de but et vous offrir de nombreuses autres opportunitĂ©s. Concernantla self-dĂ©fense ou l’autodĂ©fense, elle consiste Ă  apprendre Ă  neutraliser un assaillant. Dans la pratique, on utilise toutes les techniques nĂ©cessaires pour se dĂ©fendre. Entre autres, dans la self-dĂ©fense, on peut faire appel Ă  des mouvements issus de sport de combat ou d’arts martiaux. Il est Ă©galement possible d

Une question importante souvent posĂ©e par les personnes qui souhaitent dĂ©marrer la pratique d'un sport ou d'un art martial qui permettront de se dĂ©fendre est "Est ce que je ne suis pas trop vieux"? La plupart du temps, il est conseillĂ© en art martial chinois de commencer le plus jeune possible, simplement pour une question de souplesse. Donc dĂ©jĂ  apprendre Ă  se dĂ©fendre est censĂ© ĂȘtre plus difficile quand on a un certain age et pas travaillĂ© la souplesse de son corps. La deuxiĂšme chose qui a son importance est qu'un tatami, un dojo, une salle de sport, ce n'est pas la rue et que la thĂ©orie ce n'est pas la pratique. On peut apprendre les mouvements de la natation mais pas pour autant savoir nager, et ĂȘtre un trĂšs bon nageur demande des annĂ©es de pratique et un entrainement rĂ©gulier. Se dĂ©fendre par un art martial ou de combat demande les mĂȘmes choses, connaissances soit? mais pratique endurcie Ă©galement. L'apprentissage de la self dĂ©fense Ă  l'heure actuelle peut se faire par diffĂ©rentes voies. Tapez sur un moteur de recherche "apprendre la self dĂ©fense" et regarder les videos disponibles. C'est Ă©difiant et ça se passe de commentaires. Mais cela ne risque pas de vous donner une piste rapide et efficace. En continuant les recherches, vous allez arriver au krav magra et au systema, les techniques de combat rĂ©putĂ©es les plus efficaces. Le seul inconvĂ©nient est qu'il vaut mieux avoir une bonne forme physique pour les pratiquer et ne pas avoir un esprit trĂšs pacifiste, parce que la violence est loin d'en ĂȘtre exclue. Le rĂ©sumĂ© de ce qui est donnĂ© comme indispensable pour bien se dĂ©fendre en cas d'attaque dans la rue c'est "fluiditĂ©, attaque, Ă©nergie et puissance". Tout un programme irrĂ©alisable en quelques jours de stage pour le commun des mortels. Un pratiquant de karatĂ©, judo, aikido, ju jitsu, ... peut ĂȘtre capable de se dĂ©fendre efficacement contre un ou des attaquants. Mais il lui faudra des annĂ©es de pratique pour atteindre le niveau nĂ©cessaire. Ceux dont on parle dans les faits divers ont toujours un grade qui est loin de celui de base. On doit donc se faire une raison et attendre de se faire casser la figure, piquer son sac et se faire envoyer Ă  l'hĂŽpital sans espĂ©rer sans sortir autrement? On ne devrait pas car se dĂ©fendre est une capacitĂ© naturelle. La nature se dĂ©fend elle mĂȘme et créée ses systĂšmes de dĂ©fense fonction de ses capacitĂ©s et de son environnement. Tout ĂȘtre humain est, fonction de ses capacitĂ©s et de son environnement, capable de faire de mĂȘme. Le dĂ©faut majeur des arts martiaux traditionnels, et c'est ce que lui reproche les techniques dites "plus efficaces", est de mĂ©langer le rituel Ă  la philosophie de la discipline. Le rituel devient le moyen de comprendre la discipline et de voir plus loin que la rĂ©pĂ©tition des gestes exĂ©cutĂ©s le plus prĂ©cisĂ©ment possible. Cela demande du temps, beaucoup de temps et une recherche spirituelle qui en demande aussi beaucoup. Hors, ce dont ont besoin ceux qui cherchent un moyen de se dĂ©fendre d'une agression, c'est d'en ĂȘtre capables non seulement le plus efficacement mais aussi le plus vite possible. Le problĂšme des techniques de combat du type krav magra c'est qu'elles demandent Ă  celui qui apprend de se transformer en une sorte de bĂȘte fauve, l'entraĂźnement dans pas mal de cours implique d'ĂȘtre capable de recevoir des gifles assenĂ©es avec force pour commencer. Est ce que vouloir se dĂ©fendre implique forcĂ©ment d'ĂȘtre violent avec pour but de dĂ©molir celui qu'on veut mettre hors d'Ă©tat de nuire? Tout le monde n'est pas prĂȘt Ă  franchir ce pas, heureusement. Et blesser celui qui vous attaque, mĂȘme en cas de lĂ©gitime dĂ©fense, vous met d'emblĂ©e face Ă  la loi. Se dĂ©fendre d'une agression c'est simple. Cela s'appuie uniquement sur la comprĂ©hension de l'action de l'Ă©nergie et de la confiance en soi. Pas besoin d'ĂȘtre une armoire Ă  glace, sportif de haut niveau, jeune et souple, la plupart des grands maĂźtres qui enseignent des disciplines qui s'appuient sur l'Ă©nergie ont un age avancĂ© et une corpulence qui semble si fragile. L'apprentissage de la self dĂ©fense, rĂ©sister Ă  une agression, doit pouvoir se faire pour un adulte quelque soit son age comme pour un enfant. Que de drames pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s si on apprenait trĂšs jeune quelques rĂšgles simples, faciles Ă  comprendre et trĂšs efficaces. En une semaine, du lundi au vendredi, avec des horaires dit "de bureau" une personne qui ne sait rien en ce domaine, qui ne pratique aucun sport, apprendra Ă  se dĂ©fendre surement et sans violence, quelques week-end suffisent. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquĂ© ? Si chacun savait se dĂ©fendre sans violence, personne n'attaquerait personne. Restez en paix

Ceclub de self-dĂ©fense a vu le jour Ă  Lens avant de dĂ©mĂ©nager, il y a 3 ans d’ici, dans la commune de Brugelette. Le club compte actuellement une dizaine de membres, tous Ăąges confondus Ă 

Ces derniers temps, j'ai reçu plusieurs appels pour des cours de Wing Chun Self DĂ©fense Ă  Nantes oĂč l'on m'a posĂ© une question ... surprenante peut-on se dĂ©fendre sans blesser son agresseur ? 1. La Self DĂ©fense pacifiste L’idĂ©e serait d’apprendre Ă  se dĂ©fendre sans faire le moindre mal. Ou alors de pouvoir maĂźtriser un agresseur sans le constate qu’il y a une grande mĂ©connaissance de la violence d’une agression ou de la violence d’un imagines-tu que le moindre coup va tuer ou blesser gravement ton te dis-tu que tu ne veux surtout pas ĂȘtre mis en cause parce que tu aurais gravement endommagĂ© ton ne sais pas mais quand je pose la question cela reste trĂšs confus. On me dit aussi vouloir apprendre Ă  se dĂ©fendre mais pas pour combattre, juste pour pouvoir maĂźtriser quelqu’ premiĂšre rĂ©ponse est souvent d’expliquer, qu’en cas d’agression, s’en sortir indemnes est dĂ©jĂ  une prouesse en soi. Et ne penses-tu pas qu’avant de t’inquiĂ©ter pour l’intĂ©gritĂ© physique de ton adversaire, il ne serait pas prĂ©fĂ©rable de songer Ă  la tienne ? 😉Lors d’un agression, rĂ©ussir Ă  fuir ou mettre en dĂ©route un adversaire est une chose compliquĂ©e, mĂȘme en utilisant toutes les armes naturelles du corps outre, maĂźtriser une personne plus faible sans lui faire de mal est une chose extrĂȘmement difficile. Il faut souvent ĂȘtre plusieurs et ĂȘtre entrainĂ© comme le sont les forces de l’ordre qui, mĂȘmes elles, ont parfois bien du mal Ă  maĂźtriser un ce cadre, maĂźtriser un adversaire plus fort, plus agressif et parfois sous stupĂ©fiant est d’autant plus compliquĂ© voir impossible. 2. La rĂ©alitĂ© d'une agression Une agression peut se finir par des blessures graves, un viol, la mort, ou tout simplement se faire piĂ©tiner la tĂȘte par un groupe d’individus ce type de situation, ne serait-il pas prĂ©fĂ©rable de tout faire pour s’en sortir ? MĂȘme blesser griĂšvement ton adversaire ?Comme je le disais prĂ©cĂ©demment, une agression est quelque chose d’extrĂȘmement traumatisant et violent. Il sera difficile de s’en sortir et tous les moyens Ă  notre disposition doivent ĂȘtre utilisĂ©s pour Ă©viter de servir de Wing Chun Defense System nous enseignons tous les moyens nĂ©cessaires Ă  la survie. Car notre objectif est d’aider les futures victimes d’ le disais mon MaĂźtre allemand le DaĂŻ Sifu Marcin M. il est prĂ©fĂ©rable de discuter avec les juges que de discuter avec les asticots ». Finalement, c’est probablement de cela qu’il s’agit Oui mais si l’agresseur porte plainte et que je vais en prison ? »La lĂ©gitime dĂ©fense est un vaste sujet, sur lequel vous n’aurez pas le temps d’argumenter lorsqu’on essayera de s’en prendre Ă  votre intĂ©gritĂ© ou celle de l’un de vos proches. 3. Sortir de l'utopie Tout le monde ne se fait pas agresser. Il y a beaucoup de facteurs qui amĂšnent une personne Ă  essayer de porte prĂ©judice Ă  ton intĂ©gritĂ© physique. Je ne suis pas un marchand de peur, nous ne vivons pas dans le pays le plus dangereux de la planĂšte. Mais les individus malveillants que tu croiseras en France ne prendront pas de pincettes non plus. Et surtout ils ne se demanderont pas s’ils peuvent te voler, violer, tabasser sans te blesser. Si aujourd’hui tu veux rentrer dans une dĂ©marche d’apprentissage de la self dĂ©fense, prend bien ce dernier point en considĂ©ration.

Apprenezla self-dĂ©fense au TaĂŻ-Jitsu Club de Paris. Ouvert Ă  tous. MĂ©thode de dĂ©fense personnelle, moderne, complĂšte, rĂ©aliste et responsable. Cours - Stages week-end - Stage vacances . Apprendre la Self-DĂ©fense TAÏ JITSU CLUB DE PARIS - Se dĂ©fendre est un art ℱ DĂ©roulement d’un cours : Vous apprendrez une vĂ©ritable mĂ©thode de dĂ©fense personnelle, 1Ouvrir les dossiers d’une citĂ© hlm, explorer les lettres et les pĂ©titions collectives adressĂ©es par les locataires, les mettre en sĂ©rie et les interprĂ©ter, c’est dĂ©couvrir une intense relation Ă  l’État [1]. À travers de centaines de plaintes qui visent Ă  l’exercice concret de droits reconnus par tous, on dĂ©couvre une recherche d’inscription dans une lĂ©galitĂ© sociale, un sens du juste qui fait controverse. Pourquoi cette intense activitĂ© scripturaire au front d’un Office public ? Pour bon nombre de locataires, le bureau hlm est conçu comme l’incarnation d’un pouvoir d’État qui doit assurer le droit Ă  un logement dĂ©cent, assumant en cela un devoir de solidaritĂ© nationale [2]. L’État hlm », cette expression s’impose par l’évidence de la puissance dont l’organisme social est dĂ©positaire il est Ă  la fois constructeur, gestionnaire, logeur, protecteur, et parfois, nĂ©anmoins, dĂ©ficitaire. Quelles que soient la nature et la portĂ©e des problĂšmes, de l’hygiĂšne publique aux troubles de voisinage, de la santĂ© des enfants Ă  la rupture de logement d’un membre de la famille, c’est Ă  l’État hlm que l’on s’adresse pour exiger qu’il remplisse son devoir. 2Nous avons pris l’habitude de penser que cette masse documentaire Ă©tait une pure production bureaucratique, sans aucun intĂ©rĂȘt particulier, sauf Ă  classer et Ă  quantifier les types de formulaires ou de questionnaires. De la paperasse ». Or, si l’on prend un point de vue ethnographique, une attention aux dĂ©tails de ces relations Ă©pistolaires, elles Ă©clairent des problĂšmes sous un autre jour. Parce que les individus Ă©crivent, rĂ©vĂšlent des postures mentales et sociales, on peut y dĂ©celer des façons de penser, de se confronter ou de s’accommoder avec les rĂšgles sociales. À l’interface des Ă©crits populaires et des logiques institutionnelles, se rĂ©vĂšlent des points nĂ©vralgiques qui dressent des exigences. 3Sur le terrain des diffĂ©rends, tout un courant de recherches Ă©tudie depuis des annĂ©es la problĂ©matique de l’accord justifiĂ© Boltanski et ThĂ©venot, 1987 et les registres de justification publique employĂ©s. Dans ce cadre, les travaux de TrĂ©pos 1991 et B. Guigou 2003 sur les rĂ©clamations des locataires ont soulignĂ© fort Ă  propos le registre domestique » des arguments proposĂ©s, comme une zone de lĂ©gitimitĂ© premiĂšre qui autorise Ă  porter publiquement une justice disputĂ©e. Ainsi le corpus de lettres que nous avons explorĂ©es relĂšve de cet ordre domestique, au sens large, avec, nĂ©anmoins, tout un vocabulaire civique qui explicite les raisons d’agir des locataires. Sans Ă©puiser les contraintes de justification qui peuvent se rapporter Ă  bien d’autres registres contradictoires [3], les rĂ©clamations adressĂ©es Ă  l’hlm nous conduisent Ă  rĂ©flĂ©chir sur l’usage ordinaire du droit, au plus prĂšs d’une expĂ©rience accumulĂ©e de l’État social. Dans cet ordre d’idĂ©es, il s’agira de dĂ©gager dans les pages qui suivent les zones de lĂ©gitimitĂ© Ă  partir desquelles les locataires manipulent des notions juridiques et des raisons indigĂšnes de protester. Qu’il s’agisse d’un droit revendiquĂ©, d’une clause de contrat non respectĂ©e ou d’une situation illĂ©gale mais considĂ©rĂ©e comme lĂ©gitime, le sens juridique est utilisĂ©, traduit, dĂ©tournĂ© dans une tentative pour s’amĂ©nager une zone de protection. Au croisement des Ă©vĂ©nements ordinaires et des catĂ©gories administratives, le droit se rĂ©vĂšle ĂȘtre une expĂ©rience constante, une pratique qui engage un sens qui se heurte ou non aux dĂ©finitions officielles Silbey et Ewick, 1997. 4Les rĂ©ponses administratives et la jurisprudence concernant l’habitat social seront aussi mobilisĂ©es afin de restituer les chaĂźnes d’interprĂ©tation façonnĂ©es par les plaintes. Confronter les raisons indigĂšnes aux arguments des magistrats permet d’observer comment l’activitĂ© des locataires ou leurs hĂ©bergĂ©s nourrit ou se heurte aux dĂ©finitions officielles, agit ou non sur l’action de l’organisme hlm et de l’État dans le rĂŽle de protection du logement social. Sans intention d’épuiser la question, l’article propose quelques Ă©lĂ©ments empiriques pour suivre l’analyse des relations entre les familles d’origine populaire et l’ lettres de plainte5Les lettres prĂ©sentĂ©es ont Ă©tĂ© recueillies lors d’une enquĂȘte ethnographique dans une citĂ© hlm du nord de la banlieue parisienne 2008-2010. Les portes de la dĂ©lĂ©gation hlm nous ont Ă©tĂ© ouvertes dĂšs la premiĂšre annĂ©e d’enquĂȘte, ainsi que les dossiers des locataires, sous promesse d’anonymisation des titulaires. De nombreuses piĂšces administratives et des documents personnels sont archivĂ©s dans ces dossiers. Outre le contrat, le rĂšglement intĂ©rieur et les courriers venant de l’Office, l’observateur ne peut que s’étonner de la prĂ©sence massive de piĂšces apparemment disparates, comme les photographies des murs et des plafonds moisis, adjointes aux lettres pour soutenir une demande. Ces dossiers individuels contiennent les traces de 15 ou 20 ans de relations contractuelles avec le bailleur et forment des espĂšces de biographies locatives ». 6Les registres des 120 lettres consultĂ©es forment une large palette qui va de la supplique Ă  la protestation et au contentieux [4]. Dans un mĂȘme dossier, les individus passent d’un registre Ă  l’autre au grĂ© des circonstances pratiques. Ces lettres sont tantĂŽt individuelles, tantĂŽt collectives pĂ©titions, et leur rĂ©daction montre que les auteurs ont gĂ©nĂ©ralement un faible niveau d’instruction, ce qui ne les empĂȘche guĂšre de souligner des mots, des phrases, comme une insistance motivĂ©e par la crainte de ne pas ĂȘtre lu ou pris en compte. Ils sont des locataires ordinaires qui ont parfois recours Ă  l’écrivain public de la citĂ© ou Ă  leurs enfants plus lettrĂ©s [5]. Sur un plan gĂ©nĂ©ral, ce qui motive les plaintes est associĂ© Ă  ces difficultĂ©s un horizon de revenus serrĂ©s, oĂč 54 % des locataires en titre ne disposent pas d’un emploi, alors que seulement 29 % ont un emploi stable [6] ; l’hĂ©bergement de proches et la sur-occupation du logement 10 % des familles dĂ©clarent hĂ©berger un proche parent ou ami ; l’endettement massif 30 % des locataires ont des dettes de loyer, les deux tiers Ă©tant dĂ©jĂ  pris dans un contentieux administratif [7].. 7Nous n’utilisons ici qu’une partie de ce corpus, celle que nous regroupons sous le terme de plaintes, rĂ©digĂ©es entre les annĂ©es 1980 et les annĂ©es 2000. Le mot plainte’ est polyvalent, il va de la plainte informelle auprĂšs des hlm par exemple, Ă  la plainte judiciaire, en passant par la plainte auprĂšs de la police ; mais cette polyvalence permet de montrer comment on passe des unes aux autres. DĂ©poser une plainte, c’est dĂ©noncer une dĂ©faillance et tracer un chemin vers une rĂ©paration. Comme d’autres lettres adressĂ©es aux autoritĂ©s, celles-ci montrent que les institutions n’ont pas du tout le monopole du jeu entre les notions et les catĂ©gories officielles, puisque les individus doivent aussi les manier pour rendre compte de leur expĂ©rience, se dĂ©fendre, convaincre. Notre proposition de lecture est la suivante loin d’ĂȘtre une simple paperasse administrative, ces lettres constituent des provocations qui tendent Ă  crĂ©er de nouveaux rapports avec l’Office hlm. Elles jouent un rĂŽle important dans les dĂ©cisions, tant au niveau administratif qu’au niveau judiciaire. L’État, c’est vous »8Pour introduire ces pratiques et lignes de conflit, suivons cette premiĂšre lettre du 3 octobre 1995 9Monsieur,Je suis locataire de l’appartement 3956. Concernant la signature du nouveau contrat, je tiens Ă  vous rappeler que les travaux ne sont pas terminĂ©s. Manque digicode dans les halls d’entrĂ©e. Poubelles ordures devant chez moi. Vous avez supprimĂ©s vos caves faux problĂšme. Vu que je n’ai plus ma cave, auriez-vous l’obligeance de me diminuer le loyer de base de la superficie de cette cave, soit 9 mts2 ? Depuis quelque temps nous vivons dans un ensemble de dĂ©charge public. Nous payons relativement cher et payons des charges. Les lieux devraient ĂȘtre nettoyĂ©s rĂ©guliĂšrement. D’autre part, les murs sont moisis. Et les murs ne nous appartiennent pas. Si l’État n’a pas donnĂ© assez de subvention l’État c’est qui ? C’est dĂ©jĂ  vous ce n’est pas de notre faute. Et depuis le mois d’aoĂ»t de 1972 que j’habite au Clos St. Lazare, je crois que j’ai dĂ©jĂ  versĂ© assez de charges, vous nous le devez. Quand nous avons un problĂšme, soit une fuite au wc, soit la chasse d’eau, vous nous rĂ©pondez que c’est Ă  notre charge, alors les murs exterieurs, cela vous appartient et cela ne nous concerne attendant une rĂ©ponse,Mme Yonkie 10Cette lettre n’est pas un Ă©tat de lieux. Et pourtant, elle lui ressemble. Sur le dos d’un questionnaire d’information concernant l’augmentation de charges, Mme Yonkie, la locataire, souligne le dĂ©labrement chronique avec emphase. Elle se voit imposer une augmentation de charges alors que les travaux qui relĂšvent du bailleur ne sont pas achevĂ©s. On peut penser qu’elle conteste l’argument qui lui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© opposĂ© selon lequel l’État n’a pas donnĂ© assez de subvention ». Chaque partenaire renvoie la responsabilitĂ© Ă  l’autre, suivant sans doute son orientation et sa dĂ©pendance budgĂ©taire et politique. Pourtant, Mme Yonkie ne regarde pas ces conflits d’intĂ©rĂȘts. L’État c’est vous », rĂ©pond-t-elle sans dĂ©tours. Il faut souligner dans son propos cette incarnation de l’État dans la citĂ© hlm, dans les lieux, dans les murs, dans l’entretien, et finalement, dans les charges. C’est l’État qui a produit la citĂ©, qui l’a conçue, qui l’a mal subventionnĂ©e et qui augmente les charges. Mme Yonkie n’est pas une militante ; c’est une locataire ordinaire qui rĂ©sume ce que les habitants pensent, la façon dont ils perçoivent leurs lieux de vie et en imputent la responsabilitĂ©. Cette affirmation, l’État c’est vous », mĂȘme lorsqu’elle n’est pas Ă©crite expressĂ©ment, se lit entre les lignes d’innombrables lettres de plaintes adressĂ©es Ă  l’Office hlm. Combien de fois celui-ci a-t-il Ă©tĂ© sollicitĂ© sur des problĂšmes qui ne le concernent pas nĂ©cessairement conflits entre voisins, rupture de logement d’un proche, mutation retardĂ©e ou Ă©cartĂ©e, absence de services publics ou de commerces dans la citĂ©, chĂŽmage de longue durĂ©e, maladie ? 11 Aux points d’accueil, on fait du tout-venant [s’écrie la dĂ©lĂ©guĂ©e adjointe de l’Office public], les gens pensent que nous sommes la police, des assistants sociaux. On remplace les services sociaux un peu dĂ©faillants ! ». 12Dans l’esprit des scripteurs, l’Office hlm est comme un guichet central qui se substitue alternativement Ă  la mairie, Ă  la police, Ă  l’hygiĂšne publique, Ă  la sĂ©curitĂ© sociale, Ă  la protection de l’enfance, Ă  la justice civile ou pĂ©nale. Puisque l’Office hlm est le guichet le plus proche et le plus familier, identifiĂ© comme relevant d’un grand service public sous la responsabilitĂ© de l’État, on s’y adresse comme Mme Yonkie pour se plaindre de vivre dans un ensemble de dĂ©charge publique ».Droit et bon droit »13Dans cette citĂ© paupĂ©risĂ©e, ĂȘtre hĂ©bergĂ© chez des locataires est trĂšs frĂ©quent. Environ 10 % des familles dĂ©clarent hĂ©berger chez elles des proches parents ou amis. C’est une source d’innombrables conflits et cela bouscule l’équilibre des parentĂ©s. L’impossible vie privĂ©e fait Ă©clater les solidaritĂ©s, exacerbe autant les humeurs des hĂ©bergeants que des hĂ©bergĂ©s. 14Prenons un exemple. Cela fait 4 ans dĂ©jĂ  que Charlotte Leru, ses enfants et son ami sont logĂ©s chez Mme Delbois, sa belle-mĂšre. Les deux femmes multiplient les demandes et restent inscrites dans la liste d’attente de la Mairie. Depuis longtemps Mme Delbois a dĂ©cidĂ© de quitter son appartement de 4 piĂšces pour un logement plus petit afin d’allĂ©ger ses dĂ©penses. Elle le sait, la consĂ©quence serait l’expulsion de ses hĂ©bergĂ©s. La demande d’un autre logement est pressante, Ă  cette adoption locative doit succĂ©der un autre maillage qui empĂȘche la famille hĂ©bergĂ©e de se trouver dans la rue, le foyer ou le squat. Ce nouveau support devrait ĂȘtre un contrat de location. 1529 janvier 1980 16Monsieur ou madame,J’ai le plaisir de vous Ă©crire au sujet de la personne que j’hĂ©berge chez moi. Elle s’appelle Mlle. Charlotte Leru, mĂšre de 3 enfants en bas Ăąge, qui n’a pas de logement et pas de famille. À partir du 15 fĂ©vrier 1980 elle n’aura pas d’endroit Ă  coucher avec ses trois enfants. Je vous prie bien de la loger – car si je n’étais pas lĂ  pour la ramasser dans la rue, oĂč elle ira ? J’ai remarquĂ© que vous vous comptez sur moi parce qu’elle est chez le 16 fĂ©vrier 1980 elle n’est pas relogĂ©e, je ne payerai pas le loyer. Si c’était pour aller Ă  la guerre vous aurez dĂ©jĂ  envoyĂ© une convocation. Si vous ne lui donnez pas de logement je vous emmĂšne les enfants avec elle et vous allez vous dĂ©brouiller. J’ai pris assez patience avec cette histoire, je n’en peux plus. À partir du 15 fĂ©vrier 1980 elle est Ă  votre charge, je vous l’amĂšne et je vous la laisse. Je vais voir le maire Monsieur Chirac et le PrĂ©fet pour lui demander si une mĂšre de trois enfants n’a pas droit Ă  un logement. Elle voudrait un F3 ou un F4 mĂȘme dans les anciens logements, c’est la derniĂšre lettre que je vous Ă©cris car je ne saurai que faire avec Delbois HĂ©lĂšne. 17C’est une lettre d’avertissement. Deux menaces se lĂšvent. D’abord l’arrĂȘt de paiement du loyer, ensuite une dĂ©nonciation de l’Organisme aux institutions le Maire et le PrĂ©fet. Alors qu’elle habite Ă  Stains, Mlle Delbois Ă©voque le nom du maire de Paris, M. Chirac, une figure de pouvoir qui pourrait prendre parti dans l’affaire. Cette connaissance, si minime soit-elle, du jeu politique, c’est une arme pour soutenir sa demande. Pourquoi ? Parce que Mme Delbois se considĂšre comme remplissant une fonction de solidaritĂ© qui, Ă  ses yeux, est du ressort de l’organisme hlm, lui-mĂȘme conçu comme une figure de l’État hlm. Face Ă  la menace de la cave et de la rue, Mme Delbois exige, comme un droit, un logement social. La protection contractuelle doit se substituer Ă  la protection rapprochĂ©e. La locataire va jusqu’à taire son lien de parentĂ© avec Charlotte Leru, sa belle-fille, pour Ă©viter que l’Office ne compte sur une obligation morale envers elle. Elle sait bien que l’aide publique est pensĂ©e comme une compensation visant Ă  supplĂ©er des ressources familiales dĂ©faillantes. 18On peut penser que la locataire va quitter Ă  la date mentionnĂ©e l’appartement et ainsi, contraindre la famille hĂ©bergĂ©e Ă  rejoindre la rue. Or, Ă  travers les rapports des enquĂȘteurs, on apprend que Mme Delbois ne dĂ©mĂ©nagera pas en fĂ©vrier, mais en dĂ©cembre de cette mĂȘme annĂ©e, et ne dĂ©posera jamais Charlotte, ses enfants et ses affaires Ă  la DĂ©lĂ©gation. Au contraire, elle laissera les clĂ©s Ă  sa belle-fille qui occupera sans titre ni droit l’appartement. À dĂ©faut de bail, ce sera le squat 19 La locataire a Ă©tĂ© mutĂ©e. Elle a laissĂ© dans les lieux Mme Leru et ses enfants. La candidate n’est pas solvable. L’expulsion ne pouvant ĂȘtre obtenue, il y a l’intĂ©rĂȘt Ă  muter l’hĂ©bergĂ©e dans un logement plus petit. Le logement dĂ©jĂ  proposĂ© par la Commune lui convient. » 20Par la plainte Ă©crite, l’occupation bruyante des guichets et le transfert des clĂ©s, la transmission de bail a eu lieu. C’est une victoire. L’idĂ©e d’ĂȘtre dans son bon droit » rĂ©sume le mieux ces pratiques considĂ©rĂ©es comme lĂ©gitimes, oĂč les familles demandent Ă  l’État des comptes sur le droit Ă  ĂȘtre protĂ©gĂ© ». À propos de l’expression ĂȘtre dans son bon droit », A. Cottereau signale que cette expression française [
], demeurĂ©e usuelle au xixe siĂšcle, mettait en opposition sĂ©mantique le droit’ et le bon droit’, Ă©tirant sur deux pĂŽles la lĂ©galitĂ© textuelle le droit et la lĂ©galitĂ© lĂ©gitime le bon droit. Son invocation engageait une exigence critique de lĂ©gitimitĂ©, de la part des citoyens, demandant Ă  la lĂ©galitĂ© des comptes sur son bien-fondĂ© » Cottereau, 2002 1544. 21Rappelons qu’à l’époque oĂč la locataire Ă©crit, en 1980, le droit au logement pour les familles sans abri est loin d’ĂȘtre Ă©tabli. Il faudra attendre la loi Quillot » 23 juin 1982, puis la dite loi Mermaz » 22 juillet 1989 relative au rĂ©gime des baux d’habitation, pour que le logement apparaisse comme un droit fondamental, quoique Ă©voquĂ© en disposition liminaire, pour rĂ©glementer les rapports entre bailleurs et locataires [8]. Or, ni en location ni en propriĂ©tĂ©, le squat revendiquĂ© ne se situe au nƓud de cette contradiction, entre un droit Ă©crit un peu virtuel, encore flou, et l’absence de mesures pour loger les sans-abri. Entre-deux, le bon droit » soutenu dans les plaintes force des petites dĂ©cisions, au cas par cas, tant du cĂŽtĂ© du PrĂ©fet que de l’Office public. Par cette expression – l’expulsion ne pouvant pas ĂȘtre obtenue » –, l’Office assume le relogement. 22DĂšs lors, la rĂ©ponse de l’Office peut ĂȘtre analysĂ©e comme une gestion diffĂ©renciĂ©e de ces illĂ©galismes soit il donne accĂšs direct Ă  un bail, comme Ă  Mme Charlotte Leru, soit il tolĂšre une occupation, Ă©chappant par lĂ  aux statuts lĂ©gaux impĂ©ratifs par l’ obligation de payer une indemnitĂ© d’occupation » ou une convention d’occupation prĂ©caire », soit il l’interdit par une expulsion. Sur un plan plus gĂ©nĂ©ral, on comprend que ce rapport de forces dont l’écriture administrative est le terrain suscite un espace jurisprudentiel Ă  tous les niveaux, qui trace d’autres façons de faire, plus ou moins prĂ©caires, pour accĂ©der au droit. Bien avant le tribunal, bien avant le contentieux, ce droit indigĂšne s’exerce localement Ă  travers ces plaintes et par les petites dĂ©cisions que prendra l’Office. Pour les locataires et leurs hĂ©bergĂ©s, il s’agit Ă  chaque fois de rentrer dans le droit, d’y tracer un chemin en faisant preuve de sa bonne foi », de son dĂ©nuement, en invoquant une responsabilitĂ© sociale de l’ rappels Ă  l’ordre contractuel23Que se passe-t-il lorsqu’un contrat est enfin Ă©tabli ? Quelles sont les raisons indigĂšnes de protester, et quels sont les registres de justification mobilisĂ©s ? Dans de nombreuses rĂ©clamations au Point d’accueil et dans de nombreuses correspondances, quel qu’en soit l’objet, la premiĂšre phrase affirme le droit du bon locataire 24 J’ai toujours payĂ© mon loyer. » 25Lorsque prĂšs d’un tiers de la citĂ© supporte des impayĂ©s de loyer, on comprend qu’il s’agit d’un enjeu important dans les relations avec l’organisme. 26 Je n’ai jamais eu de dettes », affirme un locataire au Point d’accueil. 27Ne pas ĂȘtre endettĂ©, c’est une valeur positive dans l’évaluation de ses demandes. Le contrat du cĂŽtĂ© du logĂ© est bien honorĂ©, ce qui n’est pas toujours le cas du cĂŽtĂ© de l’Office 28 Je ne comprends pas ce que vous faites, on attend depuis quatre mois et vous ne faites rien, on n’est pas des dĂ©linquants. Nous avons des droits et vous des devoirs. » 29La figure du locataire non endettĂ© permet de rappeler le droit, et de distribuer les obligations de chacun, comme dans cette fin de lettre 30 Au total donc, il y a cette chose qui selon mes droits et conformĂ©ment au contrat que j’ai signĂ© avec vous, depuis mon entrĂ©e dans ces lieux, je dois bĂ©nĂ©ficier totalement de la jouissance de ces lieux [9]. » 31Honorer et bien connaĂźtre le contenu du contrat est une maniĂšre lĂ©gitime de monter le ton » ou de protester ouvertement 32 Je vous rappelle que les gros travaux de rĂ©paration sont Ă  votre charge et notamment le maintien en Ă©tat de la chose louĂ©e. De ce fait je me permet Ă  nouveau de vous joindre la facture Darty de 63 euros, puisque ça m’a causĂ© un prĂ©judice. » 33Des notions juridiques Ă©maillent les lettres pour rappeler que la relation contractuelle est protĂ©gĂ©e par un ordre public qui la dĂ©passe. Par lĂ , les locataires brandissent le principe de bilatĂ©ralitĂ©, dĂ©montrant que bien qu’étant la partie faible du contrat, ils peuvent et savent se dĂ©fendre. Jouissance dans les lieux », maintien en Ă©tat de la chose louĂ©e », gros travaux Ă  la charge du bailleur », Ă  travers ces notions, les locataires avertissent le bailleur qu’il se place en dehors des rĂšgles de la libertĂ© contractuelle et de l’autonomie de la volontĂ©, et qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut. Se dessine ainsi une zone de respectabilitĂ© Ă  partir de laquelle demander et se plaindre n’est plus un acte arbitraire. C’est un acte lĂ©gitime. 34Si cette culture du contrat n’est pas partagĂ©e par tous, il faut remarquer que beaucoup d’échanges, d’interactions, de sociabilitĂ©s alimentent ce savoir faire et ce vocabulaire partagĂ© du rappel Ă  l’ordre contractuel. Être dans son droit » est une expression courante dans les correspondances Ă  l’Office. Plus qu’à une conception rĂ©ifiĂ©e du droit, dont le caractĂšre serait distant, intraitable », on a affaire Ă  une pratique trĂšs concrĂšte du droit, un rappel de ce que la lĂ©galitĂ© en citĂ© hlm veut dire [10]. On ne l’invoque pas de façon solennelle, mais on l’utilise au ras de circonstances pratiques. Les individus ne sont pas hors du droit, moins encore contre le droit, ils sont au cƓur d’une sorte de montage de lĂ©galitĂ© » entre des notions juridiques et des raisons indigĂšnes pour s’amĂ©nager une zone de protection, fixer une interprĂ©tation sur ce qui doit ĂȘtre fait ».La force des plaintes communes35Bien que les lettres soient Ă©crites Ă  titre individuel, elles sont partagĂ©es avec des voisins et des amis qui font de mĂȘme, car les ascenseurs, les dĂ©gradations, les demandes de mutation en attente concernent tous les locataires. Cette condition commune constitue un ressort majeur des Ă©critures. Savoir vivre une condition partagĂ©e est la base d’une prise de parole qui conduit Ă  monter le ton » pour exiger de l’institution que ses revendications soient entendues. Il s’agit d’une zone de lĂ©gitimitĂ© Ă  partir de laquelle demander ou se plaindre n’est plus un acte individuel ou arbitraire. Cette dĂ©-singularisation du diffĂ©rend Boltanski, 1984 ; TrĂ©pos, op. cit. dans les correspondances passe tantĂŽt par le recours individuel au droit, tantĂŽt par l’appel Ă  des collectifs d’occupants. 36 
Nous avons pris notre mal en patience jusqu’ici mais les ascenseurs dans notre immeuble sont frĂ©quemment en panne et nous sommes obligĂ©s de gravir les 13 Ă©tages Ă  pied et parfois chargĂ©s de courses. Les plaintes des occupants sont sans doute arrivĂ©es jusqu’à votre bureau. Nous avons ras le bol de cette situation. » 37Dans les halls, dans les escaliers lors des pannes d’ascenseur, les occupants se transmettent des informations, partagent leurs expĂ©riences, forment des plaintes communes. Le je » des prises d’écriture cache cette expĂ©rience partagĂ©e qui forme un collectif » seulement Ă  des moments prĂ©cis une pĂ©tition suite Ă  un Ă©tĂ© entier de panne d’ascenseur, lors d’une rĂ©union sur la rĂ©novation du quartier, devant un dĂ©sordre dans l’escalier, comme cette plainte des habitants de rue Lamartine » avec 60 signatures, intitulĂ©e 38 La vie quotidienne est invivable au sens propre du terme » Notre plainte est motivĂ©e par plusieurs faits Tapage nocturne de la voisine du 3e ; Disputes rĂ©pĂ©tĂ©es dans l’escalier ; Jet de bols de cafĂ© et de bouteilles d’alcool sur la terrasse et la voirie ; Pas d’hygiĂšne dans l’escalier ; Aucun respect du voisinage malgrĂ© nos rĂ©flexions. Nous nous sommes mobilisĂ©s tous ensemble pour faire revenir le calme dans ce hall et d’éviter ces dĂ©sagrĂ©ments. Merci d’intervenir en toute urgence. » 39La pĂ©tition appuie tous les autres moyens internes pour installer un ordre dans l’escalier. Ensuite, elle fait appel Ă  trois institutions diffĂ©rentes la police, les services d’hygiĂšne publique et le service proprement technique des hlm. On s’adresse Ă  l’Office comme Ă  un organisme tout puissant, reprĂ©sentant de l’État, attentif aux dĂ©sordres et aux dĂ©sagrĂ©ments. La requĂȘte paraĂźt excessive, mais les pouvoirs publics confirment en partie ces imputations de responsabilitĂ©, en soutenant par les dĂ©crets des 28 dĂ©cembre 2001 et 3 mai 2002 la mise en place d’une police locative propre aux grands ensembles [11]. Il en va ainsi pour les tribunaux qui, sous l’impulsion des locataires, contraignent les Offices Ă  payer des dommages et intĂ©rĂȘts pour troubles consĂ©cutifs Ă  une surveillance insuffisante ou Ă  une modification de la chose louĂ©e sans accord du locataire [12]. 40Ces requĂȘtes deviennent collectives lors des pĂ©titions et forment des plaintes communes dans les recueils de jurisprudence. On s’aperçoit que la force des lettres, des pĂ©titions, du travail au guichet, des conflits juridiques prĂ©sentĂ©s devants les tribunaux, crĂ©e une jurisprudence Ă  tous les niveaux, une succession de petites dĂ©cisions, qui renforce elle-mĂȘme une image de l’État hlm. Sur tous les fronts, l’État hlm est pris Ă  partie, Ă  tel point que se crĂ©ent de nouveaux services spĂ©cialisĂ©s, dont le service de police locative en lien avec la mairie, la prĂ©fecture, les services sociaux. L’activitĂ© lĂ©gislative concernant les hlm, par une rubrique particuliĂšre dans les recueils de jurisprudence, rĂ©pond Ă  la multiplicitĂ© de conflits suscitĂ©s par les locataires. C’est dans ce cadre que les plaintes dispersĂ©es dans les dossiers Ă©mergent. Car finalement ces centaines de plaintes archivĂ©es forment un grand rĂ©cit de malheur, comme un mode d’appartenance Ă  une communautĂ© » qui force l’attention publique et la prise en charge du problĂšme LaĂ©, 1996 23. À force d’insister, de sommer, cette activitĂ© quotidienne trouve un Ă©cho auprĂšs des bureaux administratifs qui rĂ©pondent 41 Votre lettre de pĂ©tition concernant l’état de propretĂ© des immeubles et des espaces extĂ©rieurs de l’allĂ©e Carco a retenue toute notre attention. Nous avons pris un certain nombre de dispositions qui doit permettre rapidement de retrouver des conditions de propretĂ© et d’hygiĂšne qui vous sont dues. » 42Les locataires, rassemblĂ©s autour de leur statut commun face Ă  l’État, font ainsi valoir leur droit. Ce nous » fait force et rend lĂ©gitimes les plaintes, car c’est bien d’une mĂȘme condition sociale dont il s’agit, qui se rapporte aussi bien Ă  leur statut commun dans l’habitat social, qu’aux emplois prĂ©caires et dĂ©qualifiĂ©s, Ă  la fatigue du quotidien, aux efforts pour payer un loyer et les charges d’un logement 43 Je tiens Ă  rappeler que la plupart des locataires de cet immeuble sont astreints Ă  des horaires de travail et repos particuliers restauration, chantier, hĂŽtellerie. Nous avons droit Ă  un minimum de tranquillitĂ©. » 44L’auteur de cette lettre se prĂ©sente comme le porte-parole d’un nous’, celui qui rassemble ceux qui ont des horaires dĂ©calĂ©s, une communautĂ© de condition qui mĂ©rite un espace digne de repos. Les lettres au singulier ne sont pas de relations individualisĂ©es, tant il est vrai que les auteurs se dressent comme reprĂ©sentants de leur escalier, de leur immeuble, de leur statut et de leur condition sociale. C’est tout autant l’habitant, le travailleur et le citoyen qui parlent. Il ne s’agit pas ici de construire un rapport individualisĂ© entre des personnes qui sollicitent et une personnalitĂ© qui octroie, mais bien plutĂŽt d’un rapport juridique entre un collectif d’habitants furtif et un organisme droit de rĂ©sistance ?45Avant d’ouvrir un contentieux judiciaire, bloquer le paiement des loyers est une technique pour tordre le bras » de l’Office et faire valoir ses droits. On adressera le loyer au Fond de dĂ©pĂŽt et consignations ou l’on suspendra tout versement. Ainsi des lettres de menace de non-paiement des loyers apparaissent rĂ©guliĂšrement dans les dossiers consultĂ©s. Elles recouvrent Ă©videmment des rĂ©alitĂ©s diffĂ©rentes et font suite aux nombreuses demandes et revendications insatisfaites. Comme dans cette lettre Ă©crite par une locataire en 1990, suite Ă  la rĂ©novation urbaine qui promettait d’amĂ©liorer le cadre de vie de la citĂ© 46 Vous envisagez d’augmenter les loyers pour le mois de mai 1990, la rĂ©novation Ă©tant selon vous terminĂ©e. Nous sommes dĂ©solĂ©s. Ce n’est pas fini. Maintes rĂ©clamations ont Ă©tĂ© faites auprĂšs de vos services. Les fenĂȘtres ne sont pas Ă©tanches. L’éclairage des escaliers, couloirs, fait encore dĂ©faut. Les portes paliĂšres sont vĂ©tustes. Les ascenseurs, neufs, sont continuellement en panne, sans vandalisme particulier. En conclusion, nous paierons la hausse des loyers quant les travaux seront achevĂ©s, pas avant. » 47Ces mesures entament un contentieux sans que le tribunal soit saisi directement par le requĂ©rant. Etant donnĂ©s les bas revenus des locataires, et le poids du loyer dans l’économie gĂ©nĂ©rale des familles un loyer assez Ă©levĂ© », dit-on souvent, on pourrait penser qu’il s’agit lĂ  de protestations qui se superposent Ă  la pĂ©nurie des ressources. À quel moment menace-t-on d’un non-paiement des loyers ? Est-ce une mesure prise indĂ©pendamment des budgets du mĂ©nage ? C’est la question que semblent se poser les magistrats, lorsqu’ils blĂąment une locataire assignĂ©e en justice pour dette de loyer d’avoir alertĂ© les services d’hygiĂšne une fois endettĂ©e [13]. Et s’il s’agissait d’une forme de protestation liĂ©e au manque de ressources ? Et s’il s’agissait des deux raisons Ă  la fois, une façon de protester et de lutter pour sa cause ainsi que de garder sa dignitĂ©, celle du bon payeur, lorsqu’on peine Ă  le faire ? Si l’on suit Choukri Ben Hmed, le cas de la grĂšve des loyers’ donne prĂ©cisĂ©ment Ă  voir l’incidence des ressources [
] sur la dĂ©termination des modes et des processus de l’action. » Hmed, 2007 68. La pĂ©nurie de ressources et la protestation agissent simultanĂ©ment, et cristallisent sur ce type de grĂšve 48 Face Ă  votre ignorance, Ă©tant donnĂ© que nous payons le loyer, si ce problĂšme n’est pas rĂ©glĂ©, nous cesserons de payer Ă  partir du mois de fĂ©vrier. Car il est inacceptable de vivre dans de telles conditions en payant un loyer assez Ă©levĂ©. » Comme vous ne me traitez pas comme un ĂȘtre humain digne de ce nom, en tant que pĂšre de famille et par souci de protection de mes enfants, je dĂ©cide de bloquer le montant des loyers et de le verser chaque mois Ă  la Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations jusqu’à ce que les travaux soient rĂ©alisĂ©s. » 49La menace est claire si la rĂ©paration n’est pas faite, l’arrĂȘt du paiement se fera Ă  partir du mois courant. Un droit de rĂ©sistance est ainsi Ă©voquĂ©, cette vieille institution qui veut que l’ordre lĂ©gal soit susceptible d’irrĂ©vĂ©rence quand les droits fondamentaux, stipulĂ©s dans la Constitution, sont visiblement transgressĂ©s Gargarella, 2005 ; Gloppen, 2005. L’écart au droit est alors une forme de pression qui vise des effets restaurateurs. Dans le registre de justifications, il s’agit pour les locataires de rapprocher ces deux termes, la non-conformitĂ© du logement et la santĂ© des enfants qui est ainsi atteinte [14]. Ils s’adressent au service d’hygiĂšne et de sĂ©curitĂ© de la ville pour alerter du problĂšme d’insalubritĂ©, demandent un rapport Ă  l’assistante sociale, recueillent des attestations chez le mĂ©decin qui confirme que l’insalubritĂ© est en partie responsable de l’état des enfants allergiques aux moisissures [15] » et prennent la camĂ©ra pour photographier eux-mĂȘmes l’état des murs, comme Mme Garcia, assignĂ©e en justice pour dette de loyer. Elle fournit aux magistrats des rapports qui confirment que son logement ne rĂ©pond pas Ă  certaines caractĂ©ristiques du logement dĂ©cent Article 2 dĂ©cret 2002-120 du 30 janvier 2002, ce qui est constitutif d’un trouble de jouissance’. Pourtant, la Cour d’appel de Paris rejette la prĂ©tention car cette femme se trouve occupante sans droit ni titre, n’étant dĂšs lors plus fondĂ©e Ă  exiger la rĂ©alisation des travaux de mise en conformitĂ© [16]. 50Ces actions de blocage ne sont pas isolĂ©es. On les retrouve rĂ©guliĂšrement devant les tribunaux autour de la question du logement dĂ©cent’, qu’il soit ou non l’objet d’un arrĂȘtĂ© de pĂ©ril ou d’insalubritĂ©. Si pour les locataires, le blocage du loyer est un moyen de nĂ©gociation lĂ©gitime, les rĂ©sultats ne sont pas Ă  la hauteur. Le droit de rĂ©sistance n’étant pas reconnu dans les contrats, le bailleur Ă©carte la plainte, relance les avertissements et active les sanctions qui se dĂ©clinent de la maniĂšre suivante 1 Coupure de l’aide au logement on avertit la caf ; 2 Commandement de payer visant la clause rĂ©solutoire du bail ; 3 Refus de rĂ©ception des demandes de mutation ; 4 Deux mois aprĂšs, le locataire, juridiquement dĂ©chu de tout titre d’occupation, doit quitter les lieux. Vient enfin la demande judiciaire d’expulsion. Le rapport de force n’est pas en faveur des locataires, d’autant plus que leurs revendications restent dispersĂ©es et qu’elles ne sont pas de la lĂ©gitimitĂ© de leur cause, surtout lorsque celle-ci est partagĂ©e, les habitants Ă©crivent, parcourent les guichets, rĂ©itĂšrent leur demande, pĂ©titionnent Ă  plusieurs. Ils Ă©crivent Ă  l’Office public tout en s’adressant Ă  l’État, premier interlocuteur en matiĂšre de logement [17]. Parce que l’État est le garant des droits sociaux, au premier rang desquels se place le logement, on lui demande qu’il remplisse ses obligations et se plie aux rĂšglements comme on l’exigerait d’un patron. Si dans l’entreprise le patron a une obligation de protection des salariĂ©s envers les accidents du travail, dans le logement l’obligation porte sur l’accĂšs et la jouissance paisible » des lieux. 52Si l’on confronte les usages du droit du travail aux usages du droit du logement, on peut dire avec A. Cottereau, que sĂ©mantiquement, il n’y a pas deux lĂ©galitĂ©s. Il y a d’une part une lĂ©gitimitĂ©, une conviction de justice sur les principes Ă  faire respecter. Il y a d’autre part un milieu professionnel [
] qu’il faut convaincre, qu’il faut amĂ©liorer, en faisant appel au besoin Ă  la loi, en redressant s’il le faut ses mauvaises interprĂ©tations et en modifiant ses Ă©noncĂ©s qui se prĂȘteraient Ă  des usages injustes » Cottereau, 2006 120. Les locataires des Offices hlm ne forment-ils pas un milieu comparable au milieu créé par la communautĂ© de travail ? Comme dans l’entreprise, ils revendiquent l’ordre lĂ©gal, ne cessent de l’interprĂ©ter, d’en exiger son respect ou son adaptation aux circonstances pratiques. Il ne s’agit donc pas de contester un ordre Ă©tabli. Il s’agit plutĂŽt d’ouvrir des passes du droit Lascoumes et Le Bouhris, 1996, d’attĂ©nuer son application, et encore de rĂ©installer les rapports locatifs sur un pied d’égalitĂ©. Les lettres rĂ©tablissent un Ă©quilibre entre les obligations du logeur et des logĂ©s, Ă©largissent le champ de responsabilitĂ© des autoritĂ©s, apostrophent l’État tutĂ©laire pour qu’il crĂ©e des relais, des protections, un vrai service public. 53Les lettres que nous avons retranscrites autorisent deux lectures possibles. Si l’on pose le regard sur chaque lettre individuelle, on peut y saisir des paroles singuliĂšres, oĂč des dĂ©tails personnels se mĂȘlent Ă  des incidents dans les logements et les parties communes, oĂč des demandes se mĂȘlent Ă  des plaintes. On peut les traduire comme de simples demandes d’exception. Cette lecture individualisĂ©e est celle des offices hlm. Restrictive, elle n’y voit que de l’urgence, et n’offre que des rĂ©ponses au cas par cas. Elle transforme les revendications en dĂ©marches individuelles prises dans des logiques administratives. Pourtant, dĂšs que l’on met les lettres en sĂ©rie, elles forment des demandes communes. Et parfois l’Office, le service contentieux, les huissiers puis la jurisprudence confirment des revirements d’interprĂ©tations qui donnent gain de cause aux locataires dans leur gĂ©nĂ©ralitĂ©. Au ras du systĂšme administratif-institutionnel, ces Ă©critures n’ont de cesse d’interpeller les administrations et inflĂ©chissent les dĂ©cisions des tribunaux. 54À suivre le cours des exigences et des petites dĂ©cisions, on dĂ©couvre alors toute une vie normative locale, dans laquelle les habitants jouent leur rĂŽle de contre-pouvoir. Loin d’ĂȘtre de simples faits bureaucratiques, les Ă©critures administratives façonnent un dispositif local d’expression et de conciliation de conflits, un opĂ©rateur de lĂ©galitĂ© Ă  partir duquel l’Office alterne sanctions et souplesses, rappels Ă  la loi et jurisprudence locale. Par le bas, elles travaillent l’exercice quotidien du droit social. Jointes Ă  d’autres correspondances concernant d’autres administrations caf, Mairie, PrĂ©fecture, etc., elles permettent de dĂ©couvrir sans doute un rĂ©seau Ă©pais d’écritures qui forme le soubassement quotidien, plaintif, dĂ©cisif, des relations avec l’État social Notes [*] Emilia Schijman, doctorante au Centre de sociologie des pratiques et reprĂ©sentations politiques de l’UniversitĂ© Paris 7 [1] Ce travail a Ă©tĂ© menĂ© dans le cadre d’un mĂ©moire de Master 2 soutenu sous le titre Économie des statuts en citĂ© hlm. RequĂȘtes au guichet et parentĂ©s pratiques autour du bail ». ens-ehess, 2010. Cette recherche se prolonge dans le cadre d’une thĂšse en sociologie en cours. [2] Le droit au logement est ainsi proclamĂ© dans la loi Besson du 31 mai 1990 relative Ă  la mise en Ɠuvre du droit au logement loi n° 90-449, 31 mai 1990 Garantir le droit au logement constitue un devoir de solidaritĂ© pour l’ensemble de la nation ». [3] Suivant les six registres de justification proposĂ©s par L. Boltanski et L. ThĂ©venot civique, domestique, industrielle, d’opinion, marchande, inspirĂ©e. [4] Au cours de l’exploration, nous avons relevĂ© les lettres qui visiblement formaient des sĂ©ries, notamment les tractations autour des statuts d’occupation, les rĂ©parations pour remĂ©dier aux pannes techniques, les conflits de voisinage. Si la transcription des lettres respecte le style des originaux, les noms et prĂ©noms des auteurs ont Ă©tĂ© changĂ©s. [5] Une enquĂȘte statistique sur dossier serait essentielle pour dĂ©terminer en toute finesse les professions, le genre et les catĂ©gories d’ñge des scripteurs. Soulignons, nĂ©anmoins, que le travail administratif et scripturaire au sein des familles populaires est largement produit par les femmes Lahire, 1993 ; Siblot, 2006, avec une forte reprĂ©sentation des ex-actifs, une donnĂ©e qui place la rĂ©clamation en particulier par lettre parmi les activitĂ©s de substitution possibles pour tous ceux qui se retrouvent prĂ©maturĂ©ment en position d’inactivitĂ© » TrĂ©pos, op. cit. 105. [6] Source Office public de l’habitat 93, Direction de la gĂ©rance. EnquĂȘte ressources 2009. [7] Fichier Contentieux 2009. oph93. Service informatique. [8] Ce n’est qu’en 1990, avec la loi Besson, que le droit au logement sera assumĂ© comme une responsabilitĂ© ; et il faudra attendre 2007, la loi Dalo, pour que ce droit soit effectivement opposable. Cf. M. BarrĂ©-PĂ©pin, 2009. [9] La jouissance paisible des lieux est une obligation du bailleur Ă©tablit par l’article 1719, 3° du Code Civil et par la loi du 6 juillet 1989 d’ordre public. [10] À chaque fois que quelqu’un interprĂšte un Ă©vĂšnement en des termes juridiques, que ce soit pour l’approuver ou le critiquer, pour se l’approprier ou y rĂ©sister, de la lĂ©galitĂ© est produite. [
]. L’invocation rĂ©pĂ©tĂ©e du droit contribue Ă  maintenir sa capacitĂ© Ă  agencer les relations » Ewick et Silbey, 2004 129. [11] Celle-ci oblige tous les bailleurs Ă  mettre en place un systĂšme de gardiennage et de sĂ©curisation des entrĂ©es, et facilite l’entrĂ©e de la police municipale dans les immeubles afin de rĂ©tablir la jouissance paisible des lieux, des entrĂ©es et parties communes » Circulaire du 3 mai 2002, ActualitĂ©s hlm, n° 731 du 30 juillet 2002. Cf. P. Gareau, 2002. [12] Cass 3° civ., 8 juillet 1992, Administrer, dĂ©c 1993, p. 1 ; Cass 3° civ. 23 mars 1994, Loyers et copr. 1994, n° 235. La coopĂ©ration accrue avec les forces de l’ordre servira donc de protection des intĂ©rĂȘts des bailleurs assiĂ©gĂ©s rĂ©guliĂšrement en justice. Cf. Gareau, op. cit. [13] Cour d’appel de Paris, 6ch. C, 19 juin 2007, Perrot c/Pericles. [14] À la lecture des textes, le loyer cesse d’ĂȘtre dĂ» Ă  compter du premier jour d’un arrĂȘtĂ© d’insalubritĂ©. Non-exigibilitĂ© du loyer en cas de logement insalubre », ajdi, 2006, p. 572. ArrĂȘt rendu par Cour d’Appel de Paris, 6ch .C, 21 mars 2006. [15] Cour d’Appel de Paris, 6 ch. Sect B. 16 janvier 2003, Elalouf M. et autre c/ Halimi Mme [16] Cour d’appel de Paris, 6ch. C, 19 juin 2007, Perrot c/Pericles [17] L’accĂšs au logement est objet d’actions spĂ©cifiques de la part de l’État et des administrations, et de revendications spĂ©cifiques, adressĂ©es Ă  l’État, par les populations concernĂ©es » Sigal, 1981.
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