Skip to content Podcast Play in new window DownloadS'abonner Google Podcasts Stitcher RSS MoreL’invité Mathieu Lours, professeur en CPGE Le livre Églises en ruine, des invasions barbares à l’incendie de Notre-Dame, Paris, Cerf, 2020. La discussion cliquer ici pour écouter l’entretien avec Mathieu Lours sur Notre-Dame et les ruines du XXe siècle Une évocation d’Alain Erlande-Brandenburg, récemment disparu 1’ L’arpentage des ruines, à l’origine de cette enquête 2’ La ruine, objet singulier, entre anéantissement complet et préservation pour d’autres usages 3’ La distinction entre église en ruine et église déconsacrée 5’ Les ruines du haut Moyen âge, aujourd’hui rares 5’30 La charpente théologique qui fait penser les ruines 6’45 Le passage célèbre de Raoul Glaber qui évoque l’embellissement des églises au Moyen âge central 8’ La concurrence » entre ruines antiques et ruines d’église 9’20 La Réforme, moment marquant de la destruction d’églises, suivant différentes logiques 11’ Comment détruit-on une église ? 14’30 La ruine d’église, un non-sujet pour la peinture classique Deux destructions emblématiques le grand incendie de Londres, la destruction de Port-Royal 18’ Comment reconstruit-on des ruines ? une question qui commence à se poser au lendemain des guerres de religion 19’45 La ruine d’église associée à la beauté à partir du préromantisme au XVIIIe siècle 21’30 Le tableau de Caspar David Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes 1809-1810, emblématique de ce mouvement 24’ Les destructions de la Révolution, plus complexes qu’on ne le pense parfois 26’ La patrimonialisation des églises en ruine, au premier XIXe siècle 29’ Les ruines d’église liées aux guerres mondiales, aux sens différents suivant les pays 30’30 Où aller, pour voir les ruines ? abbaye de la pointe Saint-Mathieu, Saint-Félix de Montceau 33′ Caspar David Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes 1809-1810, Berlin, Alte Nationalgalerie
Labbaye dans une forêt de chênes. c'est apres la disparation des membres de sa famille les uns apres les autres que la mort devient un élément déterminant de la peinture de Caspar David Friedrich son admiration et son amour pour les eouvres de mere nature le poussent a s'orienter vers une carrière de paysagiste il travaille notamment sur des En brefMaître du paysage tragique, Caspar David Friedrich 1774–1840 est l’un des acteurs du romantisme allemand. Ce contemporain de Johan Wolfgang Von Goethe n’a pas eu une vie facile, continuellement émaillée de deuils. L’artiste, en quête de transcendance, est connu pour avoir représenté la nature dans sa dimension mystique et spirituelle. Plus que la beauté, c’est du sublime dont il est question dans les œuvres de Caspar Friedrich, très loin des courants réalistes qui s’exprimaient dans les écoles du paysage à cette époque, en France comme en Angleterre. voir toutes les imagesCaroline Bardua, Portrait de Caspar David Friedrich, 1810iHuile sur toile • 76,5 × 60 cm • Coll. Alte Nationalgalerie, BerlinIl a dit Le divin est partout, jusque dans le grain de sable. »Sa vieOriginaire d’une petite ville dans le nord de l’Allemagne, Caspar Friedrich voit le jour dans une famille de commerçants aisés. Malgré cette sécurité, le jeune garçon est confronté très jeune à la mort, celle de sa mère puis de plusieurs de ses frères et sœurs ils étaient 10. La disparition de l’un d’entre eux, Johann, est d’autant plus tragique pour Caspar qu’il est mort en le sauvant d’une noyade certaine dans la mer de dessin, Friedrich suit des cours auprès d’un professeur municipal, qui aimait emmener ses étudiants travailler sur le motif. Mais sa conviction qu’il deviendra paysagiste se précise véritablement au Danemark, lorsqu’il part étudier à l’Académie royale des Beaux-arts, de 1794 à 1798. Il y apprend à connaitre l’Antique, et se forge une solide culture jeune peintre décide finalement de s’établir à Dresde, une ville dynamique sur le plan des arts. Friedrich se fait connaitre principalement comme dessinateur. Il est apprécié pour ses paysages, reproduits par la gravure. Malgré tout, le succès tarde et l’artiste est en proie à des crises de dépression sévères qui le poussent à envisager le suicide. Il produit l’âge de 30 ans, Friedrich voit son horizon s’éclaircir. Il obtient un prix au concours de Weimar grâce à ses dessins. À cette occasion, il entre en contact avec Goethe, son aîné de 20 ans, dont les théories sur la couleur l’influencent. Avec le poète allemand, il voit dans la nature la manifestation du divin. C’est à cette époque seulement, vers 1807, que Friedrich se met à peindre. Malheureusement, le jeune homme est une nouvelle fois endeuillé par la perte de son père et d’une paysages sont le reflet de questionnements intérieurs et mystiques. L’artiste était pieu et représentait de nombreux symboles chrétiens dans ses œuvres, mais jamais l’image de dieu. Pour lui, la nature était le cadre de la rencontre possible entre l’humain et le divin. Les personnages paraissent généralement fragiles face à la monumentalité de la nature, qui s’impose avec puissance, et parfois les années 1810, Friedrich acquiert une solide reconnaissance. Certaines de ses œuvres sont achetées par le roi de Prusse. Il devient membre de l’Académie de Berlin, puis de l’Académie de Dresde. Par ailleurs, le peintre se marie. Trois enfants naîtront de cette union. Ses œuvres deviennent recherchées et collectionnées à la cour de Russie. Malgré cette évolution heureuse, le malheur semble poursuivre le peintre qui est victime d’un accident vasculaire cérébral qui le paralyse. S’il retrouve une certaine motricité, il est impossible à Caspar Friedrich de reprendre pleinement son activité d’artiste. Il s’éteint auprès des siens à l’âge de 65 œuvres clés voir toutes les imagesCaspar David Friedrich, L’Abbaye dans une forêt de chênes, 1809iHuile sur toile • 110 × 71 cm • Coll. Alte Nationalgalerie, BerlinL’Abbaye dans une forêt de chênes, 1809Acheté par le roi de Prusse, ce paysage représente des moines accompagnant un cercueil vers les ruines d’une abbaye, au crépuscule. Ils sont venus enterrer l’un des leurs. C’est une scène mystique, qui associe la mort à la désolation du paysage. L’atmosphère est pleinement gothique. Il est possible que cette œuvre ait été peinte par un Friedrich animé d’intentions patriotiques, les chênes symbolisant les héros blessés de l’Allemagne après les guerres napoléoniennes. voir toutes les imagesCaspar David Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818iHuile sur toile • 95 × 75 cm • Coll. Kunsthalle, HambourgVoyageur contemplant une mer de nuages, 1818Un homme solitaire, vêtu de manière élégante et nullement apprêté pour affronter la montagne, tourne le dos au spectateur. Il contemple un paysage imaginaire et tragique qui s’étend à l’infini, entre rochers et nuages. Friedrich met l’homme face à sa destinée elle sera peuplée de périls et de rêves, et son accomplissement se fera au prix d’épreuves. C’est ainsi que Friedrich considérait l’expérience intérieure et spirituelle, comme un chemin ardu devant mener au divin. voir toutes les imagesCaspar David Friedrich, Falaises de craie à Rügen, 1818–1819iHuile sur toile • 90,5 × 71 cm • Coll. Kunst Museum, WinterthurFalaises de craie à Rügen, 1818–1819Trois promeneurs se trouvent au bord de l’abîme, symbolisée par une falaise escarpée. Au loin, se déploie la beauté calme et infinie de la mer. Le génie de ce tableau réside dans la composition qui crée un effet de progression du tragique vers l’harmonie. Il s’agit bien plus qu’une peinture de genre ou d’un paysage pittoresque. Friedrich donne à réfléchir sur les épreuves qui conduisent la vie des Hommes, fragiles silhouettes toujours prêtes à basculer dans le vide avant d’atteindre la plénitude. De nombreuses hypothèses ont été tentées quant à l’identité des personnages, qui pourraient compter un autoportrait de l’artiste.